Congratulazioni! Il tuo sostegno è stato inviato con successo all'autore
avatar
Raconter la Terre une image à la fois : l’enfance au cœur de la création avec Yann Bonnin – Partie III

Raconter la Terre une image à la fois : l’enfance au cœur de la création avec Yann Bonnin – Partie III

Pubblicato 15 lug 2025 Aggiornato 15 lug 2025 Istruzione
time 6 min
0
Adoro
0
Solidarietà
0
Wow
thumb commento
lecture lettura
1
reazione

Questo è l'ultimo articolo che puoi leggere questo mese senza essere registrato.

Per superare il limite e sfruttare appieno le nuove funzionalità, accedi o crea un account facendo clic qui sotto: è gratis! Accedi

Raconter la Terre une image à la fois : l’enfance au cœur de la création avec Yann Bonnin – Partie III

Conversation réalisée le 24 juin 2025 en Normandie, à Montigny avec Yann Bonnin, auteur-réalisateur, animateur et directeur de l'animation pour le projet Green Tales. Troisième partie.

Propos recueillis par Imane Tamli, rédactrice multilingue et créative pour Panodyssey.


Green Tales est un projet pédagogique européen qui permet aux enfants de parler d’écologie autrement. Pas avec de grands discours, mais avec leurs mains, leurs dessins, leurs idées. En réalisant un court-métrage en stop-motion et différents diaporamas, ils explorent les quatre éléments de la nature : l’eau, l’air, le feu et la terre. Ils racontent le monde tel qu’ils le ressentent, chacun à leur manière.

Depuis les tout débuts du projet, Yann Bonnin accompagne ces ateliers. Il est artiste, auteur-réalisateur spécialisé dans l’image animée, et surtout quelqu’un qui aime transmettre. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, sur ce que lui apporte ce travail avec les enfants, et sur ce que ça change aussi dans sa façon de créer.


Image composite de la série : Les Shadoks et le Big Blank – Réalisation : Jacques Rouxel et Laurent Bounoure Productions : AAA Productions, Canal+, INA – © 1999, tous droits réservés.


As-tu une anecdote marquante ou un souvenir fort depuis le début du projet ?


Une anecdote ?

Là comme ça, je vois pas, mais je peux déjà dire ça. Green Tales, pour moi c’est du réel à 100%. Des expériences pédagogiques fortes, vécues sur le terrain, qui m’ont enchanté. En Espagne à Ceuta, avec Lucia de la fondation, nous avons eu la chance d’intervenir dans une école vraiment incroyable. C’est vraiment l’école créative où j’aurais rêvé d’aller gamin. Un lieu vivant, stimulant, où les enfants évoluent dans un cadre incroyablement créatif. Les journées étaient rythmées par des ateliers d'animations pour enfants, et le soir, on accueillait des enseignants et des étudiants en formation. Le tout a été à la fois riche et intense humainement.



En Islande à Akureyri, le contexte était différent. L’école où devait se faire le film était fermée, car c’étaient les vacances chez eux. Ce genre d’aléas font partie d’un projet, car synchroniser les calendriers de 4 pays, ça n’a rien d’une science exacte. On doit s'adapter. Avec les enseignants-artistes, on a alors communiqué en visio, et tout a bien roulé. Il faut aussi faire confiance aux gens. Je les savais impliqués et à l'arrivée, leur film d'animation est nickel.


À la place, j’ai animé un workshop d'animation pédagoqique à l’université d’Akureyri avec 66 étudiants amenés à devenir professeurs. Un public différent certes, mais ça fait partie aussi du projet Green Tales, que de former les futurs enseignants. En y réfléchissant a posteriori… Ce que je trouverai dommage, c’est qu’un jour ils n'aient plus besoin de moi, et que je n’aie plus l’occasion d’aller voir des aurores boréales. Là, franchement, ce serait moche !


Trêve de plaisanterie ! Si le public était différent, l’enthousiasme était là tout autant. Beaucoup d’entraide, et les mêmes yeux d’enfants, juste un peu plus grands : on a imaginé un mini-scénario avec un personnage qui boit une canette et la jette par terre… BUG ! Chaque groupe devait trouver une chute différente à cette incivilité. Et c’était parti : ils ont créé et fabriqué leurs marionnettes recyclées, leurs décors, et durant tout ce temps, l’énergie a circulé. Une vraie fourmilière ! Et quand ils sont passés à l’animation, tout le monde participait, aidait, conseillait… Un dessein très animé, si vous permettez ce petit mot.


J’ai fait plein de photos de ces ateliers, et commencé le montage d’une vidéo. L’avantage avec ce type de public, c'est que beaucoup pigent vite et se repassent l’info très rapidement. Ils deviennent vite autonomes. C’est ce qui m’a laissé du temps pour les observer et les filmer. Avec les enfants, ce n’est pas trop possible : je dois être avec eux tout le temps.


À la fin, la quasi-totalité des étudiants étaient convaincus du potentiel créatif, ludique et éducatif de l’animation. Les retours étaient excellents. Une fille m’a dit : « C’est sûr que je ferai de l’animation avec mes élèves ! Ça fait appel à tellement de compétences, de l’imaginaire à la pratique, et en plus, ça se partage avant, pendant et après. C’est incroyablement bénéfique sur le plan pédagogique. »


Que veux-tu que j’ajoute ? N’est-ce pas une belle preuve que le message soit bien passé ?


En Allemagne à Berlin, avec Lucia, nous avons animé un atelier avec une vingtaine de personnes : des professeurs, des étudiants, et comme c’étaient aussi les congés, certains sont venus avec leurs enfants. Tant mieux, on en a profité pour les utiliser comme cobayes, et le pire, c’est qu’ils se sont laissés faire devant leurs parents. :-) Une chouette ambiance et des retours très positifs. À chaque fois, on s’adapte, et ça marche quoi qu’il arrive.






En Turquie, à Adana, j’ai échangé avec une quarantaine d’enseignants, des futurs profs, mais pas d’enfants. Un enthousiasme vraiment plaisant et très encourageant pour la suite.

Parmi les profs, il y avait beaucoup de femmes et d'âges différents, avec des profs plutôt près de la pension, et des très jeunes fraîchement diplômés.

Ce qui me fait penser à une chose importante qui m’a été confirmée avec Green Tales.


Tu m’as demandé tantôt si j'avais une anecdote…

Eh bien, je dirais plutôt une révélation à une de mes aspirations les plus grandes, c’est qu’il est possible de faire de l’intergénérationnel avec l’anim.


À l'époque où j’ai commencé à travailler avec l’arrivée de l'ordinateur, j’ai vite remarqué que pour les gens en fin de carrière, passer aux nouvelles technologies était loin d'être évident. L’inertie rôdait, et s’installait rapidement, s’ils n’y trouvaient une motivation suffisante.


Là, je n’ai pas été le jeune qui motivait les anciens en leur apprenant, mais témoin d’une connivence entre la réticence et l'impatience. J’ai observé que certaines personnes étaient peu motivées à apprendre à manipuler l’application et à animer les marionnettes. En revanche, elles avaient montré un intérêt à imaginer une action et à fabriquer les marionnettes. Eh bien qu’à cela ne tienne ! Je me dis que les plus jeunes profs ou leurs élèves, à l'aise et alertes avec la technologie, peuvent avoir raison des réticences des uns, qui eux sauront davantage être patients et avoir du recul pour la conception et/ou la direction d’un projet. Du coup, je trouve super intéressant l’idée d’associer les deux. Les jeunes peuvent apprendre à des moins jeunes, chacun en fonction de leurs aptitudes et de leurs envies. Et à la fin, on a un film.


Voilà, chaque pays avait sa propre dynamique, ses contraintes aussi, mais partout, ce furent des expériences très humaines. Une richesse et une diversité de rencontres qui donne tout son sens au projet Green Tales.



Qu’aimerais-tu que les enfants retiennent de GREEN TALES, ce projet pédagogique créatif ? Un message, une émotion ?


J’aimerais qu’ils gardent en tête qu’ils ont en eux le pouvoir de créer. Pas besoin d’un studio d'animation à la Pixar, avec des moyens extraordinaires. Un smartphone suffit, même recyclé. Du papier, du carton, de la pâte à modeler, des nouilles, des jouets, eux-mêmes… Et surtout, qu’ils laissent déborder leur imagination. Qu’ils comprennent qu’on peut faire beaucoup avec très peu, en recyclant, en détournant les objets du quotidien, en regardant autour de soi, autrement.

Aussi, j’aimerais qu’ils fassent l’expérience du travail collectif, pour ressentir la force que ça donne. On va plus loin à plusieurs. Créer un film d'animation ensemble, c’est apprendre à écouter, à coopérer, à construire des choses en commun. C’est indispensable pour la confiance en soi des enfants. Et puis aussi, qu’au-delà de l’animation, le projet Green Tales leur montre que leur voix est entendue, qu’elle s’inscrit dans un projet partagé, vivant, ouvert sur le monde et les autres.

Pour moi, le pari est réussi, et il y a fort à parier que, d’ici une à deux décennies, de jeunes réalisateurs et réalisatrices venant des pays où l’on sera passé, raconteront qu'ils et elles ont appris l'animation à l'école, à la maison, en famille et avec les potes.


Ah tiens c’est bête ! C’est la fin, et je me souviens d’une vraie anecdote. En Turquie, mon dernier jour de travail est tombé le jour de mon anniversaire, et toute l’équipe pédagogique a été conviée à venir prendre le thé chez le gouverneur d’Adana. La Turquie, c’est un grand pays, une grande civilisation, ça se ressent quand on est là-bas. J’y retournerai… Pour l’animation pédagogique j’espère, et pour la musique aussi.






Pour découvrir les autres volets de cette conversation, rendez-vous sur la Creative Room Green Tales


Envie d'en savoir plus sur ce projet européen ? Visitez le site officiel de Green Tales


Enfin, ne manquez pas l’article : Echappée créative au Pays de Caux 🍏


Et parce qu’il est aussi musicien, Yann nous a glissé ce morceau où il joue la partie guitare : "Mystery Train" (avec Wilfrid Devaux)


lecture 7 letture
thumb commento
1
reazione

Commento (0)

Devi effettuare l'accesso per commentare Accedi

Puoi sostenere i tuoi scrittori indipendenti preferiti donando loro

Proseguire l'esplorazione dell'universo Istruzione
Méprise
Méprise

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joieBien entendu, un malentendu !

Bernard Ducosson
1 min
Usagers
Usagers

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joieDes gens pressés tout-contre d'a...

Bernard Ducosson
1 min
Découragement
Découragement

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joieTout ce qui est débile y tend !

Bernard Ducosson
1 min

donate Puoi sostenere i tuoi scrittori preferiti

promo

Download the Panodyssey mobile app