Eleventh Dream Day - Since Grazed 2021 - Un groupe vibrionnant
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Eleventh Dream Day - Since Grazed 2021 - Un groupe vibrionnant
C’est simple ce groupe fait bien plus que mériter une attention, il la demande, car il offre à chacun de leurs albums, dans les sillons de chacun de leur disque, la promesse d'une découverte, d'une aventure qu'il fait bon vivre et qui continue, aujourd'hui encore, à se perpétuer.
Depuis 1987, avec leur somptueux début, titré Eleventh Dream Day, ils continuent bon an mal an à envoyer de leurs nouvelles. Le précédent, qui était leur quatorzième, en 2015 déjà, Works For Tomorrow, était aussi intense, mais n'avait pas cette diversité et cette largesse que le dernier album fait apparaître.
C'est un groupe électrique et qui a su toujours la faire résonner.
Electrique, oui, puissante, sombre, blanche parfois, comme peut l'attester toute leur discographie. Une électricité qui toujours déborde et explose, de toutes parts, mais avec une belle finesse; par moment, celles-ci s'abreuvent au même fleuve que les Feelies ou Yo La Tengo, dont ils sont les contemporains. Dans le rythme développé, en ces strates de guitares, énervées, innervées à même la sève que les entrailles de leurs chansons expulsent, pareilles à des coulées de laves.
Celui-ci est plus apaisé et cela fait du bien, les guitares vous caressent parfois, les voix également, Janet fait fuser des chœurs angéliques dés l’entrée de l’opus, sur le premier titre de l'album. Il y a même un silence à la fin de celui-ci, c'est si rare de nos jours, qui permet de se reprendre avant que surgisse l'autre titre, Cracks In My Smile, - si juste dans ce qu'il évoque - l'esquisse simple d'un sourire, d'un moment où la chanson s'empare de nous, avec simplicité, livrant cette belle nudité qui, jusque dans ses contours, se révèle et se livre avec bonheur jusqu'à son apothéose.
Le troisième titre commence et j'ai l'impression d'écouter - c'est léger mais persistant - musicalement, un titre de Neil Young.
J'ai lu, ailleurs, dans une critique, des références à Harvest, Totem évoqué pour signifier que les 11Th Dream Day, en cet apaisement, nouveau pour eux, laissaient à leurs guitares un espace plus ample, rejoignant alors ce côté champêtre, d'un Country profonde et jamais bavarde.
Sur Tyrian Purple, des chœurs s'emparent de la chanson, et m'évoque un Arcade Fire qui prendrait son temps, celui des débuts, et qui ne se laisserait pas prendre par trop d'ampleur, créant une juste mesure, permettant d'atteindre un bel équilibre dans cet ensemble, cela grâce au charme que leurs tonalités développent.
Leurs voix, celles de Rick et Janet, s'allient sur tout l'album, se répondent, s'appellent, s'emmêlent, se joignent, s'unissent et se libèrent joyeusement.
Puis l'électricité se réveille à nouveau et les guitares étirent leurs sonorités dans la superbe Take Care... (Of You) chante ensuite Rick, les voici frémissantes, ardentes épineuses, elles se plantent dans nos oreilles, les griffant, mais la blessure qu'elles provoquent n'est en rien nuisible, cette incision permet au contraire de se sentir vivant, elles nous vivifient, aiguisant tous nos sens dans l'attention qu'elles provoquent en nous.
Les voici trépidantes, s'unissant, elles aussi, comme les voix, dans une orgie sonore qui, de chaque côté, nous entoure, nous enveloppe, mais sans oppression avec la jouissance simple que peut procurer tel ou tel emmêlement de sons.
Sur Matter c'est la voix de Janet qui prend sa place, s'impose, et élargis l'espace de la chanson avec, derrière, dissimulé dans le fond de la pièce, en plus de guitares déchirantes, un piano lancinant, rare chez eux, qui étale ses notes, douloureuses, tout comme la voix de Janet qui s'épanouit en une longue plainte tout le long du morceau.
Le plaisir est là, partout, étalé, donné, offert. Every Time This It Rains nous soufflent dans le dernier titre Janet et Rick, oui et ces gouttes que leurs voix font retomber sur nous possèdent une chaleur qui nous apportent tout le réconfort que l'époque, avec sa brutalité actuelle, nous interdit, presque, de retrouver.
Avec leurs chansons, on se laisse envelopper par les notes et les sons qui se déposent dans la pièce. Cela jusqu'au l'extinction de la dernière mesure qui à nouveau laisse, comme écrin à nos oreilles, un espace de silence jusqu'à ce que le disque s'achève de tourner.
Cet album, il se goûte amplement. Pas de failles en ses sillons, chaque morceau apportant son lot de réjouissances. Une écoute uniquement, déjà m'en a persuadé. En sera-t-il de même pour vous ?
Pour l'écouter c'est ici