CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (# 14)
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CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (# 14)
Sophie, responsable des ressources humaines
« Je travaille pour une usine de production dans l’agro-alimentaire. Quand le COVID est apparu, on a imposé les premiers gestes barrières (ne pas se serrer la main, ne pas se faire la bise) : les délégués syndicaux nous faisaient remonter un mécontentement des équipes à cause de ces nouvelles règles. Aujourd’hui, plus personne ne les critique. Pour autant, ce n’est pas toujours facile. Quand on se parle, on a tendance à se rapprocher de son interlocuteur, surtout avec le bruit des machines.
Au début du confinement, on a fermé l’usine pendant 15 jours. A cette période de l’année, nous sommes 200. Avec la crise du COVID, nous avons environ 20% d’absents. En fonction des effectifs, on a analysé ce qu’on pouvait redémarrer sur la chaîne de production. Et il fallait aussi penser à tous les détails pour anticiper une reprise du travail (le marquage au sol, les vestiaires, les horaires décalés, etc.).
Nous étions relativement bien préparés car dans l’agro-alimentaire les normes d’hygiène sont strictes ; avec le COVID, on les a augmentées. Les salariés désinfectent tous les jours leur poste de travail. Il y a beaucoup d’inquiétudes dans l’équipe liées au risque de contamination.
Depuis le début de la crise, mon quotidien a changé. Je n’effectue plus d’embauches. Je fais beaucoup plus le tour de l’usine pour parler aux gens, pour savoir comment ils se sentent, pour créer du lien. »