The Great - Tony McNamara
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 29 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
The Great - Tony McNamara
Il vous faudra vous accrocher lorsque vous visionnerez "The Great", série portant sur l'ascenscion de l'impératrice de Russie, Catherine II. Le premier contact avec cette production signée Tony McNamara peut s'avérer assez désarçonnant. Le spectateur est au début un peu pantois, à l'image de la jeune Catherine, fraichement débarquée d'Allemagne, qui découvre avec stupeur son époux, l'empereur Pierre III et la cour de Russie. Première recommendation : faire fi des anacronismes dont cette création est truffée. Ces inexactitudes historiques sont pleinement assumées par la série, qui se présente à chaque début d'épisode comme "occasionnellement vraie". Moins de véracité mais plus de liberté pour dresser une satire du pouvoir mordante et savoureuse. "The Great" ne fait pas en effet dans la dentelle, qu'elle relègue aux costumes, lorsqu'il s'agit de montrer la violence sous toutes ses coutures. L'humour vient fort heureusement la contrebalancer. Une composition qui n'est pas sans rappeler le film "La Favorite", également scenarisé par Tony McNamara, et qu'il faut savoir apprivoiser afin d'apprécier cette série à sa juste valeur.
"The Great" réussit à se démarquer des autres biopics sur Catherine II en la portraiturant d'une manière originale et résolument moderne. Un anticonformisme qui était déjà latent dans le parcours exceptionnel de l'impératrice : Mariée à Pierre III à l'âge de 15 ans en 1745, elle réussie à le détroner en 1762 en obtenant le soutien de la garde impériale. Durant ses 34 ans au pouvoir, elle s'évertue à moderniser et étendre la Russie, devenant "La Grande impératrice". Elle est à ce jour la souveraine russe au règne le plus long.
Elle est incarnée à l'écran par l'excellente Elle Fanning. L'actrice ose tout et nous offre une performance à la hauteur de ce personnage hors norme. Au début jeune femme juvénile et naïve, l'impératrice comprend très rapidement la nécessité de renverser son mari afin de répondre à son destin. Il faut dire que la folie de Pierre III ne semble pas avoir de limites. Nicholas Hoult interprète brilliamment et avec un plaisir non dissimulé, ce desposte égocentrique en manque d'amour dont les actes de cruauté sont légion, et s'accompagnent toujours d'un juron. La cour de Russie est quant à elle tout naturellement à l'image de son dirigeant : cruelle et dépravée, elle donne néanmoins lieu à des plans d'une grande beauté.
C'est dans cet environnement décatent mais non dénué d'humour que Catherine apprend, souvent à ses dépens, la politique et la guerre, en ayant toujours comme fil directeur les idéaux voltairiens qu'elle affectionne. Le putsch en ligne de mire, la jeune femme s'endurcit, devenant plus résolue et autoritaire au fil des épisodes, délaissant l'idéalisme au profit du machiavélisme. Une évolution qui capte notre intérêt. Usant de son intelligence, l'impératrice manipule subtilement son mari afin de conduire la Russie sur le chemin du progrès. Loin du statut d'épouse soumise qu'il lui était promis à la cour, Catherine II version Elle Fanning, prône au contraire un certain féminisme, qu'elle laisse entrevoir à travers ses actes et des répliques cinglantes comme lorsque qu'elle répond à la suite d'une tentative de viol sur sa personne : "S'ils inventent un jour autre chose que les boutons, on est toutes dans la merde." Ambitieuse, impertinente et manipulatrice, Catherine II est définitivement "The Great".