Les darumas, des figurines pour réaliser vos rêves
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Les darumas, des figurines pour réaliser vos rêves
Dans notre culture, il suffit de voir passer une étoile filante pour formuler un souhait et espérer qu'il se réalise. Mais au Japon, il faut mettre la main à la pâte, pas question d'être passif si on espère un changement dans sa vie ! Loin d'être un simple porte-bonheur, le daruma rappelle à son propriétaire qu'il faut s'activer et ne jamais laisser tomber. Ils tirent en effet leur nom d'un moine bouddhiste particulièrement persévérant. Entre religion et légende, ce petit bonhomme rouge est devenu incontournable au pays du soleil levant.
LA LÉGENDE DE BODHIDHARMA
Originaire d'Inde, ce moine bouddhiste a beaucoup voyagé en Asie. Il est notamment connu pour être l'un des fondateurs du courant Chan qui deviendra le bouddhisme zen au Japon. Pourtant, Bodhidharma est surtout célèbre pour avoir un sale caractère, des sourcils broussailleux toujours froncés ainsi qu'une longue barbe noire, bien loin de l'image d'un moine zen !
La légende qui a donné naissance aux figurines de darumas actuelles raconte qu'on lui a refusé l'entrée dans un monastère Shaolin. Bien décidé à obtenir ce qu'il voulait, il a alors décidé de fixer le mur d'enceinte du monastère jusqu'à ce qu'il parvienne à le percer de son regard.
Il resta ainsi plusieurs années sans bouger, mais finit par s'endormir. Il se réveilla et furieux contre lui-même, se coupa les paupières pour être sûr de garder les yeux toujours ouverts. Mais à force de rester immobile dans le froid, ses jambes et ses bras se gangrenèrent et tombèrent. Cela ne l'empêcha pas de continuer à fixer le mur pendant neuf années. Et un beau jour, des pierres du mur se détachèrent : il avait réussi à percer l'enceinte du monastère avec son regard !
CRÉATION DES FIGURINES DE DARUMA
En arrivant au Japon, le nom de Bodhidharma s'est transformé en Daruma, plus facile à prononcer pour les Japonais. La statuette a été popularisée par un temple zen de la ville de Takasaki qui avait retenu la persévérance de Daruma. Pour lui rendre hommage, les moines avaient pris l'habitude de distribuer des talismans à son effigie au Nouvel An. Devant le succès de cette idée, le temple a mis à disposition des moules pour que les citoyens fabriquent leurs propres porte-bonheur en papier mâché.
En comparant le moine de la légende et l'objet, on reconnait facilement l'air sévère et l'abondante pilosité. La forme arrondie vient de la silhouette de Daruma après qu'il a perdu ses bras et ses jambes et pour activer un daruma, il faut dessiner son œil. Tous les éléments du mythe se retrouvent dans la petite statuette.
UTILISATION D'UN DARUMA
On achète généralement un daruma au début de l'année dans un temple bouddhiste. Ses deux yeux sont alors complètement vides. Pour l'activer, il vous faudra formuler mentalement votre vœu et dessiner uniquement la première pupille. La figurine devra ensuite être placée bien en évidence dans votre maison, car contrairement à beaucoup d'objets porte-bonheur en Occident, le daruma n'a pas de pouvoirs magiques en lui-même. Il est simplement là pour rappeler à son propriétaire le souhait qu'il a fait, mais il ne va rien entreprendre de lui-même, c'est vous qui devez réaliser vos rêves ! L'utilité du daruma, c'est qu'il vous rappelle que tel Bodhidharma, il faut être patient et persévérant pour arriver à ses fins. Chaque fois que vous voyez votre daruma incomplet, vous savez qu'il faut continuer vos efforts. C'est en réalité une source de motivation plus qu'un objet vraiment "magique"... et il a donc probablement plus de chance de porter ses fruits ! Avec leur daruma, les Japonais ne font donc jamais de vœux hors de leur portée. Ils savent qu'ils ne pourront compter que sur eux-mêmes pour les réaliser. On retrouve ici l'esprit travailleur et discipliné des Japonais : il faut s'investir pour obtenir ce que l'on souhaite.
Si le souhait se concrétise durant l'année, on dessine la deuxième pupille et on peut ensuite rapporter son daruma dans le temple où on l'a acheté. C'est une manière de remercier les dieux d'avoir veillé sur nous et d'avoir apporté les conditions nécessaires à la réalisation de notre vœu. Comme il est en papier mâché, le daruma sera ensuite brûlé à la fin de l'année durant un rituel symbolique organisé par le temple.
Si le souhait n'a pas été exaucé, on peut également rapporter son daruma au temple pour qu'il soit incinéré. C'est alors une manière symbolique de reconnaitre que l'on n'a pas su trouver le bon moyen pour atteindre son objectif et que l'on va essayer d'autres méthodes ou se fixer des objectifs intermédiaires. Attention, les temples ne brûlent que les darumas qui portent leur sceau, on ne plaisante pas avec ça !
LES DARUMAS DANS LA CULTURE POPULAIRE
En plus de leur aspect purement folklorique et traditionnel, les darumas sont largement présents dans la vie quotidienne au Japon et le 5 mai est d'ailleurs le jour national du daruma !
Par exemple, les enfants japonais ne construisent pas de "bonhomme de neige" mais des "darumas de neige". Ils ne jouent pas à "un, deux, trois, soleil ! " mais au "Daruma qui tombe". On retrouve aussi cette figure dans la série Pokémon sous les traits de Darumarond (Darumakka en japonais).
Le daruma n'est donc pas un simple talisman parmi d'autres dans la tradition japonaise, c'est une image présente et appréciée. Symbole de persévérance et de bonne volonté, il est le parfait reflet de la mentalité japonaise très portée sur la réussite tout en ayant un aspect esthétique et ritualisé.
Et vous alors, envie de tenter la méthode daruma pour atteindre vos objectifs ?
(article de mon ancien blog remanié)