23 oct 22

A ce stade du voyage, je pourrais reprendre mon article sur le gout de l’éphémère (cf la creative room du Brésil) pour philosopher sur le fait que toutes les bonnes choses ont une fin ! Déjà certains d’entre vous m’ont gratifié d’un « bien fait ! » jaloux et mesquin… Mais n’oublions pas que dans le plaisir de l’éphémère, il y a certes la notion d'impermanence des évènements, qu’il convient d’accepter et de savourer autant que possible dans le présent de l’instant, ce à quoi je m’attelle facilement ici ; mais il y a aussi la conception cyclique des  choses, ce qui me permet d’ores et déjà de dire : I’ll be back ! Je reviendrai !! Inch Allah.. :-)))

Après être revenu des îles sous le Vent, j’ai donc passé deux jours sur Papeete à plonger et à faire mes petites emplettes au marché, trouver les cadeaux et mon ukulélé tahitien que je souhaitais ramener, et avec Antoine nous partons le jeudi après midi sur Mo’orea, l’autre grande île du Vent en face de Tahiti, à 30-45min en ferry de Papeete.

Que dire de Mo’orea ? Nous convenons avec Antoine que Mo’orea est à Tahiti ce que Deauville est à Paris. C’est le Palavas les Flots de Montpellier, l’Arcachon de Bordeaux, la Baule de Nantes…. C’est ce lieu de villégiature des Tahitiens le week-end ou des touristes voulant se tenir éloignés de la frénésie de Papeete, c’est le lieu de branchitude des tahitiens quand ils ne vont pas à Bora, c’est l’endroit où il y a de vrais belles plages de sable blanc qu’on ne voit quasiment pas sur Tahiti, et où on trouve des hôtels de luxe avec maisons sur pilotis au bord de plages privatisées… C’est l’endroit où l’on y va pour ne plus être entassés les uns sur les autres, mais où en fait.. on ne l’est pas… ;-)

Bref. Mo’orea, c’est magnifique, c’est une île haute dont le centre s’est affaissé selon le principe de la subsidence, laissant sur place une caldeira entourée de différents sommets très esthétiques à regarder, des baies somptueuses et échancrées,  et un lagon aux eaux turquoises parfaitement adapté aux magnifiques photographies et à de multiples activités nautiques. Au bord du récif, les baleines continuent de séjourner pour y élever leur petit baleineau, et nous observons avec une fascination toujours neuve ce couple faire surface devant nous à côté du ferry.

Le séjour à Mo’orea est à l’image de mes escapades sur les autres îles : entre mer et montagne, randonnée et baignade, effort et détente. Nous sillonnons l’île en scooter, retrouvant divers amis d’Antoine qui y habitent, mangeant du délicieux poisson dont le fameux Mahi-mahi dans ses petits lieux de prédilection (la daurade coryphène, énorme, typique, ferme et goûtue comme du thon frais, délicieux)  …

Nous faisons un grand tour dans la caldeira, en suivant la route des ananas pour nous diriger vers le col des 3 cocotiers et des 3 pinus, d’où nous pouvons admirer de magnifiques panoramas sur le mont Rotui et les magnifiques baie de Cook et d’Opunohu (Mo’orea a fait de la culture de l’ananas sa spécialité)

Et nous faisons du kayak et du snorkelling sur le lagon. L’occasion de continuer à voir de multiples jolis poissons,… mais aussi de  nager et d’observer de nettement plus gros poissons et mammifères : nous voilà donc à nager parmi les raies pastenagues et les requins pointes noires, si familiarisés à l’homme qu’ils circulent à même pas un mètre de nous ! Nous les observons, fascinés, se mouvoir dans l’eau et faire leurs allers et venues, ombre noires mouvantes sur le lagon d’une transparence éclatante, qui à notre niveau ne dépasse pas les 3 mètres de profondeur sur fond de sable blanc.

Je comprends la raison de cette proximité si facile quand je vois débarquer un bateau de touristes américaines,  énormes appareils photos de plongée et petits poissons entre les mains, se glissant dans l’eau pour faire une séance de shooting photo, les raies jaillissant à la surface et leur montant carrément dessus… Elles pratiquent le Ray et le Shark fiding, qui sont des pratiques très questionnantes et désormais interdites… en théorie.

(NB toutes ces photos ss marine après  ne sont pas de moi)

En tout cas, c’est impressionnant de voir ces raies se regrouper les unes les autres au fond sous mon masque, certaines pouvant atteindre 2m de long pour 1,5m de large je dirai, tout en étant au milieu de ces squales inoffensifs pour l’homme qui rodent paisiblement autour de nous, nous passant parfois à 50cm à peine !

Nous nous rendons également sur un autres spot, dans le chenal du lagon, où après une bonne heure d’observation et de prospection infructueuse du fait de la circulation des bateaux, nous parvenons enfin à voir une tortue nager dans le fond. Mouvement lent et extrêmement gracieux de ses 2 nageoires avant, je parviens à la suivre pendant quelques minutes, quand elle est rejointe rapidement par une magnifique raie aigle… C’est vraiment fascinant ! Vraiment !

Et pour parfaire la détente et l’image carte postale de la journée, quoi de mieux et de plus évident que d’aller siroter un petit cocktail les pieds dans l’eau sur un petit motu ? :-) Top pour terminer un séjour en beauté !!

Dernière journée pour moi aujourd’hui, avant de reprendre l’avion demain matin. Le retour et le décalage horaire et météo vont être rudes !!! Mes nuits sont toujours aussi courtes et hachurées, ça ça ne s’est toujours pas amélioré… mais l’occasion pour moi de redécouvrir la lecture de Jung, en telle résonance avec ce que j’ai pu aborder au Brésil !  et de vous partager par le biais de ce blog mes aventures et découvertes polynésiennes… J’espère que cela vous aura permis de voyager et de vous évader un peu avec moi, et pour ceux qui ont eu le courage de ne pas que regarder les photos, que cela vous aura intéressé et permis de mieux comprendre, derrière la carte postale clichée, la richesse qui se cache derrière l’évocation de Tahiti et de la Polynésie !

Je vous embrasse, et très bientôt de retour à l’heure française.

Always Charlie