La légende des sept guerriers : Pt 1
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La légende des sept guerriers : Pt 1
Alors que je marchais sur un sentier de montagne tirant une lourde charrette transportant des tonneaux, moi Gendo Takeshi 21 ans, je me suis arrêté quelques instants afin d'admirer le paysage qui s'offrait à moi et aussi parce que je me sentais bien fatigué. La route que j'empruntais était l'unique chemin pour me rendre au village où j'ai grandi. Il zigzaguait entre une chaîne de montagne, l'une des plus hautes du pays d'après ce que j'ai entendu dire. Bien que le chemin ne faisait que monter, le spectacle valait le coup d'œil, car au plus haut, on pouvait apercevoir un lac de toute beauté dont les eaux scintillaient lorsque les rayons du soleil en illuminaient la surface. C'est à cet endroit que je décidai de faire une pause. Je massai mes pieds bien endoloris à cause de l'état du chemin et m'assis par terre dans les talus qui entourait le lac. Le soleil tapait fort en cette journée et pour m'éviter toute insolation, je portais un kasa, un chapeau en forme de cône pour me protéger le visage.
- Ahhh ! Quelle belle journée s'offre à moi. Dommage que je ne puisse en profiter, la route est encore longue jusqu'au village.
Je décidai tout de même de prendre un peu de temps afin de me reposer, j'attrapai une brindille d'herbe que j'insérais dans ma bouche et m'étendis dans l'herbe. À peine je fermis les yeux qu'un cri de femme retentit.
- Laissez-moi partir !! Je ne reviendrais plus, c'est promis.
Je me relevai brusquement et me tournai vers le lac d'où venaient les cris. Là-bas, au beau milieu des eaux, je vis une femme prise au piège d'une gigantesque créature au corps de serpent noir comme l'ébène, avec des écailles rouge flamboyant et une tête de lion.
- Le dragon...
Je rampai dans les herbes afin de m'approcher de la rive, de là, je pourais entendre leurs conversations.
- Femme, tu n'aurais pas dû venir dans mes eaux, dit le dragon. Ceci est ma demeure et nul n'a le droit d'y pénétrer sans mon consentement.
- Pardonnez-moi, je faisais juste une petite halte avant de reprendre ma route. À la vue splendide des eaux du lac, je me suis dit pourquoi ne pas en profiter pour prendre un bain. Si vous me le permettez, je vais regagner la rive.
- Regagnez la rive ?! Et pour quelle raison, maintenant que tu es là, je compte bien te garder en ma compagnie.
Je vis la femme tenter de s'extirper de l'étreinte de la créature, mais il n'y avait rien à faire, sa frêle corpulence ne pouvait rien face à la force du dragon. Je devais agir rapidement, seul face à lui, je n'avais aucune chance, la seule solution que je trouvis était de l'occuper pendant que la femme me rejoignait. Je courus à ma charrette, fouillai dans l'un des tonneaux et trouva un arc et des flèches.
- Parfait avec ça, je pourrai l'attaquer de loin.
Je me dépêchais de revenir au bord du lac et bandit mon arc face au dragon. Je le voyais déjà poser son regard sur elle prêt à l'emmener dans l'abîme.
- Relâche là, tu ne l'emporteras pas avec toi, criai - je.
Le dragon releva la tête, lorsqu'il me vit, il poussa un rugissement si féroce qu'un vent se leva me faisant tituber. Je tins cependant bon et tirai dans sa direction, la flèche fusa dans un arc de cercle et vint se planter dans le corps de la créature. Celle-ci, surprise, relacha son étreinte, libérant ainsi la femme.
- Vite, nagez jusqu'à moi. Lui dis je.
La femme nagea aussi vite qu'elle le put, mais je remarquai que ces mouvements n'étaient pas coordonnés. La peur de se faire attraper devait sûrement la perturber. Le dragon quant à lui voyant que sa proie était en train de lui échapper se mit à la poursuivre. Je tirai plusieurs flèches pour tenter de l'en dissuader, mais il n'y avait rien à faire, il les évita toute comme s'il pressentait leur direction. Soudain, il plongea sous l'eau, la femme rassurée de son départ et se pensant à l'abri ralenti sa nage. Mais c'était un leurre, le dragon refit surface en dessous d'elle et face au choc envoya valser son pauvre corps vers la rive. Ni une ni deux, je jetais mon arc et me précipitai dans sa direction bras tendu.
Je la rattrapai inextremis avant qu'elle ne s'écrase au sol. Elle me serra au cou, tellement elle eu peur. Mais on n'était pas encore tiré d'affaire, le dragon se dirigeait dans notre direction gueule béante, je m'attendais déjà à ce qu'il soit sur nous et je fermai les yeux. Un choc retentit alors, comme si un objet lourd avait rencontré un miroir. Je rouvris les yeux et je vis le dragon faire des allers et retours ses yeux rubis ne nous lâchant pas du regard.
- Estimez vous heureux, que je ne puisse sortir de ces eaux. Vous aurez compris ce qu'il en coûte de s'en prendre à un dieu. Souvenez-vous de mon nom, je suis Rashibi, le dragon de l'ombre et ces terres m'appartiennent.
Sur ces mots, le dragon plongea dans le lac, nous laissant moi et la femme, hébétés par ses dernières paroles. Un Kami dans ce lac, il n'y en avait plus eu depuis longtemps. Cela n'augurait rien de bon.
- S'il vous plaît, pouvez vous me poser à terre?
Je tournai la tête vers la femme, nos deux yeux se croisèrent. Elle avait de jolis yeux vairons et le visage fin. Je fus comme envoûté par son regard, je n'arrivais plus à m'en détacher. Elle s'en rendit compte, car un large sourire se dessina sur ses lèvres.
- C'est bien la première fois que l'on me dévore comme ça du regard, mais si cela ne vous embête pas, j'aimerais bien m'habiller.
Pour la première fois, je constatai que la jeune femme était entièrement nue. Je me mis à bredouiller des paroles inintelligibles et la déposai à terre, confus et gêné.
- Retournez-vous maintenant, s'il vous plaît.
J'obtempérai aussitôt et je fermai même les yeux en prime. Je l'entendis faire des pas dans mon dos, bien sûr, l'envie de me retourner me traversa l'esprit, mais en tant qu'homme respectueux, je ne le fis pas. Je peux vous assurer que le temps semble durer une éternité quand on ferme les yeux.
- C'est bon, vous pouvez les ouvrir.
Je me retournais tout doucement, et je la vis là revêtu d'un haut de yukata bleu ciel avec des motifs fleuris et un hakama vert printanier, elle finissait de nouer la ceinture autour de sa taille. Ses cheveux court qui lui descendait jusqu'au cou était relevé et attaché en un chignon.
- Comment vous appelez vous que je puisse remercier mon sauveur.
- Je...
- Oh pardon, j'oublie mes bonnes manières, la coutume veut que l'on se présente en premier. Mon nom est Hida Satsuki.
- Enchanté, quant à moi je suis Takeshi Gendo.
La jeune femme prit mes mains dans les siennes.
- Gendo san, je vous remercierai jamais assez. C'est une chance que vous étiez là.
Je me grattai la tête riant nerveusement, une chance oui ou peut etre le destin qui sait, pensais - je. Satsuki pencha la tête sur le côté comme si elle semblait lire dans mon esprit.
- Après tout ce n'est peut-être pas un hasard ! Je me rendais au village de Fuga quand j'ai vu ce lac. Son eau clairsemée m'a époustouflé et j'ai voulu m'y tremper. Si j'avais su qu'une créature y vivait.
J'ouvris des yeux ronds, venais elle bien de parler de Fuga, justement le village où j'habitais !!! Cela ne pouvait tout simplement pas être une coïncidence.
- Si vous allez à Fuga, accompagnez-moi donc. C'est justement le lieu de ma destination.
- Oh ! Ce serait avec plaisir.
Satsuki san me laissa prendre les devants et nous remontons la rive jusqu'a à l'endroit où j'avais laissé ma charrette, je sentis son regard se poser sur moi et principalement sur les deux sabres attachés à ma ceinture. Elle s'abstint pour autant de tout commentaire. Les tonneaux attirèrent également son attention et pour cause, une forte odeur de saké ce dégageait de deux d'entre eux, le troisième contenait des feuilles de thé en quantité et le quatrième possédait des armes. Je m'installais derrière la barre et me mit à pousser la charrette pendant que la jeune femme marcha à mes côtés. Elle put lire sur mon visage la difficulté que j'avais à la faire rouler, car elle pinçait les lèvres. Soudain, elle passa sous la barre et se mit à pousser à mes côtés.
- Qu'est-ce que vous faites?
- Je vous aide voyons, il y a-t-il un mal à cela.
- Non, du tout, mais je ne peux vous laisser faire.
- Et pourquoi cela, serait ce parce que je suis une femme me dit elle les sourcils froncés.
Sentent que la tension était en train de monter et loin de moi l'idée de commencer une dispute, je bafouillais une excuse.
- C'est que je ne voudrais pas que vous salissiez vos vêtements.
- Oh, mais si ce n'est que ça ne vous inquiétez pas, ils ne sont pas à moi, c'est un emprunt.
Je haussai les sourcils d'incomphrension, à qui donc avait je affaire et surtout comment se fit-il qu'elle ne fût pas au courant pour le démon vivant dans le lac. En tous les cas, je remarquai qu'elle ne manquait pas d'audace.
Il nous fallut près de deux heures pour apercevoir les premières maisons de Fuga, durant tout le trajet nous n'avions pas beaucoup parlé, à vrai dire je m'étais enfermé dans une sorte de mutisme, car la promiscuité avec une femme me faisait perdre tout mes moyens. Demandez-moi de croiser la lame avec mon adversaire, ou de chasser une créature féroce, je peux le faire, mais me tenir en compagnie d'une belle femme est au-dessus de mes moyens. Sur le chemin menant à l'entrée, Satsuki san regarda les rizières qui longeaient la route comme si c'était la première fois qu'elle en voyait, des femmes étaient justement en train de récolter du riz et d'en déposer dans des corbeilles juste à côté d'elle, certaine d'entre elles portaient même leur enfant sur le dos.
- Les pauvres, cela doit vraiment être pénible comme travail, surtout avec cette chaleur.
- Oui, nous vivons en parti de la récolte de riz, Fuga est assez pauvre et comme la route est assez difficile à emprunter, peu de marchant viennent jusqu'ici.
Le visage de Satsuki san afficha un air peiné, mais elle ne fit aucun commentaire. Je pouvais comprendre son ressenti, pour un inconnu, voir que la vie au village est si difficile peut être assez troublant. Pour autant, les habitants de Fuga n'en étaient pas plus malheureux, car chacun avait une tache qui lui était propre et comme cela, on ne manquait de rien.
Des enfants au nombre de dix nous virent arriver de loin, ils vinrent à notre rencontre et nous accompagnèrent jusqu'au centre du village où je commençais à descendre les tonneaux.
- Gendo, quel est cette odeur ça ne sent vraiment pas bon !
- C'est du saké Nayuki, et pas la peine de me demander, tu n'en auras pas.
- Pouah ! De toute façon, je n'en veux pas, me répondit la petite fille en se bouchant le nez.
Nayuki est une enfant de huit ans perspicace et maligne avec ça, elle guide la petite troupe d'enfants qui l'accompagne.
Un autre enfant avec les joues sales, comme s'il avait enfoui sa tête dans la terre, monta sur la charrette et fouilla dans une boîte avec plein de bricoles qui avait attiré son attention.
- Sen !!
Je lui attrapai le bras et le fis descendre de la charrette. Le garçon sans mot dire me marcha sur le pied et se dégagea pour partit rejoindre ses petits copains.
- Argh !
- Gendo san vous allez bien, me demanda Satsuki san inquiète.
Je hochais la tête, en vérité, le garçon m'avait fait mal, mais je ne pouvais pas perdre la face devant Satsuki. J'attrapai un tube dans la caisse, une petite baguette avec un bout rond y était attaché. Je débouchais le tube, y trempai la baguette et puis souffla dans l'anneau. Une bulle de savon se crea sous l'œil émerveille des enfants.
- C'est beau Gendo, on peut l'avoir me demanda Nayumi.
- C'était justement mon cadeau pour vous, tous les enfants de la capital joue avec.
Je le tendis à la petite fille qui le prit avec joie, elle s'amusa avec sous l'œil envieux de ses autres camarades.
- Hey, Nayumi, partage un peu, ce n'est pas qu'à toi dit Sen.
Nayumi tira la langue à son ami, puis invita tous les autres à la suivre. Je les vis s'éloigner au loin derrière des maisons. Seul un petit garçon de cinq ans au visage rond resta, il tirait sur les vêtements de Satsuki. La jeune femme s'agenouilla pour se mettre à sa hauteur.
- Qui êtes vous madame ? Vous ne vivez pas au village pas vrai ? Demanda l'enfant.
- Je m'appelle Satsuki, lui répondit t'elle en lui caressant les cheveux. Tu peux m'appeler Sachan si tu veux. Et non, tu as raison, je ne vis pas au village, je viens d'une ville très loin d'ici.
- Youpi ! Sachan, Sachan, répéta l'enfant en courant autour d'elle.
Satsuki me regarda le sourire aux lèvres, sa joie me réchauffa le cœur. Lorsque le garçon s'arrêta, il prit la main de la jeune femme, et commença à l'entraîner avec lui.
- Viens, je veux te montrer quelque chose. C'est mon secret à moi.
Satsuki me regarda d'un air énigmatique, comme si elle avait besoin de mes conseils, je lui indiquais de la tête qu'elle pouvait le suivre et qu'il n'y avait pas à s'inquiéter. Satsuki suivit donc l'enfant pendant que moi, je terminais de décharger la charrette.
- Tu es enfin de retour Gendo et en très bonne compagnie en plus. Je suis content, je craignais que tu finisses tes jours seul, me taquina un homme d'âge mûr.
Je sursautai en entendant sa voix, je n'avais pas du tout senti sa présence. Je faillis en lâcher le tonneau de thé.
- Sendo san, vous m'avez fait peur.
- Ne t'ai je donc pas appris à être toujours aux aguets lui répondit l'homme.
Sendo san était un homme aux cheveux blancs relevé en un catogan. Assorti à son kimono, un long sabre qu'il ne quittait jamais, j' entendu dire qu'il dormait même avec.
- As-tu fait ce que je t'avais demandé ?
Pour toute réponse, je lui montrai le tonneau rempli d'arme.
- Et bien, je n'en attendais pas moins de mon disciple. Étaient-ils coriace comme adversaire?
- Oui, mais j'ai appliqué vos leçons et j'ai fini par les battre même si j'ai dû en affronter certains plusieurs fois.
- L'important, c'est d'y arriver et d'apprendre du duel à chaque fois. Tiens ne serai ce pas du saké que je sens.
Sendo san renifla l'odeur soudainement plus attirée par l'alcool que par mes victoires. Lorsqu'il enleva le couvercle, il poussa une forte exclamation et se tourna vers moi le sourcil levé.
- C'est un présent offert par un producteur pour lui avoir sauvé la vie, je ne pouvais tout simplement pas le lui refuser. Puis je me suis dis que cela vous ferait plaisir. J'ai également rapporté des feuilles de Sencha pour Akyo Oba chan
Sendo san leva la main en signe de compréhension puis s'inclina respectueusement en face de la boisson, visiblement plus intéressée par le saké que par le thé. Il retourna dans sa maison et revint avec une petite coupelle et une louche, il se servit un peu de cet alcool qui l'affectionne tant et se rassasia le gosier en poussant un soupir de satisfaction. Les yeux pétillants de plaisir, il se tourna vers moi et me demanda de but en blanc :
- Et cette femme ? Qui est-elle? Elle est beaucoup trop jolie pour être du coin.
- Elle s'appelle Hida Satsuki, elle se faisait attaquer par le dragon quand je suis arrivé au lac. Je l'ai tiré de ce mauvais pas et comme elle allait à Fuga, on a décidé de faire la route ensemble.
- Ainsi donc il s'est réveillé...
- Oui, si je n'étais pas arrivé à ce moment qui sait ce qui lui serait arrivé.
- Nous devons agir, tant qu'il en est encore temps. Le dragon blanc de la légende ne reviendra peut-être plus jamais. Nous ne pouvons laisser nos terres en proie aux ténèbres.
Je hochai silencieusement la tête bien d'accord avec le vieil homme, mais en même temps, je me demandai comment nous pourrions parvenir à le vaincre, nous n'étions que de simples humains et lui un Kami.
A suivre...