

Prix littéraires pour le vert tendre et les vers libres
Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 1 article beim Entdecken.
Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten.
Einloggen
Prix littéraires pour le vert tendre et les vers libres
Mardi 20 mai, entre les murs feutrés de l’Hôtel du Département de Loire-Atlantique, l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire a tenu une cérémonie empreinte d’élégance, mêlant envolées lyriques et flâneries bucoliques.
Le bruissement des pages a remplacé l’effervescence politique de l’hémicycle du quai Ceineray. Comme chaque année, l’Académie et le Département, par la voix du chancelier Dominique Pierrelée et de la vice-présidente Culture et patrimoine Dominique Poirout, ont rappelé que ces prix sont un engagement pour la littérature régionale, un acte d’amour pour les mots et pour ce coin de France où même les livres sentent la pluie et la lande.
Le Prix Loire-Atlantique documentaire revient cette année à Philippe Férard et Jacques Soignon, pour Échappées végétales en Loire-Atlantique (éd. d’Orbestier). Quarante-quatre promenades pour révéler les trésors botaniques qui vivent en silence dans nos campagnes, parcs et jardins… De la trompette de Méduse du château de Maubreuil au châtaignier millénaire de l’Éraudière, ce livre invite à écouter le murmure des feuilles, un hommage à la nature indomptable. À la fois érudite et accessible, l’œuvre est préfacée par le botaniste Francis Hallé. Experts passionnés, les deux auteurs ne sont pas de simples promeneurs : Jacques Soignon, écologue diplômé et ancien directeur des espaces verts de Nantes, et Philippe Férard, botaniste et ex-directeur du cours municipal de botanique, tracent un parcours où chaque plante a son mot à dire.
Le Prix Yves Cosson a honoré les œuvres de deux poètes liés par la plume… et par le cœur : Ariel Spiegler, née à São Paulo, et Étienne Paulin, angevin, chacun portant sa voix unique, son propre battement. Ariel sculpte ses poèmes comme on murmure une chanson fragile, portée par un souffle mêlant Apollinaire, Shakespeare et les ombres rêveuses de Michaux. Philosophe échappée des salles de classe, infirmière en devenir, elle écrit comme on respire entre deux marées. Dans l’écriture d’Étienne, la musique s’immisce doucement : piano, violoncelle et mots en parfaite résonance. Verlaine, Supervielle, James Sacré murmurent en lui – autant de voix qui nourrissent une écriture de nuance, de souffle et de silence. Onze recueils déjà, une fidélité vibrante à ceux qui l’ont guidé : Jean Le Boël, directeur littéraire des éditions Henry, et Guy Goffette, ami disparu chez Gallimard, dont l’ombre veille encore, tendre et discrète, entre les vers.
Pour clore la soirée, Michel Valmer, comédien et musicien nantais, a porté avec justesse la voix de Michel Ragon (1924-2020), écrivain et critique d’art engagé, profondément enraciné dans ses terres. Par son hommage, Valmer a rappelé que la culture reste un acte de résistance. Une envolée puissante, venue poser un dernier souffle sur cette cérémonie printanière.
Teddy Fradet
28/05/2025

