L'arroseur, arrosé !
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L'arroseur, arrosé !
Je vais vous parler d’une super-affaire dans le vignoble Bordelais,
Il s’agit du Château de Reignac en bordeaux supérieur, qui concurrence en goût et en qualité certains grands crus classés de bordeaux.
Le test est organisé avec des journalistes qui comptent dans le monde du vin, des amateurs avertis et des sommeliers de renom.
Ce modeste château issu d’un terroir argilo-calcaire se verra décerner l’une des plus hautes notes, ce qui fera débat car nous pouvons le retrouver dans la grande distribution à un tarif assez doux (14 €) au vu des prix astronomiques que peuvent atteindre les premiers grands crus classés de bordeaux et certains pomerol et saint-émilion.
Tout est bien orchestré et filmé. Le marketing étant bien rodé, l’épreuve se déroule dans une ambiance bon enfant et je dirai que les conditions de dégustation sont optimales. Et, grande surprise, ledit château caracole avec, voire dépasse, les plus grands ! Vous me direz : pourquoi ?
Eh bien, c’est finalement assez simple : cela fait des années que Bordeaux a abandonné ses terroirs au détriment de gourous du vin que sont certains œnologues de renom et qui sacrifient le vin à la technique pur. Il ne faudra donc pas s’étonner dès lors que l’on puisse finalement faire des vins tout aussi agréables que sur ces fameuses appellations communales de Saint-Julien, Pauillac, Margaux.
Le bât blesse d’autant plus que ces riches propriétaires bordelais ont investi d’autres contrées et ont planté leurs tentes et cépages en Argentine, au Chili, en Espagne. Et que ces fameux œnologues les ont suivis. La main-d’œuvre locale étant beaucoup moins onéreuse, ils peuvent produire des vins de bonne qualité à des coûts, même livrés en France, très bas.
Mais alors, pourquoi dépenser autant d’argent pour s’offrir ces crus classés ? Certains guides adoubent et donnent de bonnes notes, certains propriétaires commentent et crédibilisent l’expertise de ces guides. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, me direz-vous.
Le lien pour regarder ladite dégustation contrôlée par un huissier :
https://www.youtube.com/watch?v=VhRQL_WzfIA
Sans hésiter, l’on retiendra de cette dégustation que nous ne sommes pas obligés d’acheter trop cher nos vins, et surtout que les commentaires de nos dégustateurs tournent autour de l’élevage en fût de chêne neuf et des notes empyreumatiques : notes de feu, les boisés, vanillé, toasté, torréfié, grillé, mentholé, encre fraîche… Quel dommage, alors que les cépages bordelais ont tant à offrir sur des notes de fruits rouges et de leurs tannins naturels ! Quel dommage d’entendre dire « Je reconnais la patte du fournisseur de barrique » ! Ne devrait-on pas être en train de chercher les nuances et subtilités d’un pauillac, le caractère bien trempé d’un margaux ? La puissance ou la finesse d’un saint-julien ou la générosité et le terroir d’un moulis-en-médoc ?
La morale de cette histoire, c’est que même des professionnels du vin peuvent se faire berner par de belles étiquettes.
Lorsque vous dégustez un vin, faites-le avec des amis, cachez l’étiquette et jugez ce que vous avez dans votre verre. Ne confiez pas votre palais à quelqu’un d’autre, faites-vous votre propre opinion. Ou bien demandez conseil à votre caviste de quartier ou à un ami sommelier.
Buvez moins, mais buvez mieux !