Chapitre 23 - Renaissance
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Chapitre 23 - Renaissance
10 heures du matin. Les flots de pluie, cinglant comme des fouets, s'abattent sur le Village Maudit, transformant les rues en rivières tumultueuses.
Au cœur de cette tempête et indifférente à la furie des éléments, Gwen s'élançe hors de sa cabane, un sachet de foin serré contre elle.
Les cabanes des orphelins et les silhouettes des villageois ponctuent son parcours, avant d'atteindre sa destination où l'imprévu le guette.
_ Gwen : “ Tiens ? Il n’y a qu’un seul destrier. “
Elle approche du seul cheval présent, déposant sa ration dans la mangeoire.
_ Gwen : “ Keren est encore au village donc c’est sûrement Moana qui est sortie. “
Une heure s'écoule. Dans son refuge, Gwen enfile ses chaussures.
_ Gwen : “ Je vais sortir récupérer des fruits. “
Au fil de ses pas, une pensée l'effleure.
_ Gwen : “ J’y pense mais je n’ai toujours pas vu les gosses. Ils dorment toujours ? “
Elle erre d'une cabane à l'autre, toute respectivement alignée. Chaque coup frappé à la porte résonne dans le vide, amplifiant son isolement.
_ Gwen : “ Étrange. “
Peu après, un frémissement parcourt l'air, suivi d'un léger clapotement, annonciateur d'une présence furtive.
_ Taïga : “ Tutrice Gwen ? “
Elle se retourne dans la foulée.
_ Gwen : “ Oh, Brent, Taïga. Vous tombez bien. Où sont vos amis ? “
_ Brent : “ Ce ne sont pas nos amis. Et je n’en sais rien. Honnêtement je m’en fous même. “
_ Taïga : “ Haha, on est sorti vite fait de notre côté donc on a pas d’info. Pourquoi ? “
Avant même qu’une phrase ne soit énoncée, une présence s'impose dans le champ visuel de Gwen, la muselant au milieu de son élan.
_ Ay : “ Salut. Dites, vous n’auriez pas vu votre cheffe ? Je concocte un nouveau remède contre le rhume. Je commence les échantillons mais j’ai besoin de savoir la quantité exacte. “
_ Gwen : “ Elle est sortie à cheval ce matin. “
_ Ay : “ Mince, j'attendrai son retour alors. “
_ Gwen : “ Elle a dû sortir avec les orphelins aussi. Mais c’est surprenant qu’elle n’ai prévenu personne. “
Les questions, à moitié éclaircies, la poussent à se retourner.
_ Gwen : “ Merci pour les infos. “
Et poursuit sa route initiale.
_ Gwen : “ Si elle est avec les orphelins, il n’y a pas lieu de s'inquiéter. “
Il est 11h00.
La nuit s’est écoulée. Nous sommes au Village Sainté.
Finalement, on s’est tous fait diagnostiquer. Maïko, Hazel et Kona ressortent simplement avec de la fatigue physique.
De mon côté, en plus de la fatigue, j’ai également des blessures légères dues à mon combat. Comme j’ai atténuer les chocs avec ma Source, j’ai limité les dégâts.
Ce qui n’est pas le cas de Son. Il a plus morflé que moi. Il a des blessures musculaires et abdominales, mais heureusement, aucune fracture.
En revanche, l'état de Kaya est plus grave. Ayant reçu plusieurs coups, elle devra rester plusieurs jours dans la clinique.
Et pour finir, Shailly…
Je m'engage dans l'allée menant à sa chambre. La porte entrouverte, je l’aperçois endormi, avec à ses côtés, Maïko, également plongée dans un sommeil léger.
La compétence des médecins a réussi à la sauver.
Toujours inconsciente mais pour une durée déterminée, il est prévu que dans la journée elle se réveille. Mais au vu de sa grave blessure, elle devra probablement rester plusieurs jours au lit.
Au même moment, dans la chambre voisine, se trouvent les jumelles, dont une, cloîtrée au lit, dans un profond sommeil.
Dans la foulée, une personne toque à la porte.
_ Kona : “ Entrez. “
Un visage familier apparaît.
_ Kona : “ Ah Hazel, c’est toi. “
_ Hazel : “ Comment va Kaya ? “ dit-il, en fermant la porte en douceur
_ Kona : “ Elle se remet de ses blessures. Le médecin a dit qu’elle sera rétablie dans quelque jours. “
_ Hazel : “ Tant mieux. “
Fixant d’abord du regard la jumelle allongée et endormie, des pupilles se connectent sur l’autre sœur.
_ Hazel : “ Et toi ? Comment tu te sens ? “
_ Kona : “ C’est difficile à dire. Cette nuit a tellement été éprouvante que j’ai à peine fermé l'œil de la nuit. Je ne me remet toujours pas de la perte de Jenna. “
_ Hazel : “ Je comprends. C’est injuste mais, en sa mémoire, on se doit d’aller de l’avant. “
_ Kona : “ Oui, tu as raison. “
_ Hazel : “ Tu devrais te reposer également. Ne force surtout pas. “
_ Kona : “ Ne t’inquiète pas pour moi je peux encore tenir. Je vais juste veiller sur ma sœur quelque temps. Mais promis j’arrête si nécessaire. “
Comprenant que sa décision est irréversible, il ouvre aussitôt la porte.
_ Hazel : “ S'il y a le moindre souci, n’hésite pas à venir me voir. “
_ Kona : “ Merci beaucoup. “ dit-elle, le sourire au lèvre
Hazel , se retirant discrètement, abandonne les deux sœurs à un silence complice.
_ Kaya : “ Ah t’es comme ça maintenant. “
La voix inattendue la sursaute.
_ Kona : “ Tu ne dormais pas toi ?? “
_ Kaya : “ Mais promis j’arrête si nécessaire. “ ironise-t-elle, reprenant à la lettre les mots de sa sœur. “
Sous le regard scrutateur de sa jumelle avec ces mots prononcés, la honte la submerge, colorant ses joues d'écarlate.
_ Kona : “ Arrête de te moquer ! “
_ Kaya : “ J’aurais dû enregistrer. “
_ Kona : “ Raaah tu m'énerves. “ dit-elle en croisant les bras, tête détournée
Les bras croisés en barrière, Kona détourne la tête. Un silence, lourd et épais, succède à cet échange, s'étirant peu à peu dans le temps.
Soudain, une nouvelle sonorité intervient.
_ Kaya : “ Merci. “
Ce mot, lâché de nulle part, écarquille les pupilles de Kona. Elle fixe en retour sa sœur, dont la tête inclinée évoque une confession sur le point d'être faite.
_ Kaya : “ Merci de ton soutien au combat et de m'avoir amené jusqu’ici. “
Sa tête redressée, mais ses yeux, tournée vers l’horizon, trahissent une gêne palpable.
_ Kaya : “ Et je voudrais également m’excuser de mon comportement. Ça m'a touchée quand tu étais irritée par ma situation concernant le sacrifice. “
La nouvelle désarme sa sœur qui, d’un geste fluide, décroise les bras. Agréablement émerveillée, le visage s’illumine, puis, d’un sourire narquois, laisse échapper un léger ricanement.
_ Kona : “ En voilà une surprise, tu es capable de douceur en fin de compte. “
_ Kaya : “ Tu veux te battre ? “
Esquivant la remarque, elle enchaîne.
_ Kona : “ Je suis ta sœur, je serais toujours là pour toi. “
_ Kaya : “... “
_ Kona : “ En tout cas, je suis très contente. C’est la première fois qu’on a une discussion comme celle-là. “
Elle se lève de sa chaise.
_ Kona : “ Puisque tu es désolée de ton comportement, tu peux aussi t’excuser auprès de Shailly et Maïko. “
_ Kaya : “ Hein ? Ces débiles ? Jamais de la vie. “
_ Kona : “ Revoilà la Kaya habituelle… “ se dit t-elle, le sourire forcé
Il est 11h45.
Je viens tout juste de rentrer dans la chambre de Son.
_ Son : “ Yo mon pote. “
_ Ayden : “ Alors, ça va mieux ? “
_ Son : “ Quelques hématomes à droite à gauche mais le grand Son sera très vite sur pied tu verras ! “ dit-il, tapotant son pectoral avec son poing
Un léger sourire esquisse mes lèvres, apaisé par cette familiarité retrouvée.
Soudainement, une porte s’ouvre. Hazel fait son apparition.
_ Hazel : “ Tu étais donc là. “
_ Ayden : “ Tu me cherchais ? “
_ Hazel : “ Je voulais voir comment tu te sens, j’allais demander à Son également. “
_ Ayden : “ Physiquement je me rétablis bien merci. Les filles aussi ça peut aller. “
_ Hazel : “ Oui je suis au courant. Je suis rentré dans la chambre des jumelles. “
_ Ayden : “ Je vois. “
Tout à coup, un infirmier se joint à nous.
_ Infirmier : “ Il est bientôt midi. Je vous apporte vos plats. Vous pouvez manger ensemble dans la même chambre si vous voulez. “
_ Ayden : “ Merci. “
_ Infirmier : “ Dernière chose. Seuls les enfants avec de bon diagnostics pourront sortir de la clinique après le déjeuner. Pour toi petit, ce sera seulement à partir de demain. “ dit-il, pointant du doigt le gamin à la crête
_ Son : “ Rahh la galère. “
L’infirmier quitte la chambre.
_ Son : “ Vous en avez de la chance. “ dit-il, les deux mains derrière la tête
_ Ayden : “ C’est pour ton bien. “
_ Son : “ Je sais. “
De l’autre côté.
_ Kona : “ Tu comptes aller où comme ça ? Je te signale que tu dois rester à la clinique. “
_ Kaya : “ Je ne compte pas m’excuser, mais je veux au moins voir de mes yeux si ces débiles vont bien. Tu ne vas quand même pas t'interposer ? “
L’argument poignant de sa jumelle la laisse sans voix, et lui cède le passage.
Elles débarquent donc dans la chambre de Shailly, en présence de Maïko.
_ Kona : “ Salut, on voulait savoir comment…”
Sa phrase, suspendue en plein vol, meurt sur ses lèvres, surprise de voir son amie éveillée.
_ Kona : “ Tu es déjà réveillée ?? “
_ Shailly : “ Salut les filles, oui je suis réveillée depuis quelques minutes seulement. “
_ Kona : “ Je suis rassurée. Et pour ta blessure ? “
_ Shailly : “ Les médecins m’ont prise en charge toute la nuit. Ils ont réussi à stopper l’hémorragie et recouvrir partiellement ma plaie. “
Ces mots prononcés apaisent son âme tourmentée, posant une main contre sa poitrine.
_ Kona : “ C’est vraiment génial. “
_ Shailly : “ Par contre, j’ai interdiction totale de bouger de mon lit pendant plusieurs jours. “
Un regard malicieux se rive de l’autre côté.
_ Kona : “ Ah, tiens donc, ça me rappelle quelqu’un. “
_ Kaya : “ N'importe quoi. J’ai juste interdiction de sortir de la clinique. “
Un léger rire chatouille les lèvres de Shailly dans ce moment de répit.
S’ensuit un assemblage de fragments de leurs expériences, tissant un récit commun. Elles partagent leurs émotions, les unes après les autres, mêlant leurs peines, leurs espoirs et leurs rêves d'avenir.
Des derniers mots résonnent encore dans la pièce lorsque, impatiente, une petite silhouette se lève pour se diriger vers l'unique issue.
_ Kaya : “ Bon, je retourne dans ma chambre. “
Elle s'arrête au seuil de la porte. Puis, tourne sa tête, le visage insipide.
_ Kaya : “ Au fait, bonne chance avec Hazel. “
Elle quitte la pièce, l’air de rien, l’atmosphère planée d’interrogation.
_ Kona : “ Mais ! “
_ Shailly & Maïko : “ Comment ça ? “
_ Kona : “ Mais quelle peste ! Elle a clairement fait exprès ! “ pense t-elle, les dents serrées
Les filles, les yeux pétillants d'une curiosité fébrile, se penchent vers la jumelle, formant autour d'elle, un cercle complice.
_ Maïko : “ Alors c’est quoi cette histoire ?? “
Dos au mur, des yeux se referment, comme pour échapper à la réalité qui l'asphyxie. Puis, d'une voix rauque, elle se résout à confesser ses pensées les plus intimes.
_ Kona : “ Je reconnais avoir des sentiments pour lui. “
Un sourire complice étirent leurs lèvres. Shailly et Maïko se croisent du regard, leurs pupilles dilatées par l'excitation de cette nouvelle révélation. La curiosité toujours autant débordante, leurs âmes se murmurent les mêmes questions, impatientes d'en savoir plus.
_ Maïko : “ Trop bien ! Et tu vas lui dire ?? “
_ Kona : “ J’en ai aucune idée. Je ne pense pas que ce soit la priorité pour l’instant. “
_ Maïko : “ Comment ça pas la priorité ? Ce genre de situation n’arrive qu’une fois dans la vie, alors il faut en profiter tant qu’on le peut ! “
Un léger sourire aux lèvres, la jumelle laisse tomber le débat, sentant l'inutilité de toute poursuite.
_ Kona : “ C’est vrai, tu as raison. “
_ Maïko : “ Bien sûr. “ dit-elle fièrement, haussant ses épaules
Les résonances des belles paroles à peine dissipées, un son soudain brise ce calme.
_ Maïko : “ Ducoup Shailly, tu vas faire le premier pas avec Ayden ? “
Ce secret lâché comme une bombe, sursaute l’enfant concernée. Ses yeux, grands ouverts, interrogent ceux de son amie, trahissant une déception à peine voilée.
_ Shailly : “ Eh ! Tu m’as promise de ne rien dire ! “
Des épaules se haussent d’un geste désinvolte, tandis que des yeux pétillent d'une malice enfantine, trahissant la supercherie.
_ Maïko : “ T’es sûr ? Je m’en souviens pas avoir fait une telle promesse. “
La promesse trahie, renferme Shailly dans une bouderie obstinée, grossissant ses joues.
_ Kona : “ Décidément, on ne peut compter sur personne… “ pense t-elle, avec une pointe d’amusement
Puis enchaîne, croisant ses bras.
_ Kona : “ Maintenant que je suis au courante, autant tout révéler. Et puis, je viens de le faire à l’instant. Ce ne serait pas équitable sinon. “
_ Shailly : “ Tu as raison. “
Des pupilles se tournent vers la fenêtre.
_ Shailly : “ Au début ce n’était pas très clair dans ma tête, mais au fil des évènements, je pense également avoir des sentiments pour lui. C’est vraiment un garçon respectable. Il est talentueux et vif d’esprit. Je trouve même que c’est un bon leader. ”
_ Kona : “ C’est vraiment chouette. Et tu vas lui dire ? “
Elle regarde les filles droit dans les yeux.
_ Shailly : “ Aucune idée. Mais je suis sûr d’une chose. Je veux devenir aussi forte que lui, et protéger tout le monde. Je ne veux plus voir quelqu'un disparaître. “
Initialement surprise, Kona voit son visage s'éclairer d'un sourire rassuré.
_ Kona : “ Elle a l’air plus calme depuis cette dernière nuit et plus déterminée que jamais. C’est bon à voir. “
Maïko s’étire, se lève, et observe avec enthousiasme un arc-en-ciel se dessiner, combinée à un soleil partiellement recouvert par les nuages, l’averse interrompue.
_ Maïko : “ Quel beau spectacle ! Ça donne envie de sortir faire un tour ! “
_ Kona : “ Pas si vite très chère. “
_ Maïko : “ ? “
_ Kona : “ Je ne t'ai pas oubliée. Tu comptes filer en douce sans rien nous confier ? “
Maïko commence à avoir un fou rire et tient son ventre.
_ Kona : “ Pourquoi tu rigoles ? “
_ Maïko : “ Si tu penses que j’ai des vues sur un mec, oublie tout de suite, meuf. “
_ Kona : “ Ah bon ? Même pas Son ? “
_ Maïko : “ Hein ? Ce boulet ? Et puis quoi encore. Je suis sûr qu'il ne sait même pas compter jusqu'à dix. Respecte moi. “
_ Kona : “ On n’a pas de preuve que tu sache compter également… “
Maïko se dirige vers la porte de la chambre.
_ Maïko : “ Non, moi la seule personne qui m'intéresse est notre cheffe. “
_ Kona : “ Cheffe Moana ? “
_ Shailly : “ Nan… Attends… ne me dit pas que… “
_ Maïko : “ Pas dans ce sens là idiote. “
Puis lève la tête et souris avec dévouement
_ Maïko : “ Lors de son combat face aux Reclus, je l'ai trouvé incroyable ! Elle dégageait une telle prestance. Elle était tellement stylée !
Donc j’ai pris ma décision. A son retour, je lui dirais que je veux devenir une femme aussi autoritaire et aussi classe qu’elle ! “
Kona sourit de nouveau.
_ Kona : “ C’est un bel objectif. “
_ Maïko : “ Bien sûr héhé. “
_ Shailly : “ J’espère qu’elle a réussi à vaincre cette momie et qu’elle arrive bientôt. “
_ Maïko : “ Évidemment qu’elle a réussi tu l’a prend pour qui ? Fait la confiance. “
_ Shailly : “ Oui, tu as raison. “
Peu de temps après, l’infirmier revient avec trois plats identiques dans la chambre de Son. Un bouillon de poulet épicé accompagné de tranches de pain. Enfin, une glace à la vanille pour compléter.
_ Son : “ Whooh le plat de roi ! “
_ Hazel : “ En effet, c’est bien plus fourni que chez nous. “
Nos fourchettes se croisent sur nos assiettes, et c’est une révélation commune : nos palais, soudain conquis, se délectent de saveurs inattendues.
_ Son : “ C’est un délice, je revis ! “
_ Ayden : “ Ça change de nos plats habituels. “
Peu à peu, l’expression faciale de Son change.
_ Son : “ Que c’est frustrant putain, Jenna aurait tellement aimé manger ce bon plat.”
Un silence lourd s'installe, chacun percevant distinctement le basculement de l'ambiance.
_ Son : “ Vous ne savez pas à quel point j’ai la haine. Quand je pense que c’est elle qui m’a sauvé. Quand je pense qu’elle a été plus réactive que moi face à Memba. J’ai honte de moi. Elle a fait un geste qu’un vrai homme est supposé faire. Au lieu de ça, j’ai été impuissant ! “
Le constat de Son voulant assumer seul le fardeau me pousse à interrompre mon repas, désireux de l'alléger.
_ Ayden : “ Je suis plus fautif que toi. Je n’ai pas été capable de le neutraliser et de te mettre en sécurité toi et Jenna. De plus, je suis à l’initiative de ce départ dans cette Forêt tropicale. Avec les explications de Moana, j’ai juste l’impression d’avoir condamné tout le monde pour rien. “
Les sourcils froncés, je serre également mon poing.
_ Ayden : “ Je n’ai jamais été aussi en colère contre moi même de ma vie. “
_ Hazel : “ Vous êtes trop dur envers vous. Déjà Ayden, tu ne pouvais pas savoir toute la tournure de l’histoire. Et justement, si les villageois et cheffe Moana étaient bel et bien nos ennemies, la situation aurait pû être bien pire. “
Il pose son plat en retour.
_ Hazel : “ Nous avons juste affronter plus fort que nous. On a fait face à la dure réalité de la vie. “
_ Ayden : “ C’est pas faux. Cette triste expérience nous sera bénéfique à l’avenir. “
Déterminé comme jamais, mon regard s’intensifie.
_ Ayden : “ Pour ma part, je dois encore m’améliorer, tactiquement, et techniquement. Si je n’ai pas la capacité à protéger un groupe, alors je dois au moins être imperméable à toute éventualité, quitte à me salir les mains. “
Dans cette ambiance assez pesante, un corps se lève de sa chaise.
_ Hazel : “ Bon, et si on sort un peu ? L’averse est finie. “
_ Ayden : “ Bonne idée. “
Rangeant mon plat avec les leur sur le même plateau, je me lève à mon tour, me rapprochant de la porte.
_ Son : “ Profitez bien ! “
On décide donc de sortir de la chambre, s’aérer l’esprit.
Parallèlement, on aperçoit Kona et Maïko sortir de la chambre de Shailly.
_ Maïko : “ Ah ? Vous aussi, l'infirmier à dit que vous pouviez sortir ? “
_ Ayden : “ Oui. “
_ Maïko : “ Génial ! Allons-y ensemble alors. “
_ Ayden : “ Ça marche. “
On sort tous ensemble enfin de la clinique. Devant nous, des rues étroites, pavées de galets, sont bordées de maisons en bois à colombages.
Ses toits de chaume se découpent sur le ciel changeant. Leurs fenêtres à meneaux laissent filtrer une douce lumière. L'air est empli des parfums des champs environnants et du pain frais sortant du four banal. Les habitants, vêtus de bure et de lainages, mènent une vie simple et rythmée par le travail de la terre et les fêtes religieuses.
Sur la place centrale, un marché est installé, offrant une profusion de produits locaux. Légumes frais, fromages, miel, et volailles. Les marchands crient leurs marchandises, attirant une foule bigarrée de paysans et de bourgeois.
_ Kona : “ C’est impressionnant le monde présent. “
_ Hazel : “ Ce village à clairement les moyens. “
Du coin de l’œil, je surpris un frémissement aux lèvres de Maïko, l’ébauche d'un sourire secret.
_ Maïko : “ Oh ! Un chat ! “
_ Kona : “ Hein ? Ou ça ?? “
_ Maïko : “ Merde il vient de s’enfuir. Ayden, vient on va le rattraper ! “
_ Ayden : “ ? “
_ Maïko : “ Continuez sans nous on se rejoint plus tard ! “
D'une poigne ferme, elle me tire, m'obligeant à suivre son rythme effréné.
_ Kona : “ Hein ? Mais attendez ! “
À chaque seconde qui s'écoule, l'espace qui nous sépare s'étire, voilant peu à peu nos contours dans leur regard.
_ Kona : “ Punaise, je vois clair dans son jeu. Je comprends de plus en plus pourquoi ma sœur est frustrée par cette fille… “
_ Hazel : “ Puisque c’est ça, autant continué de notre côté. “
_ Kona : “ Haha oui. Enfin bon, elle n’a pas de mauvaise attention pour autant. Je vais en profiter pour lui parler. “
Dans le même intervalle.
_ Ayden : “ Dit. “
_ Maïko : “ Hum ? “
_ Ayden : “ C’est une excuse que tu viens de trouver. Je me trompe ? “
_ Maïko : “ Haha on ne peut rien te cacher. Mais t’inquiète, je fais ça pour la bonne cause. “
_ Ayden : “ T’en fait pas, je ne veux pas de détail, ce ne sont pas mes affaires. “
Dans la foulée et en toute tranquillité, elle passe son bras par-dessus mon épaule.
_ Maïko : “ Eh, ça t’arrive de rigoler par moment toi ? Tu es toujours innexpressif. “
_ Ayden : “ Au lieu de raconter n’importe quoi, cherchons un adulte qu’il puisse nous guider et nous expliquer leur règle. "
Le désarroi aux yeux, Maïko détache doucement son bras de mon épaule.
_ Maïko : “ D’accord d’accord. “
Sous ce ciel éclairé, Hazel, les mains enfouies dans les poches de son short, poursuit sa route au côté de Kona, accordant leur pas aux rythmes tranquilles des autres villageois, déambulant dans la rue pavée.
_ Kona : “ Au fait, je n'ai pas eu l’occasion depuis, mais je voudrais te remercier. “
_ Hazel : “ A quel propos ? “
_ Kona : “ De m’avoir sauvée contre la Reclu la nuit dernière. “
Un instant suspendu, une demi-seconde de vide s’écoule où les souvenirs de Hazel se bousculent.
_ Hazel : “ Je n'ai pas fait grand chose, mais je me devais d’intervenir. "
_ Kona : “ Pourtant tu étais également occupée dans ton combat. “
_ Hazel : “ J’ai eu un moment de répit. J’en ai profité pour regarder au alentour et j’ai repérer que tu étais dans la merde. Si tu dois remercier quelqu’un c’est Maïko et Shailly. C’est grâce à leur effort que j’ai pu t’aider. “
_ Kona : “ Tout de même, ça reste toi qui as agi. Et puis, je ne parle pas que de ça. “
Les sourcils d'Hazel se haussent légèrement, une interrogation silencieux flottant sur ses lèvres.
_ Kona : “ Tu as été présent une autre fois pour prendre ma défense. Notamment quand Brent m’a provoqué lors du retour de l’exploration. “
_ Hazel : Ahh ça. Je me devais d’établir la vérité. “
Puis, il tourne sa tête dans sa direction.
_ Hazel : “ D’ailleur, je t’ai mis dans l’embarras ce jour là, excuse moi. “
_ Kona : “ Tu vois tu recommences haha “
_ Hazel : “ Comment ça ? “
Kona commence à enrouler ses cheveux avec son doigt. Légèrement gênée, elle détourne le regard.
_ Kona : “ Tu as un côté protecteur et attentionné que j’aime. Tu as intérêt à ne jamais changer ça. “
La nouvelle prend Hazel de court. Il retire mécaniquement ses mains de ses poches, ses pupilles se dilatent sous l'effet de l'émotion. Un seul mot, hésitant, lui échappe des lèvres.
_ Hazel : “ Merci. “
Plusieurs secondes s’écoulent sans le moindre mot.
De nouveau à l’aise, un son émis d’une bouche.
_ Kona : “ En parlant de Brent, j’espère que lui et Taïga vont bien. “
_ Hazel : “ Aucune idée, mais au moins ils sont en sécurité, loin de cette merde. “
_ Kona : “ C’est vrai. “
Des yeux se lèvent au ciel.
_ Kona : “ Mais j’ai foi en nous. On va s’en sortir. “
_ Hazel : “ Pas le choix. “
Kona croise son regard avec celui d'Hazel, leurs pupilles se rencontrant dans un sourire mutuel.