Glückwunsch! Deine Unterstützung wurde an den Autor gesendet
COUP D'ÉTAT - Épisode 1

COUP D'ÉTAT - Épisode 1

Veröffentlicht am 31, Jan., 2025 Aktualisiert am 31, Jan., 2025 Fantasy
time 5 min
0
Liebe ich
0
Solidarität
0
Wow
thumb Kommentar
lecture Lesezeit
0
Reaktion

Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.

Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten. Einloggen

COUP D'ÉTAT - Épisode 1

1834

Commune de Viglain, canton de Sully-sur-Loire


Les cahots de la diligence lui arrachaient des soubresauts involontaires, qui faisaient sourire la matrone assise en face de lui. Gabriel se moquait éperdument de paraître ridicule et il avait de toute manière renoncé à s’assoupir. Son esprit battait bien trop la campagne. Revoir Beauregard, le château qu’il avait quitté trois années plus tôt et d'une manière si brutale. Franchir à nouveau son vénérable pont-levis. Feindre de ne pas scruter l’eau des douves en quête d’un mythique silure, comme lorsqu’il était enfant.

Depuis la mort de son père, Gabriel s’était pourtant juré de ne plus jamais remettre un pied sur les terres de Viglain. Il s’était promis de bannir de sa mémoire les souvenirs de ses premières équipées à Sully-sur-Loire, à quelques lieues de là. Leurs chevauchées en ville comme disait Maxence. Un des rares moments de connivence avec ce frère tant honni. Avant l’aube, ils empruntaient un des bidets de leur père absent et ne revenaient qu’à la nuit tombée. Jean le palefrenier, doté d’une belle nature revêche et soucieux de demeurer maître de ses écuries, ne s’en était jamais plaint auprès de la Comtesse de Beauregard. Leur mère était alors la maîtresse de maison en lieu et place de son époux. Le Comte Charles de Beauregard, capitaine au troisième régiment de dragons, avait rejoint sa garnison à Beauvais depuis de longs mois déjà. À son grand dam, elle avait dû assumer la gestion du domaine. Son mari n’avait plus la moindre parentèle qui aurait pu s’en charger pour lui. Il avait bien un frère, Edmond, parti chercher l’aventure dans la lointaine Amérique, mais on était sans nouvelles de lui depuis des lustres, et il semblait avoir disparu corps et biens.

La Comtesse fermait les yeux sur les incartades de ses fils, car elles lui permettaient d’avoir Clémence pour elle seule. Les escapades des deux adolescents étaient somme toute assez récentes, car depuis leur naissance, les triplés ne se quittaient pas d’une semelle. Et Clémence pestait d’être exclue de fait de leurs jeux. Quand bien même ils n’avaient nul besoin de se voir pour communiquer tous les trois, elle ne supportait pas que ses deux jumeaux puissent tirer plaisir d’une quelconque manière hors de sa présence...

C’est à cette période que leur relation toute fusionnelle avait commencé à battre de l’aile. La faute à la montée de sève adolescente qui s’était emparé de Maxence vers ses seize ans. Il s’était mis à trousser sans retenue le moindre jupon un tant soit peu fleuri. Ses traits fins, sa chevelure de jais et son rang plaisaient grandement aux chambrières et aux filles de ferme du comté. Usait-il en sus de leur pouvoir commun, juste pour le plaisir ? Cela ne faisait aucun doute pour Gabriel. Il l’avait vu maintes fois à l'œuvre et ce, dès leur plus tendre enfance. À peine né, n’avait-il pas tenté de soutirer plus que sa part à leur nourrice ? La brave femme n’en avait eu aucunement conscience et leur mère ne s’était rendue compte de rien. Ils auraient pu mourir de faim Clémence et lui, si elle ne s’était pas rebiffé. Elle avait fait plier Maxence, démontrant ainsi une force de caractère qui lui faisait tant défaut.

Cet affrontement, l’un des premiers souvenirs marquants de Gabriel avait été leur premier contact in utero, alors qu’ils n’étaient que des embryons d’existence, mais déjà conscients de leur unité et de leur lien si particulier. Le second, c’était le mur de silence - de leurs parents, de leur entourage - auquel ils s’étaient heurtés tous les trois. Ils ne recevaient aucune réponse à leurs appels muets. La frustration commune qu’ils avaient éprouvée à cet instant, les avait laissés Clémence et lui dans une grande perplexité. Maxence en avait conçu une rage intense, que leurs géniteurs avaient imputée à une poussée de dents intempestive. Il avait cessé de hurler lorsqu’il s’était rendu compte que son frère et sa sœur étaient parvenus à contourner l’obstacle en rendant parents et nourrice réceptifs à leurs babillages. Une communication bien en deçà des sensations et images brutes qu’ils partageaient, mais qui apaisait leur sentiment d’incompréhension. Bon gré, mal gré, Maxence s’était plié à ce nouveau dogme et en avait vite tiré parti. Il avait remarqué que ses mimiques et gazouillis accentuaient l’impact de ses intrusions dans l’esprit de ses congénères. À sa grande déception, les deux seuls qui pouvaient lui faire obstacle en créant une sorte de barrière mentale, étaient sa sœur et son frère. Ceux-là même avec lesquels il se sentait le plus en affinité et qui auraient par conséquent pu lui être les plus utiles.

Maxence avait également découvert que les mots et leur charge intrinsèque, associés à son talent unique, décuplaient son pouvoir. De la simple suggestion, il était parvenu à passer au stade de contrôle d’un individu. Leur frère de lait, l’infortuné rejeton de leur nourrice en avait fait les frais. Il le contraignait à faire bêtise sur bêtise, ce qui conduisait sa mère à le battre comme plâtre. Cela amusait énormément Maxence, beaucoup moins Clémence. Elle n’avait pas d’affection particulière pour l’enfant qu’elle jugeait pataud et inintéressant. Mais elle réagit lorsqu’elle sentit son frère ourdir un plan en vue de forcer le malheureux à se jeter dans les douves. Gabriel assista impuissant à un duel d’esprit homérique, seul à avoir conscience de leur combat, mais bien incapable d’en parler à quiconque.

Maxence et Clémence travaillaient l’un comme l’autre à briser leurs murs mentaux réciproques et à imposer leur volonté. Plus fine, plus stratégique, moins emportée, c’est Clémence qui avait gagné la partie. A la suite de sa défaite, Maxence renonça à ses projets mortifères et se prit de dévotion pour sa sœur sœur, en même temps qu’il ressentait une vive jalousie contre son frère, dont elle était plus proche. Il parvint néanmoins à canaliser ce sentiment et à le dissimuler à ses deux alter ego. Mais il ne put faire preuve de la même tempérance avec son père que Clémence adorait et dont elle chérissait la présence durant ses trop rares permissions. Il fit tout son possible pour les éloigner l’un de l’autre, accaparant l’attention de leur géniteur en revendiquant le rang d’aîné et de futur héritier. Après tout, il était né quelques minutes à peine avant son frère et sa sœur. Clémence comprit vite son manège et lui intima d’arrêter sur-le-champ. Ce qu’il fit de mauvaise grâce tout en demeurant irrémédiablement envieux de leur relation père-fille. Cette autre déception, vécue comme une intolérable injustice, l’avait néanmoins détourné de son obsession maladive pour sa sœur.

La suite prochainement dans l'épisode 2 !



lecture 10 Aufrufe
thumb Kommentar
0
Reaktion

Kommentar (0)

Du musst dich einloggen, um kommentieren zu können. Einloggen

Dir gefallen die Artikel von Panodyssey?
Unterstütze die freien Autoren!

Die Reise durch dieses Themengebiet verlängern Fantasy
Journal intime J-27
Journal intime J-27

J-27: Le Jugement de Xérys.Le palais du Jugement était une véritable forteresse, encastrée dans la roche t...

Barbara Wonder
3 min
Journal intime J-29
Journal intime J-29

Épilogue : Le retour à la réalitéJ’ouvris les yeux…Mon appartement.Tou...

Barbara Wonder
1 min
Journal intime J-28
Journal intime J-28

J-28: Le combat ultime .coucou , les curieux prêt pour le combat ultimes ? Go !

Barbara Wonder
4 min
Journal intime J-26
Journal intime J-26

J-26 : En route vers le Sanctuaire du JugementL’appel de Yvan Honorât résonnait encore dans ma tête....

Barbara Wonder
2 min
Journal intime J-25
Journal intime J-25

J- 25 : L’Ultime ConfrontationSalut, les amis curieux ! Après une délicieuse raclette accompagnée d'un bon...

Barbara Wonder
3 min
Journal intime J-24
Journal intime J-24

Chapitre 24 : Le Temple d’OrlathCoucou mes petits curieux,J’espère que vous avez passé u...

Barbara Wonder
4 min

donate Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen

promo

Download the Panodyssey mobile app