The Deep Dark Woods - Une forêt profonde enchantée
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The Deep Dark Woods - Une forêt profonde enchantée
Changing Faces (2021)
Du folk désenchanté, peut-être mais qui possède une ampleur et une belle retenue. Ils ont déjà six albums à leur actif. C'est le premier que je découvre d'eux et déjà, ils m'ont envoutés.
Une seule écoute m'a suffi et les désenchantés m'ont enchantés. Je les verrai bien comme des cousins champêtres des merveilleux Timber Timbre, ils sont comme eux canadiens - quand ceux-là d’ailleurs vont-ils sortir à nouveau de leur tanière?- (pour les découvrir c'est ici)
Tout le long de l'album, les bois canadiens résonnent dans ce chant un peu cassé, léger, mais jamais faiblissant et les textures, que ses camarades développent, tissent pour lui des étoffes, certes un peu sombres mais qui, tel le simple bouquet que l'on entrevoit dans toute cette noirceur sur l'image de la pochette de l'album, fait entrer dans ce clair obscur sa blancheur, pâle et translucide.
A d'autres moments, par contre dans cette douce pénombre, un rayon de lumière apporté par les guitares graciles vient s'agiter à l'intérieur de cette forêt touffue tout comme si une main élevait au-dessus de sa tête un chandelier sur lequel, perchée, une bougie laisserait sa flamme s'agiter et se contorsionner, élançant sur les murs qui l'entourent des ombres fugitives et fantomatiques.
Une forêt et une cabane tout en bois vermoulu... C'est ce que l'on imagine au milieu de ce bois profond et puis des sanglots de violons viennent très légèrement enrober la voix à peine chevrotante... C'est une corde pincée par des doigts qui se posent sur le nylon frémissant d'une guitare qui résonne avec douceur et qui nous fait frissonner.
Un album vraiment doux et très profond dans ce qu'il révèle au fur et à mesure des chansons qui s'enchainent... Une voix de femme en contrepoint vient accompagner sa solitude un petit moment dans "In the Meadows", puis celle-ci disparait et des climats psychédéliques s'enchainent avec légèreté et tendresse jusqu'à l'extinction de la chanson.
Avec cette dernière chanson, "Yarrow", ils nous attrapent à nouveau, et Ryan Boldt, avec son chant psalmodiant, se laisse surprendre par la voix de Kacy Lee Anderson (sortie du groupe Kacy & Clayton à découvrir ici) qui ressurgit délicatement, et c'est avec cette belle compagnie, que nous accostons paisiblement près de cet appontement en bois clair, que ces musiciens ont façonné de morceau en morceau, tout le long de cet album pastoral.
Alors, avec nos oreilles qui se sont laissés embarquées par la finesse et l'éclat doux des bois, nous laissant dériver, pareille à une barque, tout le long du chemin que l'album a tracé jusqu'à maintenant, nous finissons, avec regret, notre traversée, atteignant ici l'orée de l'album où les guitares et ce chant feutré font résonner une dernière fois leurs mélodies étouffées jusqu'à ce que le silence survienne.
Pour écouter l’album c’est ici