"Moi tout seul"
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"Moi tout seul"
C'est un matin comme les autres, où l'on se presse pour l'heure de début d'école ou de crèche... et ce matin là, alors que le temps est compté, à la minute près le planning est sérré, digne de celui du G8, c'est donc ce matin là que bambin numéro 2 choisit de dire "moi tout seul" devant les vêtements préparés de la veille.
Donc là arrivent en conflit toutes les pensées que l'on peut avoir après nos lectures sur l'éducation bienveillante, sur le respect du développement de l'enfant, et sur le fait bassement terre à terre que l'on va louper l'heure d'arrivée et être en retard à de multiples réunions.
Je choisis donc dans un premier temps d'attendre avec la patience d'un yogi que numéro 2 enfile son pantalon, et je m'empresse de fermer le bouton, la sanction tombe "non ! moi tout seul !" et je regrette d'avoir choisi le petit chemisier à fleurs, mais patiemment, je scrute chaque petit bouton qui se ferme, avec un empressement non dissimulé je crie et j'applaudis cette victoire digne d'une médaille d'or aux jeux olympiques.
Je suis passée du mode boudhiste au mode enfer et damnation quand il est l'heure de franchir le pas de la porte, car mon cher et tendre enfant a choisi de mettre ses chaussures toujours en mode solo.
La tension est au plus bas, je dépose l'enfant à la crèche, et au point où j'en suis je me pose et je respire avant de repartir dans cette course effrénée vécue chaque matin.
Je reviens chez moi après des heures de réunion interminables, où j'ai demandé de prendre en charge les dossiers qui n'avancaient pas assez vite à mon goût. Après quelques arrangements avec la logistique de la maison, le repassage, des petits ménages, alors que Jules me dit "mais fais appel à une société qui va faire cela à ta place", je suis devant le fait accompli. Donc moi, qui ne jure que par le fait-main, mets un point d'honneur à ne jamais appeler un peintre ou un artisan, moi qui réalise tous mes repas sans exception, qui bricole et jardine et ai maçonné sans avoir jamais touché une truelle, je me dis une fois de plus que ce vieil adage a bien du sens. Effectivement, "bon sang ne saurait mentir", moi aussi je ne suis pas sortie de la période du "moi tout seul", et c'est avec une joie non dissimulée, que j'esquisse un sourire au bord des lèvres, me disant que la prochaine fois, une fois de plus j'attendrai patiemment cet enfant en route vers l'autonomie, et que je ne pourrai que saluer ses progrès.