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Petits Papiers Volants : Journal D'écriture 2003-2018

Petits Papiers Volants : Journal D'écriture 2003-2018

Pubblicato 20 feb 2020 Aggiornato 20 feb 2020 Cultura
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Petits Papiers Volants : Journal D'écriture 2003-2018

Jeudi 3 juillet 2003

 

image journal 2003

Un effleurement léger...

Quelque chose qui s'efface

                               Puis repasse.

Comme un souffle subreptice

Qui se glisserait là

                               Et qui rapetisse.

Impossible de ressentir

                               Ici et là

Ce qu'il s'en dégage

C'est infime et comme près de mourir

                               Et pourtant sans âge...

Un léger soupçon si ténu

Une stupeur indélébile

Elle est pourtant si habile...

Quelque chose émerge des mains nues.

Elle est comme un papillon

Aux ailes si fragiles

Qui sans un son

Car le silence s'est rendu

Sur cette plage

Recouvre cette page

Aux grains si lisses

Mordorée pleine d'une intense beauté.

Ce que l'on entrevoit maintenant

C'est l'éclat discret si attrayant

Pourtant plein d'une infinie transparence

Et si près d'atteindre l'essence

Volatile et sirupeuse.

Une errance qu'il eut voulu peindre

Mais l'image cette menteuse

N'offre rien d'autre qu'une illusion

Ineffaçable... si proche de la confusion

Comme un double sens

Qui serait à creuser

Dans les profondeurs hantées

Dans les entrailles contenues par sa pause.

Mais le temps du mystère

Est passé. Il est l'heure

Contenue dans le temps de l'horloge

L'instant s'est assoupi et sous la terre

Respirent les racines qui se logent

Sans se presser dans ses artères.

                Quelle signification

                Donner à cette émotion?

Aucune, j'en ai peur...

 

***

 

Un éclat léger.

Quelque chose s'est émiettée.

 

***

 

Courir sur la peau nue

Pour y grappiller

Sur ces grains à découverts

Tout le sel et le suc qu'elle contient.

 

***

 

Le passage du temps

Ce moment imperceptible où tout se joue.

 

***

 

Comment démasquer ce qui demeure dans l'ombre?

Peut-être en sondant le clair-obscur que l'on contient soi-même.

 

***

 

Ouvrant au hasard une page du Journal de Louis CALAFERTE, je découvre une de mes traces et un passage de son écriture que j'avais souligné.

"Vendredi 23 juillet

Il nous advient de déplorer que notre vie manque d'exceptionnel qui lui conférerait un certain relief ; sans voir que l'exceptionnel est nous-mêmes."

 

***

 

Le temps de clore l'instant

Et déjà s'apprêter à en vivre d'autres.

 

***

 

Cette chose magnifique entre toutes : ce que l'on entrevoit comme éclat de vie sur la prunelle aimée.

 

***

 

 

Où l'on revient toujours

Vers le corps

Sa profondeur et sa légèreté

Son évanescence et sa lourdeur

Sa sensualité et sa vanité

Sa grâce et sa candeur

Ses rougeurs et ses douleurs

Ce qui le tenaille et l'oppresse

L'encercle et qui m'apitoie

Ce sentiment cette prescience

Que ce qui l'atteint demeure

Ne peut être effacé

Ni non plus contenu

Mais plutôt démultiplié...

                Démesuré mais à hauteur

                D'homme... A taille humaine. 

 

3 juillet 2003 suite

Oui, l’écriture toujours

Du corps et à travers le corps.

De là on atteint l’âme et

Ses sommets.

 

***

 

Enfin, je retrouve toutes mes nudités et loin de m’effrayer, elles ne sont pas loin de me plaire.

 

***

 

Ce serait comme s’il s’agissait de franchir un promontoire élevé, situé à des hauteurs que l’on penserait infranchissable.

 

***

 

Je retrouve le goût de la pensée. C’est elle qui se réfléchit sur le tain du miroir que mon âme me tend.

 

***

 

Ces puzzles infinis et si complexes… Que l’on veut imbriquer… D’une pièce l’autre, jusqu’à ce que ça s’emboîte.

 

***

 

Ecouter son propre silence enfermé en soi. Rien de plus intense alors que la nudité qu’il nous révèle.

 

***

 

Accomplir sa propre révolution. Sentir son axe et savoir refermer le cercle.

 

***

 

De ce jaillissement étrange naît tant de sonorité. Quelque chose d’inflexible et de tendu.

 

***

 

Il ne s’agit plus de comparer mais d’inventer tout simplement.

 

***

 

Toutes ces images que l’on voudrait peindre.

Est-ce avec la plume ou le pinceau qu’elles s’accompliront ?

 

***

 

Comme un refuge derrière lequel la porte resterait entrouverte.

 

***

 

Toujours cette histoire de temps et de passage.

On sent les passerelles qui nous permettent de repasser d’un endroit l’autre, d’un instant l’autre.

Pourtant, il y a toujours un mystère qui réside dans l’écoulement qui se fait en nous.

 

***

 

La lune se tend au-dessus des toits.

 

***

 

Je m’agrippe de toutes mes forces au sommet de la falaise que j’ai atteint si péniblement.

Il suffirait qu’un seul de mes doigts s’écarte pour que le vide m’accueille.

 

***

 

Rester vigilant pour tout ce qui m’entoure.

Savoir se tenir au seuil de l’attente.

Etre là et agiter de ce fait sa présence pour qu’elle ne s’efface pas.

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