Le berceau du monde - Ode à la peinture de Didier-Louis Dumont
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 28 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Le berceau du monde - Ode à la peinture de Didier-Louis Dumont
C'est un ami de longue date, sa peinture m'a suivie depuis mes propres débuts, j'aime à croire qu'en certaines de mes oeuvres je lui offre des réponses à la sienne.
Les liens pour accéder à son oeuvre :
Facebook :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100017510177742
Site Odexpo :
https://didier-louis-dumont.odexpo.com/
L'artiste avec son oeuvre offerte aux quatre vents
Ode à la peinture de Didier-Louis Dumont
Peinture-Monde
Peinture-Univers
Peinture-Cosmos
Et paysages ensorcelés
Ensorcelant
Et nourricier.
Une abstraction minérale
Organique
Matérielle
Empreinte d’une matière
Terreuse
Liquide
Aérienne
Enflammée.
Des chemins qui s’ouvrent
L’esprit de l’artiste
Lui-même
S’y attache
S’y dévoile
Eclatant de toutes parts
Nous enflammant
Le cœur l’esprit et l’âme
Circonscrivant notre regard
Enveloppant délicatement
Sensuellement
Notre œil écarquillé
Interrogateur parfois
Et la plupart du temps
Emerveillé
Ensorcelé
Envoûté
Par toutes ces formes.
De l’ordre du spirituel
Du sacré
Ses images que ses toiles enferment
Des noyaux des pépins des grains
Des traces des cercles des prismes
Des ronds des étoiles
Des creux
Des nœuds
Qui se dénouent
Des failles
Des fissures
Mais si légères
Encore invisible
A l’œil nu
Et qu’il faut savoir
Découvrir
Justement avec sa sagacité propre.
Maintenant
J’entame mon voyage
Dans cet univers unique
Je trace des parcours
Des signes
Des empreintes
Pareilles
A celles qui jonchent
Ses tableaux
Cartes de navigation
Afin de ne pas perdre le Nord
Le Sud l’Ouest ou l’Est
Grace à la boussole
Que je porte à mon bras
C’est que le pinceau fébrile
Vous entraîne si loin
Que sans cet outil
On ne pourrait en réchapper
Le regard à chaque fois
Est convié
A ses images nocturnes
Diurnes et voluptueuses
D’une sensualité à toute épreuve
Les éclats de couleurs
De partout explosent
S’inscrivent et vous cernent
Entourant votre regard ébahi
De cercles qui se dédoublent
De spirales qui vous avalent
De trous sans fond
Et sans fin
Qui vous aspirent
Abyssale oui
Mais pas sans profondeur.
Une peinture
Jamais ténébreuse
Car la lumière domine partout
Et se retrouve d’une toile l’autre
Une lumière opale indicible parfois
Qui s’évase sur les bords.
Des volutes qui serpentent
Des territoires qui s’entrouvrent.
De l’orange
Des bleus si variés
Du vert
Et du jaune
Du pourpre
Des rouges vifs baisers
Et tant d’autres encore
Que l’on ne saurait nommer
Tant ces teintes
Demeurent irascibles
Et propres à la création
Toute droite
Emanant de la palette
Chatoyante irradiante même
Que les pinceaux développent
Mêlent expérimentent
Délayent et font surgir
Avec ces doigts si longs
Qui les entourent
Les mains blanches
De Didier-Louis.
Et maintenant
Partons à la conquête
De ses toiles
Ce qu’elles nous révèlent
A moi tout du moins
Mais vous les spectateurs
Avez également tous les droits
De vous laisser aussi absorber
Tant bien par sa peinture
Que par mes mots
Qui pour chaque figure
Qu’ils décrivent
S’entrelacent
Et tracent leurs vocables chuintants
Délicieusement qui s’accouplent
A ses lumières radieuses
Que ses mains n’ont cessé
De délacer.
Je veux plaquer mes accords
Et les entrelacer
Aux teintes
A ces couleurs
Cet orange
Que j’aime tant
Et que je vois voyager
D’une toile l’autre.
Ce qui apparait
Surgit
Se révèle
Ce sont ces traits
Incroyables
Qui découpent
Comme des couperets
Ses toiles.
Ses traits
Grands
Ou petits
Larges
Ou fins
Qui vous laissent
Des territoires
Des frontières
A découvrir
Et qui les lient
Chacune d’entre elles
Dans un ensemble fantastique
Littéralement magique
Et oui vraiment
D’une toile l’autre
Des passages se font
Se créent
Des couloirs
Des horizons particuliers.
Une parenthèse
J’ai eu la chance
De voir et d’observer Didier
Peindre
C’est un spectacle
Sans commune mesure
Dans l’atelier où nous étions
Où nous nous retrouvions
Trônait une table-palette
De gouaches colorées
Pâteuses que nous préparions
Chacun avec nos mélanges
Propres
-Qu’il a d’ailleurs emportée
Avec lui depuis-
Alors voilà
Il est là
Un pinceau à la main
Tournant autour
De ce plateau orné de couleurs
Et tchac ! un trait qui se plaque
Sur la feuille
Et le manège reprenait
Le voici
Je le revois encore
Telle une panthère à la robe sombre
Rôdant
Ses yeux à la pupille agile
Recouverts de cils vibratiles
Le regard prêt à jaillir
Et de là déposer encore
Une trace ou une autre
L’animal
Continuait ainsi
Un trait après l’autre
Plaqué placé déposé
Sur la feuille agrafée
Crucifiée sur ce mur
Couvert lui-même
Par tant de traces
D’empreintes
Incrustées
Formant une seconde peau
Rugueuse et creusée
Par endroit
Que les mains nues fébriles
Et agiles
De tous les enfants
De haut en bas
Abandonnèrent
Autour de leur tableau
Dépassant allègrement
De ce cadre de papier
Pouvant ainsi laisser libre cours
A cette liberté
Unique
Que ce lieu
Entrainait pour chacun
Pour eux comme pour nous.
La gestuelle du peintre
De l’artiste
C’est tout ce qui fait son art
Il me semble même
Que par elle seule
L’œuvre devient unique
Ce que l’on travaille aussi
En peignant
Comme en écrivant d’ailleurs
C’est son corps
On l’assouplit
On le courbe
On le tord
Tout comme le pinceau
Ou la plume.
Les poils souples qui se frottent
Au papier avalant le liquide
Que l’on dépose
Ne s’agitent que par la sûreté
La souplesse que le poignet
Avec le bras allongé
Ou tendu ou tordu
Ou l’avant bras plié
Crée dans l’air
Grâce à l’arrondi de la main
Qui enveloppe sensuellement
Le manche du pinceau
Comme de la plume
Et même désormais le tâtonnement
Si léger de chaque doigt
Sur des touches de clavier
Tout cela participe à la magie
De la création que nous animons
Chacun à notre façon.
Mais me voilà parti
Et je m’égare et erre…
C’est la faute de ta peinture
Didier-Louis
Elle m’entraine aussi
A contempler
Un passé
Qui pareil à la toile tendue
Laisse émerger
Toutes les réminiscences
De ce que nous étions.
Alors Didier-Louis
Dans cet atelier
Avec ma silhouette
Discrète
Qui observe ses pas feutrés
La souplesse de son corps
Dégingandé
Qui après tant de tours
Se laisse un temps d’attente
Une mesure incertaine
Une seconde palpable à peine
C’est qu’ici s’achève sa ronde
Et que…
Peut-être…
Un trait final
Une apothéose incroyable
Résonnera
Avec le clac retentissant
De son pinceau
Qui finira cette fois-ci la touche
Va bientôt clore l’aventure
Mais seulement pour un moment.
Et la signature alors
Trait d’union en noir délicat
Un D somptueux
Ornera bientôt cette feuille
Qui semble glousser
Amoureusement
Tant les caresses du pinceau
L’émoustillent et la font vibrer
Tout le long de son corps.
Un moment
Je laisse un intervalle
Tout doux
Comme un miroitement
De cet espace temps
A ce temps présent
J’ai soutiré à Didier
Les photos de ces tableaux
Plus d’une centaine
Que j’ai mis dans un document
Dédié
A Didier-Louis
Et toute sa peinture
Et lorsque je l’ouvre
Et que les images
De chaque toile émergent
La vue d’ensemble
Est proprement sidérante
Il s’agit bien d’une peinture-monde-univers-gouffre-minérale et aérienne
Enflammée et vivace
Liquide et tenace
Et je reviens au trait
Si furieux
Lui aussi qui menace
Mais pas violemment
Plutôt pareil à un ciel d’orage
Bientôt zébré d’éclairs flamboyants
Lorsque je regarde cet ensemble
Le trait incroyablement
Partant d’une surface à une autre
Qui s’en va en haut
En bas
Sur les côtés
Qui s’échappe
Et puis revient
Il ondule
Il serpente
Il s’arrondit
Se regroupant
Se démultipliant
S’accroissant
Pour former alors
Comme une masse
Où toute la matière regroupée
En cette nasse
Repêche
Des milliers de points
De coulures d’éclats
Des salissures bombées
Huileuses soulevées
Par le couteau fébrile
Et souple
Que la main de Didier-Louis
Je l’imagine
A plaqué violemment
Jusqu’à creuser la surface
Blanchie par endroit encore
Et rassemblé toutes ces empreintes
Sur le corps
De la toile qui supporte
Encore vaillamment
Tous les coups de boutoir
Assénés par la main de Didier.
Des traits
Des croisillons
Des croix qui s’entrelacent
De part et d’autre
Qui s’enlacent
L’un à l’autre.
Des traits qui s’évasent
D’autres qui s’écartent
Des constructions sûres
Sur lesquelles se déposent
D’autres traits à nouveau
Un édifice
Une composition
Toujours unique
Une armature
Des surfaces qui se tendent
Pareilles à des voiles
Que le mât du pinceau de Didier
Continue à supporter.
Le trait qui s’écarte démesurément
Entouré lui-même par des rectangles
De couleurs
En haut et en bas
Un éclat d’une intensité sans pareille
Des traits qui se dédoublent
L’on croirait apercevoir ici
La ligne sinueuse et légère
Oscillant le long de la courbe
Décrivant sur un écran
La ligne de son cœur qui bat.
Des étoiles
Des galaxies
Des planètes
Autour aux alentours
Qui s’accouplent
Avec joie
Dans une sensualité profonde
Où l’on sent même
Jusqu’aux gouttes de sueur
De son corps qui se déposèrent
Amoureusement
Invisibles et nues
Sur le long manche du pinceau
Qui décrit ses cercles
Qui se lovent
Et qui tracent
A côté d’un sommet
D’un promontoire
Soudainement révélé
Des jaillissements vifs
Rouges et nacrés
Des explosions de laves
Comme s’échappant de volcans
Lors de la création d’un monde
Cet univers que Didier-Louis élabore
De tableau en tableau
De toile à toile
Assis debout
Et peut-être couché…
C’est que le regard s’anime
Et découvre toujours
D’autres signes
D’autres prolongements
Une infinité propre
Où le geste
La gestuelle du corps
Elabore
Une architecture
Jamais fermée
Ouverte à tous les vents.
On ne saurait pas dompter
Cette peinture
Didier-Louis
Comme la panthère
Que je le voyais devenir
Lorsqu’il peignait
Rôde toujours
Aussi vivace
Sauvage
Royal
Altier
Et magnifique
Dans toute sa chamarrure
Par la peau qui le constitue
Cette droiture
La colonne vertébrale
Soutenant un dos souple
Toujours droit comme un I
Mât qui ne ploie pas
Même sous les vents les plus furieux
Que sa création agite.
Alors voilà
J’achève avec ces mots
Mon ode à Didier-Louis
De mon esprit
De mes mots
Avec ma bouche
Et mes mains
Je clos
Juste un instant
Ces propos
Que je vous laisse maintenant
Avec le silence du dernier vocable
Crissant langoureusement
Puis silencieusement
S’ébattant sans un cri.
Pour toi Didier ces mots sincèrement et profondément avec toute mon amitié vous mon cher ami.
Eric Ausseil. A Aubervilliers, le 14 mai 2020.