Chapitre 24 - Solidarité
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Chapitre 24 - Solidarité
En flânant sur l'allée pavée, au cœur du village, Maïko et moi sommes happés par l'animation du marché voisin. Soudain, une silhouette dans la quarantaine vêtue de haillons nous interpelle.
_ Paysan : “ Eh les gosses, je ne vous ai jamais vu dans le coin. “
Puis remarque avec attention notre brassard.
_ Paysan : “ Oh, je comprends mieux maintenant. Comment avez- vous atterri ici ? “
_ Ayden : “ C’est une longue histoire. Plus important, pourriez-vous nous guider ? On séjourne ici pour quelque temps, on voudrait mieux connaître le village. “
Ne voulant pas d’information supplémentaire, le villageois se penche vers nous à hauteur de taille.
_ Paysan : “ Aucun problème, suivez moi ! “
Dans cette atmosphère festive, le quarantenaire pointe du doigt une direction.
_ Paysan : “ Ici, c’est le “Secteur Bas” où rigide les paysans. Nous avons des cabanes pour dormir mais nous n’avons pas d’eau. Pour cela, on doit récupérer de l’eau directement dans une fontaine dédiée. “
_ Maïko : “ Et pour vous douchez vous faite comment ? “
_ Paysan : “ On récupère des sceaux puis on pioche dans la même fontaine. Ensuite, il y a des endroits plus excentrés pour se changer et se doucher. Question d’intimité vous comprenez. “
_ Maïko : “ Whouah la galère… “
Un sourire forcé se dessine chez l’adulte.
_ Paysan : “ En effet, nous ne sommes pas aussi loti que le “Secteur Haut”. “
_ Ayden : “ Ce secteur est occupé par les bourgeois c’est ça ? “
Un pivotement de tête se profile face à moi, l’air surpris.
_ Paysan : “ C’est exact ! Comment as tu deviné ?? “
_ Ayden : “ A en croire la panneau collé au mur en face, nous sommes à quelques mètres du changement de secteur. De plus, il y a davantage de bourgeois depuis qu’on marche dans cette direction. “
_ Paysan : “ Eh bien, c’est que tu es observateur jeune homme ! “
_ Ayden : “ … “
_ Paysan : “ Mais ça n’explique toujours pas comment tu peux garantir qu’ils sont bien des bourgeois. “
_ Ayden : “ C’est simple, ils portent des tuniques blanches avec des chapeaux contrairement à vous. “
Un éclatement de rire se distingue soudainement.
_ Ayden : “ Pourquoi vous riez ? “
_ Paysan : “ C’est rare de voir des gosses perspicaces à votre âge, je suis enthousiasmé ! “
_ Ayden : “ C’est pas grand chose. “
Arrivé devant le panneau en question, une curiosité me pique.
_ Ayden : “ Donc vous n’avez pas l’autorisation d’entrée dans ce secteur ? “
_ Paysan : “ Si, mais rien ne nous appartient. On peut seulement acheter des biens ou du consommable. Mais vous vous doutez bien que c’est hors de prix haha ! “
_ Maïko : “ C’est moche je trouve. L’accès est ouvert mais vous pouvez seulement contempler un objet impossible à prendre. “
_ Paysan : “ Hmm on peut voir ça de cette manière là. “
_ Ayden : “ Pourtant ça n’a pas l’air de vous affecté cette situation. “
Du haut de ses 1m80 environ, il regarde au ciel, le visage figurant aucune animosité.
_ Paysan : “ Les temps sont durs je te l’accorde, mais là force de ce village est la solidarité entre chaque paysan. Le marché que vous venez de traverser en est la preuve. Notre travail fait dans l’agriculture, à la sueur de nos mains, est la contribution de ce marché. Même si ça reste un business, ça reste une fierté pour chacun de pouvoir vendre ses produits et partager des valeurs. “
_ Ayden : “ La solidarité… C’est exactement comme notre village. “
_ Paysan : “ Voilà, j’espère vous avoir aidé un minimum les jeunes ! “
Une inclinaison du corps s’exécute simultanément.
_ Ayden & Maïko : “ Merci à vous. “
Avec Maïko, nous nous glissons dans la foule, guidés par l'envie de retrouver nos compagnons. Peu de temps après, nous apercevons Kona et Hazel, partir d’un stand de nourriture.
_ Maïko : “ Vous voilà enfin ! “
_ Kona : “ Comment ça enfin ? Je te rappelle que c’est toi qui nous a laissé sur place. “
Avec une désinvolture étudiée, Maïko esquive le regard accusateur et poursuit sa tirade.
_ Maïko : “ Eh, j’étais pas seul à être parti. “
_ Ayden : “ Ne m’inclus pas dans ta magouille. “
_ Maïko : “ Traître. “ dit-elle, le regard pointé et déçu, le visage ferme
Un brusque mouvement de ma tête détourne mon attention vers la glace qu'ils tiennent, un prétexte bienvenu pour écourter cette discussion.
_ Ayden : “ J’ignorais que ce marché vendait des glaces. “
_ Hazel : “ Oui, on voulait également en prendre pour vous mais on a pas pu. “
_ Ayden : “ Justement, avec quel argent vous avez payé ? “
_ Kona : “ C’est un adulte qui nous les a offerts. “
Un sourcil se hausse.
_ Maïko : “ Genre… comme ça ? D’un coup ? “
_ Kona : “ Oui. On a un peu discuté avec lui et il voulait nous faire un cadeau de bienvenue. “
_ Maïko : “ La chance… “
Kona fait quelque pas, passant entre moi et Maïko l’air de rien, puis, se retourne, un léger sourire au lèvre, les yeux plissés.
_ Kona : “ Peut-être que si tu étais resté sagement avec nous, tu aurais pu obtenir une glace. “
Assez surprise, les yeux s’écarquillent chez Maïko, voyant Kona poursuivre son chemin, copié de près par Hazel.
_ Maïko : “ Je ne m’attendais pas à un air hautain de sa part. “
Puis, hausse les épaules, l’air décontracté.
_ Maïko : “ Bah, ce n’est pas la jumelle de Kaya pour rien. “
_ Ayden : “ Tu le mérites. Allez, suivons les. “
Je quitte à mon tour ma position laissant seul un court instant la concernée.
_ Maïko : “ Rholala personne n’est drôle dans ce groupe. “ dit-elle, à voix basse
_ Ayden : “ J’ai entendu. “
_ Maïko : “ Tss. “
Il est 17h00.
La température baisse progressivement malgré le soleil toujours présent. Notre périple achevé, nous entamons le chemin du retour. Soudain, Maïko s'immobilise, occupée à un minutieux laçage de ses chaussures.
_ Maïko : “ Allez y sans nous. De toute façon, on va directement dans nos chambres puis prendre une douche. “
Réceptif à l’information, Hazel et moi exécutons l'ordre, quittant leur champ de vision peu à peu.
_ Kona : “ Encore un coup monté ? “
_ Maïko : “ J’assume être une fille douteuse mais pour le coup ça c’est vraiment défait tout seul. “
Voyant sa sincérité dans son regard, la jeune fille au cheveux long n’insiste pas.
_ Kona : “ D’accord très bien. “
_ Maïko : “ Mais puisqu’on est que tous les deux, tu n’aurais pas des infos croustillantes à me dire ? “
_ Kona : “ Prévisible. “ pense t-elle, en soupirant.
Les lacets noués avec application, Maïko se redresse, surprenant sur le visage de son amie les prémices d'un sourire.
_ Kona : “ Je lui ai avoué mes sentiments. “
L'annonce tant espérée illumine son visage d'un sourire radieux, ses yeux pétillant de joie.
_ Maïko : “ C’est vrai !? “
_ Kona : “ Mais je ne lui ai pas dit de manière directe, donc je suis pas sûr qu’il l'ait compris. “ dit-elle, voulant calmer les ardeurs de l'intéressée
_ Maïko : “ Rhaaah mais pourquoi ?? “ dit-elle, se prenant la tête à deux main
_ Kona : “ Je n'ai pas autant d’assurance que toi. “
Puis, enroule ses cheveux avec son doigt, détournant légèrement le regard.
_ Kona : “ Et puis c’est trop la honte. “
Reprenant ses esprits, la jeune fille au bigoudi redresse la tête.
_ Maïko : “ Bon, au moins tu a parlé, c’est un bon début. “
_ Kona : “ Oui, et je dois reconnaître que c’est aussi grâce à toi. “
La fierté monte d’un coup.
_ Maïko : “ Ahhh bah tu vois que j’ai géré au final ! “
_ Kona : “ J’allais lui avouer quoi qu’il arrive. Disons juste que tu as accéléré le processus. “
_ Maïko : “ C’est ça c’est ça, avoue juste que super Maïko pèse dans le game. “
_ Kona : “ Toi… je te jure… “ dit-elle, désespérée
Parallèlement, j’arrive bientôt à destination.
_ Hazel : “ Au fait, j’ai quelque chose à te dire. “
_ Ayden : “ Dit moi. “
_ Hazel : “ Je pense que Kona vient de me faire sa déclaration. “
J'accueille ces informations, aussi inattendues qu'importantes, avec une indifférence quasi totale.
_ Ayden : “ Ah. “
Hazel, amusé par mon mutisme, esquisse un ricanement discret.
_ Ayden : “ Pourquoi te mets tu as rire ? “
_ Hazel : “ Je commence à te cerner, donc je ne suis pas surpris que tu ne réagisses pas. “
_ Ayden : “ Ce n’est pas offensant venant de ma part, c’est juste que je ne m’y connais pas du tout. Et très honnêtement, ça m’importe peu. “
_ Hazel : “ Oui, c’est bien pour ça que je réagis bien. “
_ Ayden : “ Et ducoup tu lui as répondu quoi ? “
_ Hazel : “ Rien du tout. Comme toi je n’ai pas réagi. “
A quelques mètres de la clinique, j’ouvre la porte.
_ Ayden : “ Ne te prends pas trop là tête avec ça. C’est déjà une récompense d’avoir de la reconnaissance d’une personne. Fait simplement ce qu’il te semble juste. “
Je franchis le seuil de la porte, direction ma chambre.
_ Hazel : “ Oui, tu as raison. “ dit-il, hochant la tête, avec l’écho de satisfaction dans son regard
Dans le même temps, Gwen s’impatiente de voir toujours personne revenir au village.
_ Gwen : “ Ce n’est pas normal, il est 17h00 normalement ils devraient être de retour. “
_ Ay : “ En effet, contenu des explorations passées, maintenant il faut venir avant le coucher du soleil par sécurité. “ se dit-elle, posant son menton contre ses doigts
_ Gwen : “ Je vais sortir faire du repérage. “
_ Ay : “ Je t’accompagne. Ceci dit, on va mettre du temps à deux. “
_ Villageois : “ Laissez nous vous aider ! “
Surgis de l'ombre comme des spectres bienveillants, les villageois encerclent les jeunes femmes, formant un rempart protecteur.
_ Villageois 1 : “ Nous avons entendu votre discussion et nous sommes également inquiets pour les enfants. “
_ Villageois 2 : “ Avec les événements passés, difficile d'être serein. “
Satisfaite de cet élan de solidarité, Ay échange avec Gwen un regard complice, acquiesçant d'un signe de tête, prête à accueillir cette aide bienveillante.
_ Villageois 3 : “ Si la cheffe est parmi eux c’est rassurant. “
_ Ay : “ Sauf qu’on a aucune confirmation. “
Le temps s'écoule au ralenti, sous un ciel hésitant entre lumière et ombre. Chaque seconde comptant, une directive est donnée dans l’immédiat.
_ Ay : “ Je vais chercher aux alentours du village avec les villageois. On formera plusieurs groupes pour balayer un certain périmètre. Gwen, prend le cheval avec toi et explore un peu plus loin. Avec un peu de chance, ils sont à proximité. “
_ Gwen : “ D’accord. “
Gonflé à bloc, chaque villageois se positionne.
_ Villageois : “ Vous avez entendu ? Faites des groupes et préparez-vous ! “
Trente minutes plus tard, les groupes en questions se réunissent de nouveau au sein même du village, faisant une mise au point.
_ Gwen : “ Alors, vous avez des infos ? “ dit-elle, pressentant déjà la réponse
_ Ay : “ Malheureusement non, aucun indice. J'imagine que c'est pareil de ton côté ? “
Un simple hochement de tête suffit à éveiller chez Ay une intuition sombre. Elle sent l'ombre de la suspicion s'étendre sur cette journée, promettant une nuit longue et tourmentée.
_ Ay : “ Puisque c’est comme ça, nous allons explorer toute la Zone Sud. Je vais monter avec toi à cheval. “
_ Villageois 1 : “ Vous êtes sûr que ça ira à deux ? “
_ Villageois 2 : “ C’est mieux à plusieurs. “
_ Ay : “ Nous n’avons pas le choix, il n’y a qu'un seul cheval à disposition. Et puis, grâce à vous, on sait qu’on doit étendre notre recherche plus loin. “
Le cheval, sentant le départ imminent, tend son cou vers l'horizon. Les jeunes femmes échangent un dernier regard complice avant d'ajuster les rênes, unies par le périple qui les attend.
_ Ay : “ Keren sera chargée de la sécurité du village en notre absence. On revient vite. “
_ Villageois 1 : “ Bon courage ! “
_ Villageois 2 : “ Faite attention à vous ! “
Le village s'éloigne à grands pas, englouti par les ombres grandissantes. Seul le rythme régulier du cheval et le murmure du vent témoignent de leur avancée, sous ce soleil plongeant dans l'horizon.
Dans ce bruissement des arbres et le cliquetis des fers sur la terre provoquant une mélodie douce et mélancolique, un nouveau son émet.
_ Gwen : “ Je ne savais pas que tu étais une bonne leader. “
_ Ay : “ Je te rappelle que j’étais cheffe de ma tribu avant de loger chez vous. “
_ Gwen : “ C’est vrai. Mais ce n’est pas une tâche simple. “
_ Ay : “ On est d’accord. Un peuple a besoin d’une personne digne de confiance pour être accepté et suivi. Sans ce lien de confiance, impossible d’établir un contact solide. Ma tribu m’a inculqué leur code et j’ajuste à ma sauce. “
_ Gwen : “... “
_ Ay : “ Enfin bref, trouvons les et vite. “
_ Gwen : “ Oui. “
Il est 20h, synonyme de repas.
Une énorme cafétéria vêtu d’un self-service est prévu exclusivement pour les bourgeois. Les pauvres en revanche, sont destinés à de la nourriture réduite et doivent en prime manger directement dans leur résidence. En effet, une règle impose que les deux classes sociales ne se mélangent pas. Nous ne faisons pas exception à la règle.
Ceci dit, comme Shailly, Kaya et Son sont toujours à la clinique, on a l'autorisation de pouvoir manger directement avec eux.
Shailly ayant l'incapacité de se déplacer, on décide donc de tous se réunir dans sa chambre, nos plats en mains.
_ Son : “ Je trouve abuser qu’ils séparent les pauvres des bourgeois ! “
_ Maïko : “ Pour une fois je suis d’accord avec toi ! “
_ Ayden : “ C’est comme ça nous ne pouvons rien y faire.”
Quelques bouchées avalées, une voix trouble la mélodie des couverts.
_ Son : “ Je ne sais pas vous mais moi je suis content de notre nouvelle situation. On a un toit, on a de la bonne nourriture, même si c’est limité, on est soigné, et même si il y a des règles strictes, on a une certaine liberté pour autant. “
_ Hazel : “ Tu n'as pas tort. Ici, nous sommes en sécurité. “
_ Son : “ J’ai hâte de sortir demain et voir de mes propres yeux comment est le village ! “
Un sourire mesquin se dessine.
_ Kona : “ Alors un conseil, ne sort pas avec Maïko. “
_ Maïko : “ Tu ne vas pas recommencer ?? “
Dans cette atmosphère paisible mais énigmatique, Son hausse un sourcil.
_ Son : “ Hein ? Mais pourquoi ? “
_ Maïko : “ T’inquiète, cette meuf est juste parano. “
_ Kona : “ Oui oui… “ dit-elle, voulant éviter un futur débat
Dans cette chaleur amicale, le repas terminé, nous nous rendons au lit, emplis d'une douce sérénité.
Sous le ciel voilé du crépuscule, alors que les premières ombres s'allongent dans la forêt, les cavalières interrompent leur galop frénétique.
_ Ay : “ On va s’arrêter là pour ce soir. Il commence vraiment à faire sombre. De toute façon, même le cheval commence à s’épuiser. “
_ Gwen : “ D’accord. “
Descendue du cheval, la docteure se couche aussitôt le cul par terre.
_ Ay : “ Raah c’est frustrant que la période de la pleine lune soit passée, on aurait pu continuer à voir grâce à son éclat. “
_ Gwen : “ Ce qui me dérange surtout c’est qu’on a toujours aucune piste. “
_ Ay : “ Oui. On vient de balayer une bonne partie de la Zone mais pas la moindre trace des orphelins. “
_ Gwen : “ Nous allons campez. “
Le murmure du feuillage s’entrecoupe d'un soupir, léger mais néanmoins chargé d'une mélancolie infinie.
_ Ay : “ Il fallait bien que ça arrive. J’ai tellement la flemme de dormir dehors. “
_ Gwen : “ Il est hors de question de faire demi-tour. Nous perdrons trop de temps. “
_ Ay : “ Je dis pas le contraire. Juste, je pensais en avoir fini avec ces nuits à l’air libre. Ce sont des conditions difficiles, surtout quand des dégénérés peuvent t'attaquer à tout instant. J’en ai suffisamment vécu plus jeune. “
_ Gwen : “ Tu vas devoir t’y faire. “
_ Ay : “ Malheureusement. “ dit-elle, préparant sa tente avec dégoût