Les singes colobes de la forêt de Fathala, au Sénégal, sont en quelque sorte les super-héros du règne animal. Ils défient la sécheresse, le surpâturage, les bûcherons déchaînés et les incendies de forêt qui tentent de gâcher leur fête. 

Les scientifiques de l'IRD (Institut de recherche pour le développement) ont observé ces petits singes et ont été impressionnés par leur capacité à s'adapter à diverses catastrophes écologiques.

Leur refuge forestier a subi des pertes massives : les trois quarts des galeries forestières, leur habitat favori, ont tout simplement disparu. C'est comme si la moitié du menu à volonté de ces primates avait été effacée, mais au lieu de faire la grève de la faim, ils ont décidé de se réinventer.

1. Revoir son régime alimentaire

Tout d'abord, ces experts en survie ont revu leur régime alimentaire, troquant les feuilles contre un menu plus varié composé de fruits, de graines, d'herbes et de tout ce qui pouvait tenir dans leurs mains agiles. "Les feuilles, c'est vraiment la dernière saison, alors place à la nouveauté", ont-ils dû se dire en savourant leurs nouveaux repas.

2. Déménagement et alliances

Plus tard, ils se sont installés dans les mangroves, suivant l'exemple de leurs camarades singes verts. Ils ont formé avec eux une alliance stratégique pour tenir tête aux hyènes et aux chiens qui décidaient de faire du grabuge dans leur quartier.

Aujourd'hui, ces petits acrobates ont décidé de passer du temps au sol, défiant toutes les conventions de la vie arboricole malgré leurs pouces réduits destinés à faciliter les acrobaties d'arbre en arbre. Tout cela s'est produit en moins de trente ans, ce qui est plus rapide que de regarder en boucle une série télévisée à succès.

Il y a de l'espoir pour l'avenir de ces jolis petits singes

Grâce à toutes ces aventures, selon Anh Galat-Luong de l'IRD, leur population n'a connu qu'un léger déclin, passant de 600 à 500 individus. La rapidité d'adaptation de ces singes est fascinante. Reste à savoir si d'autres membres du règne animal s'adapteront aussi bien aux bouleversements que la vie humaine apporte à leurs écosystèmes.