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Chapitre 41

Chapitre 41

Veröffentlicht am 8, Juni, 2022 Aktualisiert am 25, Juni, 2022 Kultur
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Chapitre 41

Chapitre 41

Florence, 24/12/21

Ce matin, les discussions du petit-déjeuner portent sur l’aurore boréale et sur le programme de la journée : les balades avec les huskies et les rennes. Notre guide nous propose de mettre en commun toutes nos photos d’aurores boréales sur un groupe privé pour que les personnes qui n’ont pas d’appareil-photo et que celles qui n’ont pas pu l’observer puissent les ajouter à leur album photo. Valentine ne s’est pas trop attardée sur les photographies que je lui ai montrées. Elle a caché un œil puis l’autre en s’approchant à quelques centimètres seulement de mon appareil-photo. J’ai l’impression qu’elle ne peut même plus voir la photo complète car je l’ai vu déplacer l’écran de gauche à droite et de haut en bas. Avant de repartir jouer avec Sylvie, elle m’a simplement dit :

  • C’est très joli !

Je suis peinée pour elle. Ce n’est pas ce que j’avais imaginé quand je lui ai proposé de m’accompagner, mais je me console en me disant qu’elle apprécie sans doute davantage certaines choses et qu’elle doit surdévelopper ses autres sens. Je suppose qu’elle est plus sensible que nous aux odeurs et aux nouveaux goûts que nous découvrons grâce aux plats typiques des cuisiniers locaux. Nous avons par exemple découvert le glogi. C’est un jus de baies épicé qui se boit chaud. Il peut être alcoolisé ou pas et on nous l’a proposé avec des petits sablés à la cannelle. Quel délice ! Nous avons aussi mangé des Karjalanpiirakka, couramment appelés des pirogues de Carélie. Ce sont des petites galettes croustillantes en forme de pirogues que l’on tartine généralement d’œufs durs hachés et de beurre fondu. Si on préfère, on peut les accompagner de jambon, de fromage ou de saumon.

Aujourd’hui, c’est le toucher que Valentine va commencer par mettre en émoi en faisant le plein de câlins. Nous venons d’arriver à la ferme des Huskies et Fabienne, notre guide, nous a appris que nous pourrons cajoler les chiots pendant près d’une demi-heure.

  • Oh, comme ils sont trop mignons ! s’exclame Jérémy.

Célia le corrige.

  • On peut dire « comme ils sont mignons » ou « ils sont trop mignons », mais pas « comme ils sont trop mignons ». C’est l’un ou l’autre.

Son frère ne l’écoute pas. Il est rentré dans l’enclos et a déjà choisi son chiot. Tous les enfants l’imitent tandis que les flashes des appareils-photos crépitent en capturant ces tendres souvenirs.

Valentine n’y voit pas assez pour pouvoir attraper un petit husky toute seule. Sylvie la guide en la tenant par le bras. Elle n’utilise pas le chouchou, sans doute pour être libre de lâcher son amie et saisir un petit chien. Elle lui en tend un en lui expliquant :

  • Tiens, Valentine, une petite femelle toute claire. Elle me fait un peu penser à Lova quand elle était petite.

Comme tous les enfants, Valentine est sous le charme de la petite boule de poil qui gigote entre ses bras. Je réalise que son chien-guide sera non seulement utile pour ses déplacements, mais qu’il lui procurera bien davantage. Tout à coup, je comprends que Lova sera une véritable partenaire de vie et qu’elle réconfortera ses peines, comme celles de Sylvie et sa maman il y a quelques mois. Je suis à la fois triste et heureuse de savoir que Lova va quitter Sylvie pour s’installer chez Valentine. Je sais que les fillettes ont déjà prévu de se revoir même si elles habitent à cinq cents kilomètres l’une de l’autre. Ce sera l’occasion pour Sylvie de revoir sa chienne et ainsi l’aider à supporter son absence. Je me dis que le hasard fait bien les choses, enfin parfois ! En ce qui me concerne, je n’en suis pas persuadée. Il m’a enlevé ma fille, après mon homme. Je ne vois pas quel bonheur pourrait compenser le départ de Clara. Autour de mon cou-, je serre le petit cœur en argent, comme pour m’assurer de la présence de ma fille à mes côtés. Elle aurait aimé être ici, elle qui aimait tant les animaux. A la maison, son chat est tout bizarre depuis qu’elle n’est plus là. Il avait pris l’habitude depuis plusieurs années de s’installer sur ses jambes le soir quand elle dessinait. Depuis qu’elle n’est plus là, il miaule en se frottant contre mes jambes. Mathilde essaie pourtant de compenser en le prenant dans ses bras, mais ce n’est pas pareil, il n’y reste pas et reprend sa danse contre mes jambes. Ce n’est pas lui qui me ramènera des chatons et je ne pense pas que j’aurai un autre enfant un jour. Je ne suis pas sûre d’en avoir envie d’ailleurs. Je n’ai pas envie de remplacer ma petite Clara. Je suis contente pour Aline qui se reconstruit avec ses jumeaux, mais moi, je ne veux pas d’autre enfant. Serais-je un jour capable de revivre, de revoir le soleil au milieu des nuages ? Je ne sais pas, mais j’avoue que l’aurore boréale m’a mis un peu de baume au cœur hier. C’était tellement magique et c’est si rare d’en voir que je me suis sentie privilégiée. J’ai hâte de montrer mes photos au Hayon. Je sors mon appareil et capture comme les autres parents présents ces instants de douceur avec les huskies. J’arrive à capturer un magnifique moment de douceur quand Valentine tient le chiot tendrement contre sa joue, les yeux pétillants de joie.

L’heure de notre balade arrive à grands pas. Les chiens attachés à nos traineaux aboient d’impatience. Le mucher vient de nous expliquer que pour eux, c’est un plaisir de nous tracter. Ce sont des chiens qui ont besoin de se dépenser et dès qu’ils comprennent qu’ils vont partir en promenade, ils s’excitent autant que des enfants à l’idée d’aller en récréation. La petite fille réunionnaise doit avoir environ huit mois. Comme les jumeaux d’Aline et Cédric, elle est installée avec sa maman dans un attelage spécial pour les jeunes enfants. Le mucher leur pose une couverture sur eux pour qu’ils ne prennent pas froid. Pour le reste, tous les attelages sont composés de binômes tirés par quatre ou cinq chiens en fonction du poids à tirer. Valentine est ma passagère. Confortablement assise devant moi, elle attend patiemment le départ. Je ne suis pas très rassurée à l’idée de conduire cet engin lancé à toute vitesse par des chiens fougueux. J’ai le pied sur le frein et j’ai un peu peur de le retirer. Je suis inquiète à l’idée de tomber à la renverse quand les chiens vont démarrer. C’est sans doute ridicule, mais j’ai cette appréhension. Je suis aussi anxieuse à l’idée de prendre un tournant trop vite et que notre traineau se culbute.

  • Ça va, Valentine ? Tu es prête ?
  • Prête !

Le mucher donne le signal de départ. Il s’est placé dans l’attelage de tête et c’est lui qui indique la direction à ses chiens. Les nôtres ne font que le suivre. Comme nous voyageons les uns derrière les autres, il nous a appris quelques signes de la main utiles. Ces gestes nous permettent de faire savoir à nos poursuivants qu’ils doivent ralentir ou s’arrêter par exemple. Je lâche le frein.

  • C’est parti, ma cocotte ! dis-je à l’attention de Valentine.
  • You-hou !

Elle est ravie ; moi, je me détends au fur et à mesure que les kilomètres défilent. Le démarrage n’a pas été aussi brutal que je l’avais imaginé. Le crissement du traineau sur la neige est un chant doux et agréable. L’air frais sur mes joues est vivifiant. Contre toute attente, j’adore la vitesse et cette impression de liberté au milieu de ces grands espaces enneigés. Je me sens vivante. A mon tour, comme Valentine, je crie de joie.

  • You-hou ! You-hou !

Que ça fait du bien ! Pour la première fois depuis le début de ce voyage, je me dis que j’ai bien fait de venir. Je me prends même à imaginer Clara à la place de Valentine. Je l’entends hurler « plus vite, maman, plus vite, plus vite ». Et dire que je me suis toujours interdit ce genre de sensation. La moto de Stéphane me faisait peur. Je comprends maintenant ce qu’il aimait : l’adrénaline, le grand air, l’impression d’être le roi du monde. Moi, je ne voyais qu’un engin qui distribue la mort au tournant. Et depuis son décès, je m’étais encore plus enfoncée dans mes certitudes et mes angoisses, jusqu’à empêcher Clara de rouler à vélo.

  • You-hou !
  • You-hou ! me répond Valentine.

Je me sens de plus en plus vivante. J’imagine que ma passagère a encore plus d’adrénaline que moi puisqu’elle ne voit pas ce qu’il y a devant elle ou sur le côté. Elle me fait une confiance aveugle, comme à son guide sur la piste d’athlétisme. Je repense à ma petite Clara, quand elle m’avait expliqué l’expérience avec les yeux bandés. Je la revois sourire et mon visage s’illumine. Je souris à mon tour. J’ai l’impression qu’elle est là avec moi. Nous nous arrêtons à de nombreuses reprises pour attendre tout le monde et en profitons pour prendre des photos, sans jamais quitter le frein. Pas de risque de l’oublier, car dès qu’on le lâche, les chiens redémarrent. Dans les montées, comme tous les autres pilotes, je descends du traineau pour faciliter la traction pour les chiens. Je pense qu’après cet exercice physique et les émotions, je vais bien dormir ce soir.

**

Après avoir quitté les huskies, à midi, nous avons échangé nos impressions autour d’un plat bien consistant fait de pommes de terre et de lard. Les enfants étaient tous très excités et leurs joues rouges, les témoins de leur sortie au grand air. L’après-midi, nous sommes allés nourrir les rennes dans un élevage. Après la course de vitesse du matin, cette promenade a eu quelque chose d’apaisant. Les rennes sont des animaux très calmes. J’ai fait le parallèle avec une balade à dos d’ânes, à la différence près que nous n’étions pas sur leurs dos, mais confortablement installés dans un traineau et qu’un Sami, revêtu du costume traditionnel, marchait à côté de son animal. Dans la boutique, j’ai acheté un bois de renne, en pensant à ma petite Clara. C’est évident qu’elle aurait aimé cette balade, mais encore davantage de nourrir ces animaux attachants. Après la matinée revigorante, j’ai apprécié cette pause hors du temps. Ce fût un moment magique, improbable, que je n’aurais jamais imaginé vivre. Je me sens sereine à l’idée de fêter le réveillon de Noël ce soir. Notre guide nous a expliqué qu’ici, on ne célèbre pas Noël comme en France. En Laponie, pas de produits de luxe sur la table ni de festivités jusqu’au petit matin. Par contre, comme le veut la tradition, nous allons nous initier au fameux bain de minuit dans le jacuzzi installé dans la neige. La température extérieure avoisine les moins vingt degrés, ce qui contraste avec celle de l’eau du bain réglée sur trente-huit degrés. Notre guide nous invite à nous conformer à la tradition en tentant de nous rouler dans la neige avant de plonger dans le jacuzzi. On nous a fourni des bonnets roses et des vert fluo. C’est amusant et c’est certainement pour qu’on les voit bien sur les photos de nuit. J’hésite à me rouler dans la neige. Sortir en maillot de bain est déjà une épreuve par ce froid glacial. Les enfants sont plus téméraires. Jérémy, Célia et Valentine n’hésitent pas une seule seconde puis se jettent littéralement dans l’eau chaude juste après. Leurs parents tiennent chacun un des jumeaux, s’asseyent dans la neige en prenant soin de ne pas y mettre les bébés. J’hésite toujours.

  • Vas-y Florence ! m’encouragent-ils
  • Tu vas voir : ce n’est pas si compliqué et l’eau est tellement chaude qu’elle te fera vite passer le froid, ajoute Jérémy sûr de lui.

Je me laisse convaincre. Après tout, si je ne le fais pas, je vais le regretter. J’aurai une anecdote supplémentaire à raconter au Hayon avec la photo de nos bonnets fluo comme preuve de notre délire. Je n’apprécie pas beaucoup la partie dans la neige, d’autant qu’elle me griffe la peau. Elle est tombée il y a plusieurs jours et les températures négatives l’ont durcie. J’ai plutôt l’impression d’être couchée sur de la glace que dans la neige. Néanmoins, j’avoue qu’après cette expérience, plonger dans l’eau à trente-huit degrés, c’est un pur bonheur. Les enfants jouent à s’éclabousser, se croyant dans une piscine. Cédric les invite au calme. Jérémy s’amuse avec son petit frère qui bat des jambes et des pieds, tenu par son papa. Alice me tend les bras. Je suis un peu surprise, mais je ne tarde pas à répondre à son invitation. Après un bref câlin, je la berce dans l’eau. Elle a vraiment l’air d’apprécier. Moi aussi. Je me sens tellement détendue que j’aurais bien envie de prolonger ce bain durant des heures. Mais comme nous sommes nombreux à vouloir en profiter ce soir, je quitte le jacuzzi à regret et me laisse tenter par le sauna tandis que le reste de la troupe rejoint la salle des festivités. Dans le sauna, je retrouve Christiane.

  • Alors ? Tu t’es roulée dans la neige ? me demande-t-elle.
  • Oui, et toi ?
  • Moi aussi, mais je t’avoue que je ne me suis pas éternisée.

Nous éclatons de rire au même moment et je lui explique que j’ai passé une très bonne journée aujourd’hui.

  • J’ai gravé plein de souvenirs dans ma mémoire, j’ai profité de chaque instant et surtout, j’ai souri et je n’ai pas culpabilisé d’être heureuse.
  • Oh ! Bravo à toi. Je suis ravie de te l’entendre dire. La vie continue, malgré tout. Elle est faite de rires et de larmes, qui parfois se succèdent, s’entremêlent, se repoussent aussi par moments comme deux aimants. Nous passons par des émotions contradictoires en permanence. Tu sais ce qui a été le plus dur pour moi à la suite du décès de mon petit Titouan ?
  • Non, je ne sais pas.
  • C’est tous les commentaires que j’ai reçus et qui m’ont fait l’effet de gifles, du genre « c’est pas grave, c’est pas comme si tu l’avais connu » ou bien « t’es jeune, t’en referas d’autres ». Les gens ne s’imaginent pas comme ces phrases sont blessantes. J’ai même eu des proches qui m’ont dit « on a tous nos problèmes, alors on ne peut pas t’aider. Il faut que tu te ressaisisses. ».
  • C’est fou, ça. Comment peut-on être aussi égoïste ?
  • C’est la nature humaine. Chacun est concentré sur ses problèmes et dans mon cas, particulièrement, c’est compliqué de faire comprendre qu’un bébé qui n’a pas vécu peut nous manquer. Le deuil périnatal est quelque chose de très tabou.
  • C’est vrai qu’on n’en entend pas beaucoup parler.
  • Ça aussi, ça m’a fait très mal. Moi, j’avais besoin de parler de mon bébé, de ma douleur, de son absence, mais on m’a très vite fait comprendre qu’il fallait que je passe à autre chose. Ça a été très dur pour moi. Je n’avais pas envie de me taire, de faire comme s’il n’avait pas existé. J’ai fini par cesser de répondre aux personnes qui me disaient que ce n’était pas grave en acceptant qu’elles ne pouvaient pas me comprendre.
  • Et c’est grâce aux chiots que tu as réussi à « passer le cap » ?... si je puis m’exprimer ainsi.
  • Oui et non. En fait, j’ai intégré des groupes dédiés au deuil périnatal sur les réseaux sociaux. J’ai lu les témoignages d’autres personnes, j’ai réalisé que d’autres mamanges vivaient la même chose que moi et avec elles, j’ai pu parler librement. Ça m’a beaucoup aidé. J’y ai aussi rencontré une thérapeute spécialisée, elle aussi maman d’une petite étoile. Elle m’a vraiment beaucoup aidée et quand les chiots sont arrivés dans notre foyer, elle m’a fait comprendre que c’était un cadeau du ciel, une nouvelle chance d’aller de l’avant. Le cheminement a été long. Souvent encore, je pleure mon bébé, mais de plus en plus, je vois le bon côté de la vie et j’apprécie chaque petit bonheur. J’ai envie de croire qu’il veille sur moi et qu’il est heureux de me voir sourire. Et quand Célia m’a annoncé qu’elle souhaitait que les petits chiens deviennent guides pour aveugles, je me suis sentie heureuse de pouvoir à mon tour aider quelqu’un dans le besoin.
  • Je suis bien d’accord avec toi. Quand on fait une action envers les autres, on se sent bien. J’ai une histoire à te raconter avec des boites de Noël, mais elle est un peu longue. On devrait pas sortir du sauna avant d’être déshydratées ?

Nous gloussons comme deux gamines et poursuivons notre conversation à table en dégustant des mets locaux. Je lui  raconte l’histoire des boites de Noël, depuis Stéphane qui appelait Clara son petit renne jusqu’à l’achat des billets par mes amis en passant par l’invitation de Valentine. Je lui parle même de mon collier de cendres. Elle est émue. Nous ne voyons pas les heures défiler et il est déjà une heure du matin quand je termine mon récit.

  • Vite, venez voir. Des aurores boréales.

J’attrape mon appareil-photo et le pied, puis je m’empresse de rejoindre tout le monde. Le ciel est bien dégagé. Plusieurs trainées blanches ondulent dans le ciel. En les fixant attentivement, j’aperçois du vert, ce que me confirme ma photo. Nous sommes tous sous le charme et je ne peux m’empêcher de penser à Clara qui aimait tant le vert. J’ai envie de croire qu’elle y est pour quelque chose et ça me fait du bien de le penser. Nous avons même la chance de voir apparaître plusieurs aurores boréales. Elles se succèdent les unes aux autres, tantôt timides, tantôt plus franches. Je ne pouvais pas rêver mieux comme cadeau de Noël. Je repense à celui que Clara m’a fait il y a quelques semaines. Je l’ai emporté avec moi, je me sens prête à l’ouvrir, mais je préfère attendre demain matin. Valentine dort encore chez Sylvie cette nuit. Ça m’arrange car je ne sais pas comment je vais réagir en déballant le cadeau. Je préfère être seule. En rentrant chez moi, j’aperçois un renne sauvage juste derrière mon chalet. A ma vue, il s’enfuit mais je ne sais pas pour quelle raison, je m’avance dans sa direction. Je ne vais pas bien loin car l’obscurité empêche ma progression. Dans la neige, mon pied heurte quelque chose, je me baisse pour le ramasser, c’est un bois de renne. Je lève les yeux au ciel. Une nouvelle aurore boréale joue à cache-cache avec un nuage. Je l’admire longtemps avant de me décider à rentrer.

 

 

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Hébreu
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Bernard Ducosson
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