Dayrizoar : Ch. 5
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 29 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Dayrizoar : Ch. 5
Dayrizoar sursaute. Son histoire lui semble tellement improbable qu'il fait l'erreur de se croire seul dans ce cas de figure.
"Pourquoi es-tu ici ?"
"J'ai embrassé quelqu'un qui venait de me sauver la vie."
"Et alors ? C'est l'émotion, c'est le trop plein, ça se condamne aussi ?"
"Comme tu peux le voir, je suis là maintenant !"
"Et c'est toi qui as tout réduit en cendres ici ?"
"Toute l'équipe est venue, on surveillait de loin pour ta première mission. Je vais faire le point avec eux, je te tiens au courant. Rentre te reposer vraiment cette fois-ci."
"Merci et je suis désolé pour Patomos."
"On n'y peut rien, prépare-toi à voir ça trop souvent ici."
"C'est vrai que l'équipe des chefs ignore combien il y a de membres ?"
"Non. Et ce ne sont pas des chefs. Patomos s'amusait à dire ça aux nouveaux mais nous sommes toujours treize, avec moi, minimum. C'est rarement allé au-delà. C'est rare des augmentés comme nous. Les quelques autres aident les non augmentés à nous ravitailler. Les augmentés trop faibles n'arrivent pas jusqu'ici de toute manière, une fois dans le collimateur."
"Je vois. Merci."
Dayrizoar rentre alors dans la zone et essaie de digérer tous les évènements récents, tout ce basculement de sa vie d'un train-train quotidien de coq en pâte à une vie de recherché en fuite. Cordialise. Patomos.
"Je dois me ressaisir, je n'ai peut-être pas choisi tout ça mais c'est bien réel. Je ne vais plus devoir lutter contre l'ennui, ça, c'est sûr !"
Après un temps de repos conséquent, cette fois-ci, il se réveille avec le moral, éclairé par le soleil matinal passant aisément par les volets troués de sa chambre. Pour éviter de rendre évident où sont leurs cachettes, les habitants de la zone ne réparent jamais les parties extérieures des bâtiments. Si un emplacement devient insalubre, on déménage et c'est réglé ! Ne voyant aucun inconvénient à être réveillé par le soleil, Dayrizoar était ravi de son logement de fortune. Une couche pas trop inconfortable, des volets partiels, une douche opérationnelle et même un peu de rangement pour la tenue de rechange qu'un des mercenaires a bien voulu lui donner. Dans la zone, c'est le rêve !
Puis il découvre la vie dans la zone, les missions, les divers groupes cohabitant ici, le fait que la sécurité du lieu ne repose que sur les épaules des mercenaires.
Les missions consistent à tenir les autorités le plus loin possible de la zone et à en savoir le plus possible sur leurs tactiques, leurs objectifs et leurs équipements. Jamais plus que nécessaire, juste s'assurer de la tranquillité du lieu et ne pas être considérés comme une menace importante car cela justifierait de déployer les grands moyens pour tout raser.
Les habitants de la zone peuvent être classés en trois groupes. Les "mercenaires" composés d'à peu près la totalité des augmentés présents dans la zone. Les "sauvages" qui sont arrivés pour des raisons similaires aux mercenaires, composés d'une poignée d'augmentés trop faibles et des gens normaux. Ils font ce qu'ils peuvent pour subvenir aux besoins alimentaires de la population locale. Et enfin les autres, principalement composés de véritables voleurs, brigands et autres fauteurs de troubles en tous genres qui ne sont pas les bienvenus dans la zone mais trouvent le moyen de s'y cacher malgré tout. Ils sont minoritaires mais sont largement utilisés par les autorités pour déployer des agents.
La zone est une ancienne ville en ruines. Il en existe un certain nombre dans le monde. La croissance rapide ne permet pas de s'occuper de tout en même temps. L'évolution se concentre donc principalement sur les grandes zones d'activité et les zones de faible densité ou pauvres ne peuvent pas suivre le rythme et finissent par être abandonnées en l'état. Les logements sont devenus tellement performants et concentrés que les grandes villes ont tout bonnement siphonné toute la population alentours.
Dayrizoar intègre les mercenaires sans aucune protestation, mais pas sans jalousie. Tout le monde est au courant de son arrivée et ses facultés peu classiques ne font aucun doute. Titiya, la cheffe, tient à avoir une équipe très performante et ne cache pas son intérêt pour le nouveau venu.
Et ainsi débute sa vie de mercenaire... avec une mission bien entendu !
Titiya convoque Dayrizoar et Gelauray pour une mission de reconnaissance. Une usine de fabrication d'androïdes dans un rayon raisonnable vis-à-vis de la zone vient d'être rachetée par BossBot et il faut sauter sur l'occasion pour essayer d'en savoir davantage sur cette société mondiale, la fabrication et encore mieux, si possible, trouver des indices sur leurs intentions. Le reste de l'équipe sera placé en binômes habituels, en couverture, si les choses tournent mal.
Gelauray est un petit homme assez fin qui semble taillé pour la discrétion. La mission n'aurait pu être confiée à quelqu'un d'autre. En revanche, Dayrizoar se demande bien ce qu'il va faire là-bas, lui qui est plutôt grand et brute, peu attentionné pour son propre corps, qu'il utilise comme on le fait d'un outil qu'on peut changer s'il se casse.
Ils prennent des équipements adaptés à la mission et on explique aux deux le fonctionnement de chaque objet en détail, par sécurité.
Une arme blanche meurtrière pour le combat rapproché, si besoin, mais surtout pour l'élimination d'un obstacle humanoïde incontournable. La lame absorbe l'énergie lorsqu'elle entre en contact avec des systèmes électroniques, si elle sectionne un fil ou un câble, nulle alerte ne pourra être donnée par l'androïde. Si elle sert à transpercer la chair, c'est une arme normale. Elle n'a cependant pas un potentiel infini et ne peut pas vider tout un bâtiment de son approvisionnement électrique.
Un brouilleur d'ondes pour empêcher les détections automatiques mais pas les détections humaines directes et associées. À utiliser avec parcimonie cependant car la puissance dégagée à l'utilisation est telle que la batterie, d'excellente qualité, ne tient pas longtemps.
Un équipement spécial renvoyant les couleurs alentours et permettant un camouflage permanent de haute qualité, casque inclus, sauf la zone des yeux qui reste toujours délicate et qui doit donc être détournée des choses et personnes qui ne doivent pas repérer les utilisateurs. Cela signifie qu'on ne peut pas observer le comportement des unités alentours tout en se déplaçant camouflé, ce qui est particulièrement stressant.
Un fuzer d'élite petit modèle, contraction des mots fusil et laser, pour le tir discret et unique, à distance. Il ne sert pas du tout à mitrailler, pas le droit à l'erreur avec celui-ci. Certains modèles plus récents sont plus performants mais les mercenaires n'ont pas encore réussi à mettre la main dessus.
Dayrizoar se demande encore plus ce qu'il fait là, après ce déballage militaire, mais il se souvient qu'il est recherché et se décide à donner le meilleur de lui-même pour rétablir ne serait-ce qu'un semblant de vie normale dans son quotidien. Ce genre de mission est le plus important pour lui car s'ils arrivent à avoir des informations cruciales pour dénoncer BossBot et revenir en ville, leur exil touchera à sa fin.
Le départ est maintenant imminent. Ils saluent Titiya et partent en direction de l'usine.
Suivre un coéquipier camouflé en permanence n'a rien d'évident. Dayrizoar ne connaît pas aussi bien le terrain que Gelauray mais il a une localisation du lieu de rencontre programmée sur sa montre, alors il finit par avancer sans trop se préoccuper d'où est son collègue de mission. Une fois sur les lieux, il envoie un message écrit à Gelauray pour lui dire qu'il est arrivé et, deux minutes plus tard, une visière apparaît à ses côtés.
"Nous y voilà, Gelauray ! J'ai pu localiser deux entrées potentielles où il n'y a aucun garde."
"Tu cours bien, Dayrizoar, j'ai un peu peur en revanche de ta prestation dans la discrétion. Les deux entrées dont tu parles sont-elles fonctionnelles ? Nous ne pouvons pas nous permettre de rester plantés devant une porte condamnée."
"Je n'ai vu qu'une des deux s'ouvrir en deux minutes, depuis plus rien."
"Je vois. Alors on va tester l'autre."
Dayrizoar n'ose même pas dire que ça n'a pas de sens avec sa phrase précédente car il veut aller à cette porte également de toute manière.
Ils s'orientent autour du bâtiment de forme ovale pour se permettre de descendre du côté le moins visible depuis les zones gardées. Ils avancent vers le bâtiment en détournant le regard au moindre drone ou androïde passant dans le champ de vision.
Il faut à présent grimper d'un étage par l'extérieur pour accéder à la passerelle devant cette porte, se prolongeant en une palissade le long du mur pour accéder à diverses armoires de maintenance technique. Dayrizoar grimpe en s'appuyant le long des tuyaux qui longent le mur mais ils semblent trop éloignés pour que Gelauray puisse faire de même, étant plus petit. Une fois la passerelle atteinte, le premier se suspend le plus possible pour que le second puisse sauter et s'agripper à sa jambe, mais la jambe est difficile à voir. Il saute une première fois mais ne touche rien. Il saute une deuxième fois et retire accidentellement la botte camouflée de Dayrizoar. Le troisième saut est naturellement bien plus efficace et Gelauray se retrouve rapidement sur la passerelle. Il rend la botte, elle reprend sa place et la porte n'étant pas verrouillée, ils entrent discrètement.
La zone, plutôt charmant, surtout lorsqu'on n'a pas le choix !
Histoire originale de mon invention, images obtenues par intelligence artificielle sur Nightcafé Studio, tous droits réservés, Alban Vivicorsi