Jours de confinement
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Jours de confinement
JOURS DE CONFINEMENT d'après l'oeuvre de Robert EINBECK
"Que pleurais-tu grande âme avec autant d'agonie?"( Leconte de Lisle)
Je n'ai nullement l'intention d'examiner ici la situation actuelle d'un point de vue médical, esthétique ou scientifique, car je préfère m'en remettre aux nombreux articles publiés par d'autres auteurs, ou aux récits et témoignages fournis par les premiers touchés. En revanche, j'envisage de vous livrer "brut décoffrage" et dans une sorte d'analyse psychologique, nos craintes et nos peurs à la manière d'une alchimie médiévale et sous l'optique d'un binoculaire installé sur une plate-forme extrême-orientale, enchainé aux profondeurs illusoires d'un certain enfer et que l'artiste Robert Eibeck a peint dans différentes couleurs vives et jubilatoires. La rencontre d'un violet violent avec un orange de coucher de soleil sur fond de granit!
En effet, aux temps obscurs du Moyen-Age, d'étranges symboles d'hommes déchus et d'âmes pendues circulaient sur les frontons des cathédrales, sur des bréviaires enluminés et mettaient en lumière des processus inconscients et enfouis dans les profondeurs abyssales d'une psyché cagoulée et terrorisée. Tout cela tournait dans la lumière des vitraux nobles et fiers!
Ce processus de remontée des peurs ancestrales connait aujoud'hui une signifiaction nouvelle et nous devons maintenant nous préparer à anticiper la fin d'une certaine ère dite moderne avec peut-être et en vrac plus de biologie, plus de fleurs, plus d'abeilles issues de la bio-diversité, plus de miel, moins de voitures et de pollutions, plus de solidarité... et peut-être plus ou moins de spritualité avec des sirènes ambulantes, hurlantes et déshumanisées.
Nous devons nous préparer à anticiper aussi le plan religieux, les ordres secrets, le manque de messes et les rassemblements divers. Les rapports entre la propagation du virus et nos souvenirs de damnés potentiels sont riches et féconds. Cependant, je conserve l'espoir qu'à chaque apparition d'un phénomène viral, un sens différent est alors éclairé.
La dystopie du virus est une histoire incroyable car mondiale. Elle est à considérer d'un point de vue psychologique comme contenant en germes de nombreux thèmes que l'on rencontre dans nos cauchemards les plus noirs: " Une ville mystérieuse en Chine éloignée, un marché proposant des animaux morts et vivants en un terrible brasier géant et rassemblé, des gens malades en costumes lunaires, des régions entières dévastées, des mangeurs de chauves-souris. Et cette menace terrible qui plâne que la guérison n'est possible que si un médecin parvient à trouver le contre-poison. Dans nos rêves nocturnes épouvantables, si le médecin néglige à trouver vite le médicament, tout va rester en état de sidération, les hôpitaux vont s'évanouir et les chercheurs devront inévitablement reprendre la recherche pour sauver l'humanité et trouver la magnifique délivrance à cet abominable sortilège. Tout cela sans vergogne et après un terrible incendie qui avait déjà ravagé l'Amazonie et l'Australie!"
Si, aux termes de maintes recherches dans les laboratoires secrets de la planète, la réussite est présente, alors nous retrouverons tous notre santé, la nature reprendra ses droits, nous pourrons à nouveau nous poser les justes questions existentielles auréolées de nos energies positives et les oiseaux se remettront à chanter.
Il est cependant intéresssant de noter que certains de nos spécialistes contemporains et dubitatifs n'hésitent pas à affirmer que ce virus est une survivance d'ancien rite de nettoyage salvateur dont nous aurions perdu la signification! Marchons nous sur la tête?
Voilà largement brossé une histoire déjà entendue et racontée maintes fois. Nous avons bien l'impression que ce virus ne crée rien de nouveau et d'original mais qu'au contraire, nous avons l'étrange sentiment que la narration prend la formule de la répétition: "Guerres, maladies, guerres, maladies..." Bon sang! Comment faire pour vivre ainsi confiner sans faire éclater une cellule familiale déjà pourrie et fermer les fenêtres à autrui? Comment nous supporter en gérant les problèmes économiques dans un pays déjà en léthargie et liquifié? Que faire de nos propres attitudes face à une peur quotidienne et devant nos enfants mortifiés ou éberlués? Poser le masque de l'ennui mortifère ? S'en laver les mains dans une eau troublée par la contamination des idées et du désir?
Nos allons donc comme au temps des humanistes de la Renaissance avoir à penser une vision du monde pronfondément nouvelle. Cervelle contre cervelle avec nos chevaliers des temps modernes (qui ont déjà analysé de manière pertinente nos conflits de conscience). Nous allons devoir penser plus solidairement, nous allons produire des symbôles compensatoires pour alléger la peine actuelle et penser l'évenement de façon synchonistique sinon nous passerons tous dans la casserole à bouillir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets dit l'augure!
Pour conclure, l'un des traits marquants du pouvoir plastique de notre imaginaire est la croyance en un Autre Monde ( monde réservé toutefois à une certaine élite). Ce lieu serait non pas un lieu pour les disparus de la terre mais un monde pour des vivants, une sorte d'Elysée peuplé d'immortels dans lequel il n'y aurait plus de maladies, les hommes de nature divine et animale, végétale et minérale vaqueraient dans une éternelle jeunesse sur les chemins de la plénitude, buvant des vins délicieux, des élixirs de jouvance et des mêts délicieux. Tout ce banquet et ces festins serviraient de décor à une musique douce et planante.Les allées et venues entre ces deux mondes: celui d'avant le virus et celui serviraient à l'entrecroisement de ceux qui auraient anticipé le courant. Ceux qui se seraient enfuis vers des régions montagneuse inaccessibles ou chimériques,les privilégiés qui auraient eu le temps de s'exiler vers des îles féeriques et qui reviendraient un jour par des ponts et des passerelles de fortune, auront un gout amer dans la bouche: celui de ne pas avoir eu le cran de rester pour sauver des vies!
Quand le bateau coule ce sont toujours les mêmes qui lachent et s'insoucient!
Je formule le voeu d'arrêter cette propension à l'irrationnel, qu'il puisse être un jour l'émergence de valeurs humaines véritables et sincères, main dans la main autour de notre chère terre.
Jeanne GABRIEL-VILLENEUVE