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A chaque Robert...

A chaque Robert...

Veröffentlicht am 1, Nov., 2022 Aktualisiert am 1, Nov., 2022 Kultur
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A chaque Robert...

Robert

 

...je n'ai pas connu de hussards noirs. Plus j'y pense, plus ces années de collège "unique" m'ont marqué au fer rouge, à tel point que les douleurs d'alors hurlent encore souvent, de nuit comme de jour. Je ne connais ni le latin, ni le grec. J'avais pourtant demandé à l'apprendre, mais on m'avait répondu "que ce n'était pas pour moi".

 

 

J'ai depuis essayé de m'y mettre, mais à chaque fois le fer rouge se rabat et les nuages reviennent encore plus chargés.

 

 

Aujourd'hui, j'ai cherché les entrées du journal où je trouvais le mot-clef "Robert". Avant de lire Proust, en remerciement à l'un d'entre eux. J'en ai trouvé trois, j'ai choisi Robert Louis Stevenson[1] en date du 2 August 1943. A chaque Robert de pas sage.

 

1943

 

2 August

I am sitting close to the shut-up cricket pavilion on the Oxon Hoath estate under a young tree, close to a broken wire fence. The wind is blowing fiercely and the sky is thick with grey clouds.

Je suis assis près du pavillon de cricket fermé sur le domaine d’Oxon Hoath[2] sous un jeune arbre, près d’un grillage troué. Le vent souffle férocement et le ciel est lourd de nuages gris.

As I was reading Robert Louis Stevenson a soldier ran past in his braces, swinging a brown beer bottle. He also wore a smart peaked cap, not a forage cap. I wondered where his tunic was. He seemed to be in a great hurry. I jumped up to watch him. He disappeared hobbling over the humpy path.

Tandis que je lisais Robert Louis Stevenson un soldat me passa devant en courant avec ses prothèses, faisant balancer une bouteille de bière brune. Il portait également une casquette à visière, pas de calot. Je me demandais où était sa tunique. Il semblait être très pressé. J’ai bondi pour le regarder. Il disparut en boitillant sur le chemin bosselé[3].

After my meal I went to look at a half-ruined cottage. Four rooms, an outhouse and a privy. The brambles were growing in at the door. The rose wallpaper had nearly all peeled off and hung down in weeping sheets. The leaded windows were nothing but a tangle of broken pieces and jagged wire. I thought of it all repaired as a house for me.

Après mon repas je suis allé jeter un œil au cottage à moitié en ruines. Quatre chambres, un appentis et un toilette extérieur. Les ronces poussaient jusqu’à la porte. Le papier peint rose s’était quasiment entièrement décollé et pendait tête en bas en feuilles pleureuses. Les fenêtres en verre au plomb n’étaient plus qu’un enchevêtrement de morceaux cassés et d’attaches[4]de plomb. Je la pensais entièrement réparée comme maison pour moi.

 

 

 

 

 

 

 

I think Oxon Hoath must be one of the most untouched estates in the country. All the cottages collect rain-water from their roofs or have wells. They all give that nineteenth-century impression of unselfconscious romanticism. There are dogs on chains, clematis, wooden barred windows with peeling paint, no wires or poles of any sort, only rough mud paths leading to dilapidated garden gates, like decaying stumps of teeth. These tiny cottages stand dotted about in the deserted fields, and over the low stone wall stretches the park up to the lake, where the house, with its French château twist, broods. Inside are the pictures and the furniture of the Millers, the Bartholomews and the Gearys. I think the house must have been almost completely rebuilt in about the eighteen-thirties, but it now has such an atmosphere of remoteness as to seem ages old. It is because nothing can have been changed for about fifty years. This left-alone quality gives far more the atmosphere of age than a licked-up medieval church[5].

Je pense qu’Oxon Hoath est l’un des domaines les moins retouchées du pays. Tous ces cottages qui récupèrent l’eau de pluie par leurs toits ou qui ont des puits. Ils donnent tous cette impression de romantisme naturel du 19ème siècle. Il y a des chiens enchaînés, des clématites, des fenêtres à barreaux de bois à la peinture qui s’écaille, pas de fils de fer ou de poteaux[6], seulement des chemins de boue irréguliers menant à des portes de jardin délabrées à l’allure sourires édentées en décrépitude. Ces petits cottages se dressaient en pointillés à travers les champs désertés et par-dessus le bas mur de pierres s’étendait le parc jusqu’au lac, où la maison, avec son allure de château français, couve. A l’intérieur il y a les peintures et les meubles des Millers, des Bartholomew et des Geary. Je pense que la maison a dû être totalement reconstruite aux alentours des années 1830, mais elle dégage aujourd’hui une telle atmosphère d’abandon qu’elle parait datée d’âges anciens. C’est parce que rien n’a pu être changé depuis à peu près cinquante ans. Cet abandon naturel donne bien plus l’impression de l’ancien qu’une église médiévale à la décoration léchée.

 

[1] « Déçu et en proie au doute, il part s'isoler au Monastier-sur-Gazeille, en Auvergne. Depuis cette localité, il effectue une randonnée en compagnie d'une ânesse, nommée Modestine, le bât fixé sur l'animal est un sac servant à contenir ses effets et son sac de couchage. », de Buridan l’ânesse ? il me faudra creuser là. Dernière consultation le 01/11/2022 à https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Louis_Stevenson .

[2]  « Oxon Hoath est remodelé en 1757. En 1846, Sir William Geary commande le dôme mansardé et la tour du château à Anthony Salvin. Les terrains sont aménagés dans le style de Capability Brown par William Andrews Nesfield 3. D'autres ajouts sont faits à la maison en 1878 par Burn et MacVicar Anderson, qui ajoutent une salle de billard sur le côté est de la maison. Le manoir reste dans la famille Geary, passant de Sir William à Sir William Richard Geary en 1825, puis à Sir Francis Geary en 1877 et à Sir William Neville Geary en 1895. Sir William Neville Geary est décédé le 26 décembre 1944. » consulté pour la dernière fois le 01/11/2022 à https://fr.wikipedia.org/wiki/Oxon_Hoath

[3]  “The Hump was the name given by Allied pilots in the Second World War to the eastern end of the Himalayan Mountains over which they flew military transport aircraft from India to China to resupply the Chinese war effort of Chiang Kai-shek and the units of the United States Army Air Forces (USAAF) based in China.” consulté pour la dernière fois le 01/11/2022 à https://en.wikipedia.org/wiki/The_Hump , version française: « The Hump (La Bosse en français) est le nom donné par les pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale à l'extrémité orientale des montagnes himalayennes au-dessus desquelles ils pilotèrent des avions de transport militaire de l'Inde à la Chine pour réapprovisionner l'effort de guerre chinois de Chiang Kai-shek et les unités des United States Army Air Forces (AAF) basées en Chine. », consulté pour la dernière fois le 01/11/2022 à https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Hump . Note de rappel : Denton Welch est né en 1915 à Shangai.

[4] « Attache : Petits morceaux de plomb de deux ou trois pouces de long sur une ligne et demie de largeur, que l'on soude sur les plombs des panneaux des vitres, et que l'on tortille sur les verges de fer pour les tenir en place. », article « Plomb (vitrerie) », sous-section vocabulaire, consulté pour la dernière fois le 01/11/2022 à https://fr.wikipedia.org/wiki/Plomb_(vitrerie) .

[5] Suis-je contente de la traduction de tout ce passage ? Certes non. Il y a tellement de subtilités que je n’ai fait qu’effleurer. Mais il faut bien commencer quelque part. Devrais-je tout faire pour me procurer l’exemplaire du Journals traduit en français par Célia Bertin (Célia BERTIN, Denton Welch Journal 1942-1948. (Paris :  Plon, 1956)) et disponible à la BNF? Certes oui. Mais pas pour le moment. Pas zencore. Encore un peu d’impatience.

[6] Aucune idée, pour le moment, de quoi faire de ces poteaux en français… faisez vous plaizir.

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