Chapitre 11 - POV Lia
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Chapitre 11 - POV Lia
Les pieds et poings liés, je gisais au sol dans l'obscurité la plus totale. Seule et frigorifiée.
Une douleur insoutenable dévastait mes muscles, ravageait mes articulations. Mon corps était engourdi. Meurtri. Je pouvais à peine esquiver un mouvement.
― Nila... Je t'en prie...
Je l'appelais sans relâche depuis mon réveil, en vain. Elle avait disparu, me laissant faible et pathétique. Je n'avais pas été en capable de me défendre contre mes ravisseurs. Une simple piqûre m'avait mise KO. Rendue totalement inutile. Comme toutes ces années après la mort de mes parents. Eh dire que j'avais toujours pensé que cet engourdissement, de cette torpeur, n'était que le fruit de mon chagrin...
Un bruit métallique me fit sursauter. Une lourde porte s'ouvrit, laissant passer une faible lueur. Quelle heure était-il ? Depuis combien de temps étais-je enfermée ici ?
― Bonjour, ma belle Lia... grinça l'inconnu devant moi.
Je ne discernais que sa silhouette, dessinée par la lumière blafarde derrière lui. Il était grand et mince. Sec et nerveux. Les cheveux longs tombaient sur ses épaules. Sa position nonchalante jurait avec son aura sévère et brutale. Et son odeur... Je connaissais son odeur. Elle me rappelait mon enfance. Barbe à papa et bois de santal. Comme la maison de vacances de mes parents au nord du territoire de la meute de la Lune Rouge.
C'était étrange. J'avais presque oublié cette période de ma vie. Toutes ces semaines passées à la frontière, près du lac, avec ma mère pendant l'été. De ce petit chalet sombre et froid appartenant à un oncle malade. Un homme chétif et pâle qui ne cessait de m'appeler "sa princesse". Ces souvenirs me laissaient une sensation amère sur la langue.
L'inconnu se pencha vers moi et caressa ma joue du bout des doigts. Son contact était glacial. Mortel. Une vague d'effroi me parcourut de la tête aux pieds, ce qu'il ne manqua pas de remarquer, le faisant éclater d'un rire malsain. Un son inhumain, crispant et effrayant. Je me recroquevillais sur moi-même, dans une vaine tentative de m'éloigner de cet être abominable. De ce vampire répugnant.
― Oncle Vlad... soufflai-je.
― Vlad, suffira, ma petite princesse. L'inceste, très peu pour moi... se moqua Vlad.
J'essayai de m'asseoir en m'appuyant sur le mur, derrière moi. Je ramenai les genoux contre ma poitrine pour me protéger de lui. Je ne voulais pas qu'il me touche. Je refusais qu'il m'atteigne. Mais dans un geste souple et fluide, il me rallongea, écarta mes jambes et glissa son corps sur le mien. Il resserra sa prise sur moi, pressant son torse contre ma poitrine. Et, comme un camé, il enfouit son visage dans mon cou et me respira. Je n'osai plus bouger, submergée par le dégout et la crainte que son contact suscitait.
― Je peux sentir ta peur, ma princesse, grogna Vlad. Cette odeur est un pur délice... Dommage qu'elle soit gâchée par celle de ce sale chien. Mais ne t'inquiète pas, bientôt, tu seras totalement mienne. Bientôt, je t'arracherai cette marque...
― Pourquoi ne pas le faire maintenant ? lui demandai-je avec insolence.
Il attrapa mon menton avec force, enfonçant ses longs ongles dans ma peau, et me força à le regarder dans les yeux bleus presque gris dans lesquels brillaient une lueur macabre.
― Oh, Lia. Tu me prends pour un imbécile ? murmura-t-il. Je sais pertinemment ce qui coule dans tes veines. Tu empestes l'aconit et l'argent, et je devine aussi un relent de V08. Même si ta dernière dose date de deux jours, je ne prendrais pas le risque d'être impatient.
Deux jours s'étaient écoulés depuis que Vlad m'avait enlevée dans les toilettes de la demeure de l'Alpha suprême. Le soir avant le bal d'accouplement...
Vlad relâcha son étreinte et, d'un bond, s'éloigna de moi. Alors qu'il s'apprêtait à disparaître, je ne pus retenir une question qui me brûlait les lèvres :
― Pourquoi moi ?
Un rire léger secoua ses épaules avant qu'il ne me réponde simplement :
― Parce que tu es spéciale, ma princesse.
Ces derniers mots résonnèrent dans mon esprit alors que l'obscurité m'enveloppait. J'étais à nouveau seule et désemparée.
Texte de L.S.Martins (45 minutes chrono sans relecture).
Image par Peter H de Pixabay