Le jardin du 1er Juin
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Le jardin du 1er Juin
Découvrir les fraises, rouge rubis sous les feuilles rondes dentelées, est toujours un émerveillement. La ligne commence par quelques pieds de Mara des bois et continue avec une très vieille variété, dont nous ignorons le nom et dont les fruits, rouge et vert, sont immenses. Cette fraise est quelconque crue, mais divine en confiture. La vieille dame qui m’a donné cette variété de son vieux jardin était d’un proche village. Elle n’est plus de ce monde, aussi j’ai quelques douces pensées pour elle chaque fois que je les cueille.
Vers le soir le jardin nous attire une dernière fois. Le soleil est couché et le jour s’amenuise. Étrangement nous baissons les voix et même la tourterelle, dans le sapin, déroule son roucoulement avec délicatesse. La fin du jour ressemble au grand âge, dans sa sobriété, sa simplicité.
Deux plants de poivrons, un jaune et un rouge, que notre fille nous a achetés puis conservés durant cette période d’éloignement forcé, semblent heureux d’avoir enfin rejoint les places qui sont les leurs dans la serre à tomates. N’y a-t-il pas soudain dans l’air un parfum de ratatouille ?
Mais non, c’est un effet de mémoire… ou prémonitoire…
En rentrant, je contemple les branches gracieuses du mûrier et la blancheur de ses fleurs délicates.
Un petit arrosoir pour les jeunes pousses avec l’eau tiède du tonneau.
Une abeille passe, sa journée est finie.
Quiétude de la vie du jardin.