Un dimanche confiné avec ma danseuse...
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Un dimanche confiné avec ma danseuse...
Voici un titre plein d’espérance, qui laisse augurer d’une histoire au minimum sympathique, voire salace si on laisse son imagination vagabonder au gré de ce qu’il peut sous-entendre.
Mais que diable vient alors faire cet article dans la rubrique gastronomie ? Vais-je vous proposer de goûter à quelques mets délicieux composés de fruits défendus ?
Un beau dimanche d’automne à Cordon
Tout commence par une belle journée d’automne, de celles qui respirent le bonheur simple d’une nature offerte dans son plus bel apparat. La promenade matinale, dans un rayon de 1 kilomètre imposé par les contraintes sanitaires du moment, et limitée à une heure pour les mêmes raisons. Promenade qui débute par une ascension sur un tapis de feuilles mortes crissant sous nos pas. La brume est présente, qui résiste encore au rayon du soleil venant darder ses rayons à travers les branches d’arbres pour la plupart décharnés, comme autant de bras semblant lutter contre le soleil blafard.
Plus je monte, plus la lumière s’annonce derrière le talus. C’est alors qu’elle apparaît resplendissante avec sa robe aux mille couleurs, somptueusement éclairée par l’astre du matin qui la met en valeur.
Là, je vous sens prêts à découvrir enfin l’objet de tant d’attention. Oui, elle ruisselle de lumière, la nature !
Remboursez ! Remboursez ! Elle est où la danseuse ?
J’en devine qui font grise mine, ceux qui se réjouissaient déjà à l’idée de lire une histoire grivoise entre le café et la poire digestive…
Mais je n’ai rien promis de tel ! Serait-ce le titre un brin aguicheur qui vous aurait mis sur une fausse piste ? J’en suis désolé, même si le rictus renfrogné de quelques-uns me réjouit. Mais rassurez-vous, Il me reste de quoi exciter vos sens, ou plus exactement chatouiller vos papilles.
Car ma danseuse, vous la connaissez. Il s’agit de А́нна Матве́евна Па́влова, c'est-à-dire Anna Pavlovna Pavlova, qui a inspiré ce si fameux gâteau éponyme.
Je vous ai servi la version estivale de ce dessert universel dans un précédent article ; voici la déclinaison automnale.
La pavlova d’automne aux poires et marrons.
L’avantage de cette pâtisserie meringué est qu’elle peut être accommodée de nombreuses façons. J’ai décidé de préparer ce midi ce dessert avec les fruits de saison : poires et marrons. J’aurais pu utiliser des figues, qui auraient pareillement sublimé cet entremets, voire ajouter des myrtilles.
Mais voici ma recette (inspirée de Cuisine & Vins).
Ingrédients :
Pour la meringue :
- Blancs d’œufs : 3 ou 4
- Sucre pour la meringue : 60 grammes par blanc (j’ai légèrement diminué)
Pour la garniture :
- 3 ou 4 petites poires
- Des épices (badiane, cannelle, vanille, clou de girofle)
- 1 petit jus de citron
- 45 gr de sucre
- Environ 200 gr de crème de marrons
- 70 cl d’eau
Préparation des meringues : J’ai pris les 4 blancs d’œufs laissés à température ambiante, je les ai battus en neige ferme en ajoutant petit à petit 250 grammes de sucre, jusqu’à obtenir la bonne consistance dite « à bec d’oiseau » (lorsque le petit pic se forme en enlevant les batteurs). J’ai « poché » ma préparation pour constituer mes coques : un fond d’environ 10 cm de diamètre en escargot et remontant sur les côtés. J’ai enfourné le tout dans le four préchauffé à 105° pendant 45 minutes. Puis j’ai gardé mes coques de côté.
Préparation de la garniture : J’ai versé l’eau et 45 gr de sucres dans la casserole avec les épices et ai porté à ébullition. J’ai ensuite épluché et coupé les poires en quatre avant de les verser dans le sirop, les portant à ébullition durant 25 minutes (vérifier la consistance des poires) puis en infusion durant 25 autres minutes.
Pendant ce temps, j’ai monté la chantilly sans la sucrer, avant d’ajouter 150 gr de crème de marrons préalablement travaillée pour l’assouplir.
Ensuite, j’ai rempli mes coques de chantilly-marron, puis de poires (en cubes et en quartier), ajouté une quenelle de glace café (maison, bien sûr) et d’une autre quenelle de chantilly-marron. J’ai ajouté des vermicelles de crème de marrons (à l’aide d’une seringue de pâtisserie avec un embout fin). J’ai ajouté un demi fruit de la passion pour l’acidité.
Le résultat était plutôt sympa, comme la photo le montre, et très bon, comme la photo ne peut hélas pas vous le prouver.
Voilà comment passer un agréable dimanche à Cordon, Haute-Savoie, avec votre femme, mais confiné avec une danseuse !
Photo de couverture de Yaroslav Shuraev provenant de Pexels