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Quand le monde préfère les cases

Quand le monde préfère les cases

Pubblicato 23 nov 2025 Aggiornato 23 nov 2025 Society
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Quand le monde préfère les cases

Nous sommes le 23 novembre 2025, il est 10h27.

Je m’interroge.

Connaissez-vous la roue du pouvoir et des privilèges, outil développé par l’enseignante Sylvia Duckworth ?

Cette roue vise à catégoriser les différents types de privilèges qu’un individu peut avoir aujourd’hui dans le système étatique dans lequel nous nous trouvons. Ma roue à moi donne le résultat suivant : je m’appelle Marin, j’ai 26 ans, je suis queer, trans, pansexuel, blanc, valide, d’un milieu bourgeois, en surpoids et j’ai un trouble de l’humeur. D’après le test de mes privilèges, mon pouvoir est modéré.

Pour faire simple, si j’étais une personne cis, hétérosexuelle, sans neuroatypie, avec une santé mentale stable et musclée, je serais Elon Musk. Ai-je envie d’être Elon Musk ?

Je m’égare.

Pour moi, cette roue du privilège introduit les discriminations : plus on est privilégié, moins on est discriminé, et inversement. Les différences s’additionnent : plus on en a, plus on souffre de discriminations.

L’État français nous dit : « La discrimination est un délit qui consiste à traiter défavorablement une personne en s'appuyant sur un motif. »

Un délit ? La réalité est que les discriminations œuvrent quotidiennement dans nos vies sans être catégorisées comme des délits.

Par exemple, en France, les femmes immigrées sont 16 points de pourcentage plus au chômage que les personnes n’ayant pas de parcours migratoire. Aux États-Unis, la loi visant à licencier toutes les personnes trans de l’armée américaine est une loi discriminatoire.

Pourtant, pour moi, le plus difficile reste les discriminations qui opèrent dans mes rapports intimes. Depuis tout jeune, j’expérimente l’étrange, en ne rentrant dans aucune case. Être trans, c’était une bizarrerie pour le monde d’hier, mais ça l’est toujours pour celui d’aujourd’hui. Or, pour les autres, ma plus grande bizarrerie n’est pas mon identité de genre mais ma santé mentale.

Avoir un trouble de l’humeur, c’est avoir une maladie invisible. Une de mes psy disait que c’était le cancer du psychique et j’ai trouvé cette phrase très illustrative de ce que je ressentais. Car oui, on peut mourir de ma maladie : 60 % des suicides sont liés à une dépression sévère, et les personnes souffrant de dépression ont un risque de suicide environ 20 fois plus élevé que la population générale.

Mon trouble de l’humeur, à moi, je le vis comme des vagues qui se succèdent avec une périodicité plus ou moins longue et des vagues d’une hauteur différente, mais qui déferlent toujours au même endroit. J’ai toujours les mêmes symptômes : une absence totale d’envie, un sommeil plus important, des cauchemars récurrents, un manque d’hygiène, un isolement social, un dégoût de la vie généralisé avec une propension habituelle au pessimisme. Ces épisodes dépressifs se manifestent depuis trois ans maintenant, régulièrement, avec ou sans raison.

J’ai l’impression d’être une bombe à retardement, sauf que je ne connais jamais l’heure de l’explosion.

Ce trouble de l’humeur, je n’arrive pas à le gérer socialement. La plupart du temps, si j’en parle, je me sens jugé, et si je n’en parle pas, je me sens menteur.

La santé mentale est un sujet tabou, faussement accepté selon moi. De plus en plus de personnes vont chez un psychologue, en parlent facilement et aucun regard inquiet n’est porté sur elles. On peut même parfois les féliciter de prendre soin d’elles et de régler leurs traumatismes.

Par contre, quand on commence à parler psychiatre, médicaments, hospitalisation, on se rapproche dangereusement de la peur qu’ont les gens de l’inconnu fou que l’on pourrait être. Pour les gens, c’est un sujet flou, sombre, qu’ils préfèrent dédramatiser ou qu’ils ont besoin de matérialiser.

Plus les années passent, moins les soutiens sont présents. Plus le temps passe, plus l’espoir d’une guérison se dissimule derrière l’habitude d’une vie chaotique. Plus l’acceptation de mon trouble se fait entendre, plus il m’appelle à de nouvelles questions.

Comment vivre ce trouble sans être le fruit incompris de discriminations perpétuelles ?



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