Jarafro/ Le Boni-Jazz aux couleurs traditionnelles du terroir africain
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Jarafro/ Le Boni-Jazz aux couleurs traditionnelles du terroir africain
À Abidjan, s’il y a un groupe musical spécialiste du jazz ou encore de l’Afro jazz a qui il faut accorder un certain crédit, c’est bien le Jarafro, concepteur du Bonijazz. Pour un jeune groupe, trouver des scènes pour se faire valoir est parfois un veritable challenge. Pour le Jarafro, l'espace de la Fabrique Culturelle etait bien une occasion en or. Une occasion qu’il fallait absolument saisir. Conclusion, le Jarafro finira par faire sortir un album et ensuite un clip. Des tournées artistiques en Europe et en Afrique suivront. Mais que c’est-il passé ce soir à la Fabrique Culturelle des Deux Plateaux à Abidjan pour un tel décollage de ce jeune groupe ivoirien ? La suite...
Ils étaient beaux avec leurs costumes traditionnels. Sur scène, on les sentait super stressés, car le public était un véritable cocktail de ressortissants français, belges et africains. Il pouvait y avoir des spécialistes de la musique jazz dans ce public. Se vanter d'etre des professionnelles du jazz etait un veritable défi pour le Jarafro.
Des pianistes aux guitaristes en passant par le batteur, le percussionniste, le balafonniste, le saxophoniste et les choristes, on remarquait une sorte de communication sourdine qui circulait. L’animateur donna le ton, que les ovations se firent entendre. Il est 20 heures quand les premières notes de l' « Abidjanaise » annoncent le concert. La mouvance dans le public se traduit par des applaudissements. La suite est chaleureuse avec le titre « Demdan ». Le public chante et chante. L’alternance entre les chants exécutés par les deux solistes est parfaitement en harmonie avec l’instrumentation. La majorité des chants en langues du terroir sont beaux et chic à l 'ecoute.
Dans un jeu d’improvisation, les 7 membres du groupe ont impressionné avec leurs différents instruments. Le prophète (Plusjamis) en sa qualité de guitariste et soliste a été simplement à la hauteur. Des ovations se faisaient entendre lorsqu’ il prit le balafon et le djomolo (xylophone). Impressionnant était son avec ces différents instruments. Boti Elisé a été très impressionnant avec sa guitare qu’il n’a cessé de faire vibrer comme dans un concert de musique Roch. Ces goûts pour la variété, le reggae ont été traduits dans ces solos. Un vrai délice pour les oreilles. Mamery Jean-Marie, le bassiste du groupe, n’a pas failli. Ces états âmes ont été ressentis dans son jeu avec des colorations du gospel, du jazz et de la soul music. Que dire du pianiste Affled Wilfried ? Le piano et le synthétiseur étaient ferriques dans l’orchestration. Sea Romomdo, la soliste et seule femme du groupe a, de par ces déhanchements, été sensuelle. Si la justesse de sa voix a été très appréciée, force est de reconnaître son professionnalisme. Aboué Darius encore appelé Petit Bo a fait vibré le public avec ces solos du style zouglou et coupé décalé.
Entre le jeu rythmique du batteur Bomoi Landry et celui du percussionniste Aboué, un jeu d’alternance s’exécutait pour le bonheur du public. Les appels et réponses se faisaient sous la forme d’improvisation. Le public etait enthousiasmé à la vue des très belles improvisations. Le public était encore dans l’émotion quand les virtuoses de ce soir entonnaient les titre « Akwaba » à « Nostalgie » en passant par « Zimamalo ».
Au total, ce sont 8 titres qui ont été gratifiés aux publics. Au terme de ce concert vers 21 heures, 30 minutes, l’animateur a tenu à préciser que le groupe Jarafro après ces deux albums vient de mettre sur le marché un maxi single de 4 titres intitulé « Nouvelle du pays » dont deux titres ont été exécutés lors de ce concert.
Le Jarafro qui a tenu en haleine ce public est un groupe musical qui s’inscrit dans un style particulier nommé « Bonijazz ».
Selon le chef d’orchestre Pouegnan keassa Plujamais Obed encore appelé le Prophète du groupe, « Bonijazz » est une expression tirée de la langue Gouro dans l’ouest de la Côte d’Ivoire qui signifie mon jazz. Ce style est donc un mélange de classique africains et de musique occidentale, orientale et américaine. Ce concert que les professionnels de la musique qualifient de ferrique a tenu toutes ces promesses avec une extraordinaire orchestration et une belle harmonisation.
Christian Guehi