

L'ombre
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L'ombre
Écrit à deux sur une photo de notre ami Fred Dubati. Une petite histoire d'horreur.
Tout allait bien dans le château de l'homme en noir. Il donnait des fêtes à répétition dans la grande salle carrée.
Puis un jour, il n'eut plus envie. Le sourire s'effaça de son visage. Son esprit devint obsédé par cette ombre sur la porte extérieure de son château. Une ombre apparue un jour durant l'été.
Dès qu'il s'en éloignait, il se sentait revivre. Je sais ! vous avez déjà lu ça dans le Horla de Maupassant, mais son histoire est réelle.
Dès qu'il revenait, l'ombre le regardait. Il se retournait en vain, car aucun objet sur la rampe ne justifiait cette ombre.
Il avait peur, peur que cette ombre soit la mort qui l'attendait au tournant. C'est vrai, pourquoi une misérable ombre le rendait-elle malade ? Parce qu'il ne pouvait pas l'expliquer ?
Il cherchait des réponses et n'en trouvait aucune. Il scrutait chaque objet et chaque mur de sa chambre avant de s'endormir. Il se réveillait chaque matin en sueur avec un nœud à l'estomac. Il ne mangeait quasiment plus...
Mon texte
Sir Edward vivait maintenant seul dans son château. Il avait répudié tout son petit personnel ne gardant que son chien, un caniche royal qui avait peur de tout.
Depuis l’apparition soudaine de cette ombre sur la porte, Sir Edward changea du tout au tout. Lui, l’homme à femmes, lui le boute-en-train, l’inconditionnel fêtard, le si mystérieux et si sexy brun au regard ténébreux se transforma du jour au lendemain en un sombre personnage irascible et affreusement torturé. Il se nourrissait de moins en moins et maigrissait à vue d’œil. Ses mains devenues osseuses lui faisaient un mal de chien quand elles s’appuyaient sur le pommeau de sa canne pour le soutenir dans sa démarche.
Son dos voûté, ses joues creuses et son regard vide le rendaient pareil à un moribond atteint de lèpre ou d’une syphilis aiguë. Apollon, son caniche géant, chassait maintenant les rats qui pullulaient dans le château. Il retrouvait ainsi sa fonction première de chasseur. L’ombre ne le quittait désormais plus. Il ne pouvait s’y soustraire. Elle réussit par le confiner dans une seule pièce de sa vaste demeure. Après quelques semaines, enfin, son cousin eut le courage d’entrer dans le château. Il découvrit Sir Edward, étendu sur les tomettes de la chambre, Apollon allongé à côté de lui mastiquant de bon cœur le fémur de son maître.
Depuis cette sinistre découverte, les visiteurs peuvent entendre, certains soirs, les
os de Sir Edward craquer sous les crocs de son chien.
Texte d'Olivier (Instgram @creacotri)

