Depuis un moment déjà, le développement personnel, comme on l’appelle, est devenu très populaire, une mode, parfois même une religion dans l’esprit de certains… Et de nombreux conseils ou injonctions, donnés par ce courant de pensée, peuvent se résumer dans cette phrase : « Pensez à vous ! », avant tout et toujours…

Et si sur le papier, ça a l’air sympa ; après tout, il est important de ne pas se sacrifier toujours et tous les temps pour les autres. Hélas, en pratique, ça amène quelques soucis ; notamment l’individualisation des gens qui suivent cela. Ils ne se demandent plus « Comment peut-on vivre ensemble ? » Ou « Que puis-je partager » mais « Que puis-je faire, moi, dans mon coin, pour moi ? »

L’auto-suffisance remplace la solidarité, la satisfaction de son ego remplace le plaisir de faire plaisir, l’hyper-indépendance remplace le besoin normal d’être avec les autres. Car oui, en tant qu’espèce sociale, nous avons BESOIN de contacts sociaux, d’échanger, d’aider et d’être aidé, de toucher, de parler avec d’autres personnes ; mais ces injonctions telles que « Pensez à vous ! », pratiquée comme une nécessité absolue, amène à ne SURTOUT plus avoir besoin de qui que ce soit (son amie « attention à la dépendance affective » n’étant jamais loin... »

J’ai donc beaucoup aimé ce petit extrait du livre « Les dragons » de Jérôme Colin, où apparaît cette petite citation. L’auteur, à travers le personnage qui nous dit ça, met bien en évidence cette dérive qu’apporte ce genre de pensée, censée être « positive », mais faisant plus de dégâts qu’elle n’en répare…

Ce livre, relativement court, nous offre en plus une belle histoire, à travers son personnage d’adolescent un peu désabusé de ce monde où l’ego et les apparences sont les priorités. Beaucoup de passages intéressants, beaucoup d’émotions à travers ces pages que je vous recommande de lire…

Résumé du livre :

« Jérôme a quinze ans. Il est en colère contre ses parents qui sentent le vieux. Contre le monde qui le rejette. Contre les monstres qui l'empêchent de dormir. Contre lui surtout. Sur décision de justice, il est interné dans un centre de soins pour adolescents.

Là, il rencontre les dragons, ces enfants détruits par leur famille, l'école ou l'époque. Parmi eux, il y a Colette. Crâne rasé, bras lacérés, noir sur les yeux.

Elle veut mourir. Il veut l'embrasser. L'emmener loin d'ici.

Les Dragons est l'histoire d'un coup de foudre entre adolescents plus normaux qu'il n'y paraît. Un cri d'amour pour ces enfants que notre société cache, mais qui disent tant de nous. »