Une peur de plus en ce monde!
Su Panodyssey puoi leggere fino a 10 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 8 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Une peur de plus en ce monde!
Le mois de novembre 2022, comme chaque année, était le mois sans tabac et nous en sommes cette année à la 7ème édition.
Les divers intervenants avaient fourbi leurs armes bien à l’avance louant ici les avantages des substituts nicotiniques sous toutes ses formes (patchs, gommes, pastilles), là l’hypnose, l’acupuncture, la méthode Allen Carr, les thérapeutiques comportementales et cognitives, quelques traitements médicaux prescrits comme le Zyban ou le Champix… sans oublier les appels téléphoniques qui mettent, si besoin, les fumeurs en contact avec un tabacologue qui réglera leur insupportable addiction.
Pas un mot sur la vapoteuse ! Elle constitue pourtant, comme nous l’avons évoqué précédemment, le plus sûr moyen pour un fumeur « addict » de stopper sa dépendance.
Alors pourquoi ne la cite-t-on pas ?
Cela ne serait pas grave si on se contentait d’un silence méprisant, mais les attaques pour la « e cigarette », ne sont pas à leur coup d’essai. Qu’on en juge.
- L’ACT (Alliance contre le tabac) avec tout récemment les propos du
Professeur de santé publique Loïc Josseran, son Président, qui demande l’interdiction pure et simple des Puffs, ces cigarettes électroniques jetables aux arômes sucrés, qui contiennent parfois de la nicotine, déjà interdites aux mineurs pour éviter l’escalade et le passage aux cigarettes et qui devraient être interdites à tous. Alors oui, on avait dévoyé, par ces Puffs, l’usage de la e-cigarette et tenté par ce biais d’intéresser les mineurs à la cigarette, ce qui restait hautement critiquable sans oublier leur impact environnemental très contestable (aberration écologique avec leur batterie au Lithium et leur structure en plastique). Le Sénat vient donc de voter en première lecture une taxe dissuasive sur ces e-cigarettes jetables qui a peu de chances d’être retenue. Mais la boîte de Pandore est rouverte pour la e-cigarette, la « vraie », qui a pour vocation, ne l’oublions pas, d’aider les fumeurs qui n’y parviennent pas à arrêter de fumer. Il paraît évident que cette attaque de l’ACT ne sera pas sans conséquence sur l’usage de cette dernière. Si, par ailleurs, une telle démarche paraît justifiée pour les puffs, aucune étude à ce jour (17 ans de recul pour la cigarette électronique) ne va dans le sens qu’affirme l’ACT, à savoir une tendance à faciliter le passage de la e-cigarette vers le tabac alors que la e-cigarette réalise bien une méthode efficace pour arrêter l’addiction chez les sujets dépendants qui ne sont pas parvenus à la stopper autrement.
- Les attaques pour la e-cigarette ne se limitent pas à ces reproches. Tant
s’en faut. Tout débute en juillet 2019 dans le Wisconsin. Le DHS (Department of Health Services) mentionne 9 cas d’affections pulmonaires graves chez des adolescents, tous vapoteurs. Le 14 août, le centre américain de prévention des maladies publie un communiqué de presse indiquant qu’il enquête sur le cas de 94 personnes atteintes de problèmes pulmonaires dans le pays, tous les patients utilisant des produits de la vape. Une jeune Américaine de 18 ans, Maggie Nelson raconte sur Facebook sa pneumonie aiguë, sa plongée dans le coma et le fait que vapoter y est pour quelque chose selon elle. Le 23 août on signale un premier décès. La peur se répand dans tous les États et la presse fait les gros titres sur cette affaire accusant la cigarette électronique de tous les maux malgré les millions de vapoteurs qui existent dans le monde et se portent bien. Le 10 septembre, 6 décès sont signalés et le secrétaire à la santé, Lee Norman demande aux utilisateurs de la e-cigarette d’arrêter la vape. Les décès continuent et la presse mondiale s’empare de l’affaire avec des titres souvent racoleurs pendant que l’enquête se poursuit. Le 27 septembre on découvre enfin que ce sont les cartouches au THC (Tétrahydrocannabinol) qui jouent un rôle dans ces problèmes de santé, mais déjà le mal est fait. André Cuomo, gouverneur de l’État de New-York, interdit la vente des produits de la vape aromatisés, interdiction faisant suite à celle prononcée dans le Michigan. Ces empoisonnements, qui n’ont rien à voir avec les e-liquides aromatisés, sont pourtant accusés de tous les maux par les argumentaires anti-vape qui tentent de faire passer des mesures interdisant leur vente, voire la e-cigarette dans sa totalité.
Peu à peu, après des dizaines d’articles alarmistes, la tempête se calme le 8 novembre après la publication des CDC (Centers for Disease Control and prevention) qui annoncent que TOUS les échantillons testés, responsables de ces graves accidents et ces décès contenaient de l’acétate de vitamine E, additif diluant illicite utilisé dans des recharges vendues sous le manteau et contenant du THC.
Agnès Buzyn dans une interview radiophonique sur RTL avait un peu auparavant calmé le jeu, précisant que ces événements graves aux USA venaient de l’utilisation d’huiles essentielles ayant une toxicité pulmonaire, phénomène impossible en France où la législation était beaucoup plus sévère.
Le mal était fait et on assistait à une chute des ventes de e- liquides même si tous les pays, après avoir attisé les peurs, avaient « reconnu leur erreur » à l’exception de la Corée du Sud qui n’aurait pas informé ses habitants et pour qui une association de défense du vapotage porte plainte contre le gouvernement, accusant le ministère de la Santé d’avoir nui à sa réputation et ses intérêts en propageant de fausses informations sur la e-cigarette.
- De 2009 à 2014, ce sont les risques d’explosion qui font la une de tous
les journaux. Pourtant sur les 25 accidents relevés avec l’usage de la vapoteuse, aucun n’est grave, ces accidents survenant lors de la mise en charge des appareils (ce qui est le fait de beaucoup de dispositifs électriques et notamment un temps les i-phones, en rapport avec les batteries au lithium), amenant un risque relevé de 0,0000001% de blessures légères.
- En 2010, l’OMS (pas moins), lors d’une conférence internationale en
Uruguay à Punta del Este rappelle les programmes d’aides d’arrêt du tabac et annonce parallèlement que la e-cigarette sabote la lutte contre le tabac après avoir affirmé en avril 2009 pour la vapoteuse que de vraies cigarettes, c’était mieux que de faux médicaments ! arguant que la nicotine est une drogue très addictive (ce qui est vrai) et qu’il est utilisé pour la véhiculer du propylène glycol, substance toxique pour les êtres humains (ce qui est faux).
On pourrait continuer à l’infini sur les attaques répétées de l’ACT voire des médias ou même de certaines « sommités » scientifiques concernant la e-cigarette.
Or, 17 ans après l’apparition de la vape qui nous vient de l’Empire du Milieu, qui
niera l’efficacité de cette arme que l’on doit rajouter sans aucun doute à l’arsenal dont on dispose et qui a indiscutablement fait ses preuves, permettant à des milliers de fumeurs de parvenir ENFIN à stopper leur addiction. Cela ne signifie en rien que ce mécanisme est totalement inoffensif, mais comme le déclarent nombres de tabacologues (et le Pr Dautzenberg en particulier), comparer les risques propres de la e-cigarette et du tabac revient à comparer le risque d’une voiture roulant à 140 sur l’autoroute à celle roulant à 130 à contresens.
Précisons enfin que la femme enceinte, contrairement aux déclarations intempestives de certains, peut très bien utiliser la vapoteuse pendant sa grossesse (comme les substituts nicotiniques bien sûr) pour éviter de fumer.
Alors pourquoi cette attitude incompréhensible ?
Je reprends, sans en changer une virgule, les propos de Robert Molimard qui évoquait l’interdiction du tabac oral (snus, cf cet item) en Europe.
Je serai tenté de voir dans la décision de la Cour de justice européenne un des avatars d’une véritable guerre économique entre de puissants intérêts où s’affrontent les multinationales du tabac, celles de la Pharmacie, les politiques fiscales et où l’intérêt réel de la santé publique ne pèse pas grand poids.
Dans le cas de la e-cigarette, il apparaît utile de rappeler que ce n’est pas un produit dérivé du tabac (même si on y adjoint de la nicotine). Et c’est là que le bât blesse !
La TVA de la e-cigarette est donc de 20% contre plus de 80% pour les produits dérivés du tabac ! Cela constitue un manque à gagner important pour l’État bien qu’il engrange depuis 2018 avec l’augmentation du prix du tabac, 3 milliards de recettes supplémentaires dans ses caisses sans que le nombre de fumeurs n’ait vraiment bougé (environ 30% bon an, mal an), seuls le marché noir et l’usage de la cigarette électronique ont fait fléchir légèrement les courbes.
Les bénéfices pour l’État français en 2018 étant de 18 milliards d’Euros avec le tabac quand le coût total des effets du tabagisme est de 12 milliards avec par conséquent un gain estimé de 6 milliards d’euros en 2018.
Une « paille » comme diraient certains.
Réf biblio :
Seriniti.fr (du même auteur)
Vap’News : journal hebdomadaire du Net à l’usage des vapoteurs.
Manuel à l’usage des fumeurs invétérés. Jean-Jacques Hubinois/ les éditions du Net/ septembre 2013.
Image: Déco.fr