Conversation systémique : "sortir des impasses "
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Conversation systémique : "sortir des impasses "
Je reçois par Messenger , de la part de Sabrina Zorzetto, formatrice et artiste le commentaire suivant à propose de mes deux derniers billets : « Meurtre, suicide, folie » - https://panodyssey.com/fr/article/bien-etre/meutre-suicide-folie-265avkt5vfr6 - et « Sortir des impasses » - https://panodyssey.com/fr/article/bien-etre/sortir-des-impasses-lenteur-distance-options-5gapqnqur2c2 -
Le commentaire :
Les issues dramatiques, meurtre, suicide et folie, représentent à mon sens des réponses aux situations vécues comme impasses. L’impasse c’est l’enkystement dans une solution qui n’ouvre pas de voies vers l’imprévisible. L’impasse c’est le scénario rassurant du fait que l’issue soit connue. On connait la fin de l’histoire et aussi le déroulé qui y mène. L’impasse, finalement c’est l’option de la sécurité même si la finale est dramatique.
Dans l’exemple de la pandémie, l’impasse ce sont les réactions « on savait que ça ne marcherait pas », « on nous ment » , etc. Et les observations se tournent vers les événements qui confirment ces croyances. Sans nul doute que cette réalité orientée rétrécit le champ de la liberté puisque toute action devient alors futile.
Sortir de l’impasse serait-ce d’adopter l’attitude opposée c’est-à-dire d’accepter l’insécurité en accordant une confiance sans bornes à nos dirigeants ? De ce fait dans le même contexte faire confiance semble être voué à une issue dramatique puisque l’obéissance choisie mène au rétrécissement du champ de liberté, d’où l’occurrence d’une forme d’aliénation.
Comment donc augmenter le champ de liberté dans ce contexte ? Ta proposition de ralentir me semble judicieuse pour le temps de l’examen de la situation pour se poser les bonnes questions. Quel est mon objectif ? Comment l’atteindre ? Quelles sont mes ressources pour l’atteindre ? Quelles sont les conséquences probables de l’atteinte de cet objectif ? sont autant de questions qui nous permettent d’aborder le contexte pandémique avec une plus grande amplitude de pensée et d’actions. De ce fait, cette troisième voie initiée par un questionnement permet l’émergence de toutes ces options possibles évoquées dans ton article.
Ralentir c’est permettre à notre faculté réflexive de produire des solutions qui correspondent au réel. Le réel concernant la pandémie a plusieurs facettes et les solutions nombreuses.
Ma réponse :
Oui, l’espoir et son inverse, le désespoir, peuvent nous conduire vers des impasses. Le vieil adage : « l’espoir fait vivre » se révèle faux lorsque cet espoir est trop précis. Au moment où j’écris ces lignes, des citoyens espèrent un début de déconfinement pour mi mai. Ils sont tellement happé par cet espoir qu’ils n’envisagent pas un retournement de situation. Leur seule option, si elle se réalise exacte, est une potentielle libération. En revanche si cette seule option devient caduque, elle accentue le désespoir latent.
Au risque de passer pour un rabat-joie, la seule solution espérée porte en elle une immense déception. Lors de micro-trottoirs des passants affirment : « il suffirait de nous reconfiner cinq semaines pour ensuite retrouver notre vie d’avant ». Des chroniqueurs et des médecins affirment dans les médias : « notre seul espoir est la vaccination ». Le systémicien que je suis perçoit dans ces affirmations une ombre d’angoisse.
Le désespoir oblitère la construction d’un futur. Intérioriser la croyance que cette pandémie n’aura pas de fin , que les vaccins et traitements sont des leurres à cause des variants, est aussi une impasse.
Deux choix apparement opposés, espoir précis ou désespoir généralisé , sont en fait une seule option.
Dans mon précédent article « sortir des impasses », je vous présente plusieurs options. Portons notre attention aujourd’hui sur les échappatoires à la dialectique espoir/désespoir.
Choisissons des espoirs génériques, non spécifiques et non datés. Par exemple : « l’humanité a surmonté depuis longtemps les épreuves et défis qu’elle a subi. Nous trouverons des solutions à cette pandémie en mobilisant nos ressources scientifiques mondiales ». Nous passons ainsi de l’espoir à la conviction.
Quant au désespoir, épousons la conviction ci dessus et organisons l’ici et maintenant de manière à vivre, et pas seulement survivre.