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Harangue aux puissants : un siècle après l’abîme, l’histoire bégaie

Harangue aux puissants : un siècle après l’abîme, l’histoire bégaie

Pubblicato 29 gen 2025 Aggiornato 29 gen 2025 Politica
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Harangue aux puissants : un siècle après l’abîme, l’histoire bégaie

« L’histoire ne se répète pas, elle bégaie. »

– Attribué à Mark Twain

Le plus grand drame du siècle passé fut sans doute la Grande Guerre de 1914-1918, matrice sanglante d’un XXᵉ siècle tourmenté. Or, voici qu’aujourd’hui, sur le sol européen, l’Ukraine saigne à nouveau, rappel cruel que la géopolitique est un jeu cynique où les mêmes logiques de domination et de violence réapparaissent, comme un éternel retour de l’inhumain. Les grands de ce monde — puissances étatiques, oligarchies financières, cartels industriels — semblent nourrir la perpétuelle théâtralisation du conflit. Ils en orchestrent l’escalade, jetant les peuples dans la stupeur et la crainte, manipulant le verbe démocratique jusqu’à le vider de sa substance. À entendre tant de promesses non tenues et de slogans creux, la démocratie paraît s’être muée en simple spectacle, se bornant à promettre pour mieux oublier d’agir.

La démocratie dévoyée : entre fable et mascarade

Platon, dans La République, définissait déjà la démocratie comme un régime à la fois désirable et périssable, pouvant se corrompre sous le poids de l’ignorance et des ambitions égoïstes11. Aujourd’hui, nombre de gouvernants se plaisent à endosser l’habit républicain, mais ne brandissent la bannière démocratique qu’à des fins rhétoriques, trahissant ainsi l’idéal de participation citoyenne. L’expression populaire, censément sacrée, se trouve reléguée à un rituel électoral qui confine parfois à la mascarade. Le peuple, las, observe sans grand espoir ces délibérations lointaines où se jouent d’opaques accords.

S’il est un domaine où le règne de l’argent se fait sentir, c’est bien celui de la promesse politique. Les partis, dépendant du financement privé et des lobbys industriels, subissent la loi d’un marché électoral dont les offres et les demandes se négocient par formules de campagne à grand renfort de communication. Tel un cynique écho de la mise en garde de John Maynard Keynes sur la fragilité monétaire du monde22, la monnaie ne sert plus l’intérêt commun, mais s’érige en instrument de pouvoir, façonnant les enjeux nationaux et internationaux selon ses seules logiques de rentabilité.

Progression ou simple mutation technique ?

Le mirage d’un progrès continu hante l’imaginaire collectif depuis la révolution industrielle. Mais, hors des avancées techno-scientifiques, force est de constater que peu de progrès véritablement humains ont été accomplis. Au contraire, nous voyons réapparaître la barbarie sous de nouveaux atours : guerres dites « hybrides », manipulations informationnelles à grande échelle, espionnage massif des populations via les technologies numériques — autant de manifestations du contrôle et de la violence sourde.

Hannah Arendt, dans Les Origines du totalitarisme, alertait déjà sur le fait qu’un progrès technique non adossé à une conscience morale produit des régimes politiques fondés sur la peur et la domination33. En ce sens, le développement exponentiel des écrans et de l’Internet n’a pas accompagné l’exigence d’une éducation responsable, laissant nos enfants vulnérables à des flots d’images violentes ou superficielles, transformant leur rapport au monde en un spectacle confus et angoissant.

À l’instar du fentanyl, qui envahit insidieusement le marché et tue à petit feu, certains réseaux sociaux, tels que TikTok, semblent ronger la jeunesse de l’intérieur en l’inondant de contenus abrutissants, formatant des esprits fragiles. Cette proximité métaphorique n’est pas anodine : on observe des mécanismes de dépendance et d’addiction similaires44, où l’immédiateté et la recherche effrénée de dopamine supplantent la construction d’un jugement éclairé.

La violence comme permanence anthropologique

« L’homme est un loup pour l’homme » écrivait Thomas Hobbes dans Leviathan55, énonçant un constat qui n’a hélas rien perdu de sa pertinence. Dans bien des conflits contemporains, la barbarie s’avance sous l’armure de la légitimité (guerre de défense, sécurité nationale, droits exclusifs), tandis que des bombes s’abattent sur des populations civiles, que des minorités sont persécutées, que l’on exploite les plus faibles au nom de la raison d’État ou du profit.

Prenons la métaphore des rats placés dans une cage trop petite, forcés de nager pour se nourrir : rapidement, une hiérarchie brutale se met en place, où quelques dominants profitent du labeur des autres. Cette expérience comportementale (souvent évoquée dans les travaux de John B. Calhoun sur la surpopulation66) illustre la propension à reproduire des structures d’oppression dès lors que les conditions d’existence se révèlent compétitives et extrêmes. Il suffit de transférer ces rats dans une autre cage pour que, inexorablement, le même rapport de force émerge.

Ainsi, lorsque les puissants changent de sphère ou de pays, ils réinstaurent souvent les mêmes mécanismes de prédation. L’homme, trop humain, cède à l’appel d’une soif de domination que Nietzsche qualifiait de « volonté de puissance », cette pulsion profonde qui, sans frein moral et institutionnel, dévaste et aliène77.

Harangue finale : la honte et la promesse avortée

Honte à vous, grands de ce monde, qui précipitez l’humanité vers l’abîme, non contents de ressusciter les démons d’hier ! La Terre saigne de vos luttes d’influence, pendant que vous brandissez l’étendard d’une démocratie idéalisée pour mieux travestir la réalité. La monnaie, par vos agissements, n’est plus l’outil d’échange équitable qu’elle devrait être, mais la mainmise d’une poignée d’individus sur la destinée de nations entières. Le trop-plein d’images sordides, d’idéologies simplistes, d’effets d’annonce et de propagande consolide votre ascendant sur des foules désorientées.

Comme l’avançait Sigmund Freud dans Malaise dans la civilisation88, notre culture se bâtit sur la répression d’impulsions primaires, au prix d’une souffrance psychique refoulée. Or aujourd’hui, cette souffrance n’est plus contenue mais se déverse dans un défouloir virtuel, épidermique, alimenté par les écrans. Là où l’on exige en Occident un surmoi hypertrophié (culpabilisation, injonctions de perfection), les exutoires numériques exacerbent la rage collective, tandis que dans d’autres régions du monde, l’autoritarisme le plus brutal étouffe toute liberté.

Le constat est amer : c’est à croire qu’il n’est point de salut pour le genre humain, éternel Sisyphe croulant sous le poids de ses propres turpitudes. Que l’on retire un individu d’une foule pour l’élever dans la sphère du pouvoir, et il se mue souvent en ce nouveau potentat, reproduisant exactement les injustices qu’il dénonçait hier.

Néanmoins, malgré l’âpreté de ce verdict, notre lucidité ne doit pas céder au nihilisme. Au cœur des systèmes violents, émergent toujours des consciences éclairées, des voix dissidentes, prêtes à renouer avec l’esprit de justice et de solidarité. C’est à nous qu’il incombe de nous saisir des outils démocratiques — fût-ce par la désobéissance civique, la critique radicale ou la résistance intellectuelle — et d’exiger un renouveau des mœurs politiques. La honte qui pèse sur les puissants doit nourrir en nous la volonté de restaurer la dignité collective.

Le souvenir de 14-18, et de tous les conflits meurtriers qui ont suivi, devrait nous enseigner l’horreur de la répétition, nous inviter à l’humilité plutôt qu’à la surenchère belliqueuse. C’est seulement en reconnaissant l’entière humanité de l’Autre et en résistant à la folle escalade des volontés de puissance que nous pourrons espérer briser la fatalité du retour des monstres.

Références

  1. Platon, La République, IVᵉ siècle av. J.-C.
  2. John Maynard Keynes, Les conséquences économiques de la paix, 1919.
  3. Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme, 1951.
  4. Voir notamment les articles publiés dans JAMA Network sur les comportements addictifs liés aux écrans et substances, 2019-2022.
  5. Thomas Hobbes, Leviathan, 1651.
  6. John B. Calhoun, études sur la surpopulation et les expériences de comportement des rats (années 1950-1970).
  7. Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, 1886.
  8. Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, 1930.

Par ce texte, que chacun entende l’appel à la conscience, un appel certes empreint d’indignation, mais nécessaire pour secouer la léthargie des peuples. Car si l’histoire bégaie, il appartient aux femmes et aux hommes de bonne volonté de lui donner un nouvel élan, afin que l’humanité, échaudée par ses tragédies, ne s’enferme pas à jamais dans la spirale de la répétition.

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