Il est un domaine à des années-lumières de mes compétences initiales de photographe. Moi, j'aime les émotions, les gens, la nature, le sport .... Ceci dit depuis trois ans, je photographie des produits ... Et ce que je trouvais rébarbatif à l'origine, est devenue une passion inexpliquée.

De la carotte à la lampe, en passant par les déchets.

Mes toutes premières photographies de produits concernaient des légumes ... Oui des légumes. 

Je n'avais pas encore les tenants et aboutissants de la photographie de choses sans émotions. Enfin, que je pensais sans émotions, mais au final deux carottes entrelacées, c'est magnifique non ?

C'est à ce moment même que mon œil photographique a changé, il est passé d'une vision globale, adaptée à la photographie de scène, à une vision centrée. Le détail, la lumière, les couleurs sont devenus mes obsessions de chaque jour, avec ou sans boîtier au bout du bras. 

Faire voler la technique photographique en éclat. 

Lors de mon initiation à ce nouvel univers, je me suis formée. De la lumière aux matériels, du post-traitement à la gestion des exportations, j'ai tout lu, tout regardé, tout analysé et finalement, je me suis trouvé déformée, dégoûtée voir découragée.

Découragée par tant de pseudo-spécialistes du "packshot" (si si c'est comme ça qu'on dit), te noyant dans un flot d'indications techniques et te faisant croire qu'avec un drap blanc et trois bouts de ficelle, tu peux obtenir un rendu exceptionnel. A contrario, ceux qui te laissent penser que sans équipements dignes de ce nom (c'est-à-dire à plus de dix mille euros, dollars, livre sterling ou bitcoins) tu ne pourras relever aucun défi photographique. 

C'est à ce moment que j'ai tout envoyé valser. J'ai fermé les écoutilles, j'ai oublié les youtubeurs, blogueurs et auteurs, j'ai regardé mon reflex droit dans les yeux et je me suis mise au travail. Des heures d'essais de photos floues, trop claires, trop sombre, trop mal cadrée, trop mal éclairée .... Beaucoup trop de photographies, jusqu'à ce que je décide d'y mettre le cœur.

De l'âme et du cœur dans une photographie de déchet. 

Ma compréhension de la photographie de produit est venue d'un pot de déchet plastique. Alors que je me lançais sans conviction dans une prise de vue techniquement parfaite de petits bouts de cerclage servant au transport de marchandises diverses et variées, mon client à eu la bonne idée de m'expliquer le but de cette image. Et il était simple : Mettre en avant les possibilités de recyclages et de préservation de la planète, grâce à un système de broyage.

Et le déclic est apparu, ce n'est pas qu'une image, ce n'est pas qu'un produit, c'est un message et un message engagé en plus. 

La photographie de produit, un brin de technique, un brin de lumière et beaucoup de compréhension.

Elle est donc là la base de la photographie de produits. Au diable la technique, et les grands discours, l'important, c'est le message que le client veut faire passer. Qui il est, qu'est ce qu'il vend et pourquoi il veut le mettre en avant. C'est donc ça la technique ultime de la photographie de produit : l'écoute et la compréhension de son interlocuteur.