CHAPITRE V
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CHAPITRE V
AVERTISSEMENT : SUJET SENSIBLE/SUICIDE/DEUIL
Chapitre V : Un poème, pour avancer
J’ai écrit un poème, sur ce que je ressens, car entre deux crises de nerf, je peux bien écrire pour me soigner petit à petit :
Le noir soudain,
Chaque jour ces idées nous viennent à l’esprit,
Il y en a tellement qu’elle nous asphyxie,
On a la méthodologie,
Pour avoir une hémorragie,
Des médicaments ont à l’analogie,
Cette alchimie,
Qui règne dans notre esprit ;
Petit à petit,
On se sent englouti.
Accabler par le non-dit :
Ces idées qui nous viennent à l’esprit ;
On les côtoie depuis des décennies,
Alors au lieu d’en faire l’apologie :
Faisons-les sortir de notre esprit.
Écrire, voilà bien une chose qui me ressemble qui me permet de me vider la tête écrire des choses pour m’aider et pour aider les autres, pour suturer mon âme et mon esprit ensemble pour qu’il en forme qu’un.
Un élan de vie
Les jours avaient continué de filer, indifférents à la douleur de Théo. Pourtant, un matin, alors que le printemps s'installait doucement, il ressentait une étrange impulsion. Peut-être était-ce le parfum des fleurs qui s'éveillaient, ou le doux chant des oiseaux, mais quelque chose en lui, un murmure infime, lui soufflait de sortir. Il enfila ses chaussures, vieilles et un peu usés, et s'élança. Les premières foulées furent maladroites, chaque pas semblait une lutte contre lui-même, contre ce corps alourdi par les mois d'inertie et cette tête saturée de pensées sombres. Mais il continue. Une rue, puis deux. Les battements de son cœur résonnaient fort, mais cette fois, ce n'était pas de l'angoisse : c'était la vie.
Son père, Marc, l'avait vu partir. Il ne dit rien, mais ce simple geste, cet effort, résonna en lui comme une victoire. À son retour, couvert de sueur et les joues rouges, Théo aperçut un sourire discret sur le visage de son père. Et pour la première fois depuis longtemps, il se sent fier.
Ainsi entama un rituel. Chaque semaine, puis chaque jour, Théo courait. Ce qui avait commencé
comme un simple effort physique est devenu une échappatoire, puis une quête. En courant, il se sentait libre. Léa lui revenait souvent en pensée, comme un souffle bienveillant qui l'accompagnait sur ces chemins bordés d'arbres. Son deuil est devenu une douce mélancolie, une part d'elle vivant en lui.
Et peu à peu, ces idées noires, autrefois omniprésentes, s'effacèrent. Elles laissaient place à des horizons nouveaux. L'écriture, qu'il n'avait jamais abandonné, est devenue une manière d'explorer ce qu'il ressentait. Chaque mot posé sur le papier devenait une lumière dans son obscurité Un jour, en relisant ses notes, il comprit que la vie ne se résumait pas à la souffrance qu'il avait endurée, mais à ce qu'il en faisait. Il n'était plus seulement un survivant : il était un créateur, capable de transformer sa douleur en quelque chose de beau.