Cet été là, c’était l’été où tout devenait possible.

A 20 ans, avec notre bande de copains, nous avions réservé un emplacement au camping du Pouliguen, la station balnéaire de Loire-Atlantique encore accessible par rapport à sa voisine la « Bo-Bauloise ».

Depuis mon plus jeune âge, je passais tous mes étés sur la plage du Nau qui bordait les quais animés du port avec ses manèges, ses jeux de fêtes foraines et tout le folklore qui va avec ! Il y avait toujours des queues interminables devant les confiseurs locaux pour glaner les célèbres niniches, de longues sucettes qui vous collaient les dents... Toutes ces animations en faisaient le rendez-vous incontournable des familles en quête d’attractions bon enfant.

J’avais motivé les copains à venir ici car je n’y avais que des bons souvenirs et que par rapport à Rennes, nous étions à moins d’1h30 de nos parents, avec tous les avantages de notre frêle indépendance ! En quelques jours, nous avions pris notre rythme de croisière au Camping du Bois d’Amour. Notre campement était composé de quatre tentes deux secondes, disposées autour d’un cercle imaginaire.

Notre tribu était formée de deux copines inséparables, Marine et Sophie, en quête d’amourettes d’été. Elles dormaient dans la tente bleue, toujours bien rangée avec leurs sacs de couchage faits et frais.

Notre couple de toujours, Emilie et Romain, avait érigé leur petit nid d’amour sous la tente rouge, qui était toujours fermée à double tour.

Et il restait les deux mâles célibataires, moi et Guillaume, qui avions mis toutes nos chances de notre côté en prenant chacun une tente verte.

Malheureusement, au bout de 4 jours d’été chaud et de nuits agitées, il n’y avait aucune trace féminine dans ces antres et ça commençait à sentir dangereusement le fennec !

Déjà quatre jours…

et j’avais l’impression que le temps filait à une vitesse folle en compagnie des copains ; et qu’en même temps, cela faisait une éternité que je visais de potentielles cibles, sans jamais toucher dans le mille ! Pour être totalement franc, le séducteur du coin, ce n’était pas moi, c’était Guillaume ! C’était lui qui était la star de notre équipe de beach volley et qui, une fois le match terminé, sautait dans l’eau en éclaboussant les groupies du jour, au milieu d’éclats de rire… ce qui, en théorie, devait les mettre à moitié dans son lit ! Mais pour l’instant, nous étions à égalité, enfin à un nul partout… Dans 3 jours, nous allions quitter le camping du Bois d’Amour et il était temps de concrétiser.

Si ce n’était pas cette semaine que je passais à l’acte, je resterai puceau toute ma vie, j’en avais l’intime conviction.