Prologue
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Prologue
Je meurs de froid mais je dois continuer, si je m’arrête quelque part pour me mettre à l’abris, ils risquent de me rattraper. Le problème est que les températures chutent de plus en plus à mesure que je m’enfonce dans la forêt, et la tempête de neige se renforce. Cependant, m’arrêter là maintenant, ce serait creuser ma propre tombe, car je sais pertinemment que s’ils me rattrapent, ils ne me feront pas de cadeau, ils me tueront, voire pire. Je ne sens plus mes doigts, ni mes orteils et mes oreilles me brûlent. Il doit faire moins cinq degrés et j’ai eu le malheur de laisser mon manteau à l’auberge. Courir me réchauffe un peu, mais combien de temps vais-je tenir ? Pour le moment, l’adrénaline me permet d’oublier la douleur mais jusqu’à quand ?
Les flocons atteignant mon visage augmentent de manière exponentielle, mes yeux commencent à me brûler, je place mon bras devant mon visage, je ne vois plus rien mais je dois continuer, toujours, ne jamais m’arrêter. La neige s’accumule, je m’enfonce de plus en plus, plus je m’éloigne du sentier de randonnée. Pour le moment, je distingue encore mes pieds et les quelques arbres devant moi, mais je sais que le soleil va bientôt se coucher, et si je n’atteins pas le village rapidement, je crains qu’il ne soit trop tard…
Néanmoins, la tempête est loin de se calmer, le blizzard se renforce et je ne distingue à présent plus que du blanc, un blanc immaculé qui habituellement m’apaise tant à regarder, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, ce blanc pur, innocent dont je rêvais tant étant petite me fais mal aux yeux. Ce blanc que je voyais comme symbole de pureté et de lumière, ce soir s’est transformé en un vide profond, une lueur blanchâtre qui ne reflète rien, qui est le « rien », et qui s’apprête à me tuer. Mes pieds s’enfoncent trop profondément, et mes pas sont de plus en plus lents. Mes chevilles se tordent à chaque fois que j’enfonce mes chaussures dans cette poudreuse qui, peu à peu se glace au contact de la température de l’air. Je sais que je vais finir par tomber à un moment ou à un autre et je prie de toute mes forces pour que ça ne m’arrive pas avant que j’ai atteint la route. Il me suffit juste d’atteindre cette route et je serai sauvée. Depuis combien de temps est-ce que je cours dans cette poudreuse ? Dix minutes ? Une heure ? Me reste-t-il seulement quelques mètres ? Ou alors plusieurs kilomètres ? Je ne saurais dire. Mais je continue, et je continuerai jusqu’au bout, pour lui.
Puis ce que je craignais arrive, aveuglée par les flocons qui atteignent mes yeux, je ne vois pas que je mets le pied sur un ruisseau gelé, et sous l’effet de mon poids, la glace se brise, je me retrouve le pied piégé entre deux rochers et je tombe la tête la première sur un tronc d’arbre qui se trouve de l’autre côté de la rive. Le choc est violent, ma tempe me brûle, je ne peux plus bouger. J’ai seulement le temps de sentir une vague de froid puissante recouvrir mon corps lorsque je rencontre l’eau glacée. J’essaie de me relever mais n’y parviens pas. J’entends des cris au loin, des pas qui se rapprochent. Alors je suis terrifiée, car je sais que le pire ne s’est pas encore produit. Puis lorsque j’entrouvre les paupières, je revois ce blanc immaculé, qui peu à peu se colore de rouge, un rouge vif, vient recouvrir les flocons qui s’accumulent à toute vitesse les uns sur les autres. Les pas continuent de se rapprocher. Je n’ai pas le choix, je dois me relever, mais je n’en ai pas la force. Après tout, si je mourais, qu’est-ce que ça changerait ? De toute façon ne suis-je pas déjà morte intérieurement ?
Non. Je ne dois pas me laisser prendre. Je lui ai fait la promesse. Soudain, alors que mon regard se déplace vers le bas de mon corps, enfoncé dans l’eau gelée de la rivière, j’aperçois comme un reflet sur la glace brisée mais ce n’est pas n’importe quel reflet, c’est son reflet. Il est là avec moi et il me sourit. Alors je peux entendre sa voix qui me dit…
Cyril Brossard 4 ore fa
bravo ça me fait penser à du Jack London
Sophie Chantraine 2 ore fa
Merci !