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Pourquoi l'agriculture française ne fonctionne plus?

Pourquoi l'agriculture française ne fonctionne plus?

Pubblicato 11 mar 2025 Aggiornato 11 mar 2025 Economia
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Pourquoi l'agriculture française ne fonctionne plus?

Nous avons besoin de manger.

Et pour cela l'être humain a inventé un truc super: l'agriculture, les gars! Et l'élevage aussi! Plus besoin de chasser et de partir à la cueillette, la nourriture est produite sur place! Plus qu'à se poser, fonder des villes et des civilisations!

L'agriculture est la base. On pourrait penser que sans elle tout se casserait la gueule? Eh bien oui c'est toujours le cas. Sauf que dans une économie mondialisée, les choses sont légèrement différentes...



Il n'y a pas si longtemps, dans les années 1950, un paysan propriétaire d'une petite exploitation pouvait tout-à-fait subvenir aux besoins de sa famille.

Depuis, les choses ont commencé à changer: à commencer par les méthodes de travail. On se modernise: on investit dans un tracteur pour produire plus et plus facilement. À ce moment là, il est légitime de penser que tout devrait aller pour le mieux vers un avenir radieux.



Un avenir radieux... Il n'en est rien.

De nos jours un agriculteur peine à vivre de son travail alors qu'il produit 30 fois plus que ce que produisait son grand-père.

Pour des surfaces parfois 100 fois plus grande, il peine à se dégager un simple salaire. Comment est-ce possible?

Eh bien parce qu'en l'espace d'une seule génération, les conditions des agriculteurs se sont considérablement dégradées.

Explications:


la PAC (Politique Agricole Commune) mise en place en 1962 par la Communauté Économique Européenne (la future Union Européenne) avait pour but de développer la filière agricole sur des bases solides, d'assurer des prix minimums ainsi que des revenus garantis aux agriculteurs. Mais cette politique est tombée en désuétude totale.

Au final en 2025 ce que l'on retient principalement de cette politique c'est qu'avec les élargissement successifs de l'UE, elle a surtout mis en concurrence les producteurs européens. Si la PAC a eu quelque succès en son temps, comme la modernisation rapide du secteur, elle a connu de nombreux déboires: surproduction: variations dues aux taux de changes entre les différentes monnaies, etc...

Cette politique est en perpétuelle évolution mais de nos jours, elle ne correspond plus du tout aux besoins réels des agricultures qui exercent dans une économie désormais mondialisée.


En 1950, la majorité des français vivaient en zone rurale. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

En 1955, la France comptait 2,3 millions d'exploitations agricoles.

En 2003, elles n'étaient plus que 590 000.

En 2020, elles passaient sous le seuil des 390 000.




Pourquoi l'agriculture est-elle en déclin?

Déjà il faut bien comprendre une chose: être agriculteur, ça coûte cher. Très cher.

Il faut acheter ou bâtir les bâtiments pour l'exploitation, investir dans de nombreuses machines, les entretenir, se fournir en carburant en grande quantité, s'assurer de la santé des animaux, payer les visites vétérinaires, être aux normes alimentaires... Tout cela coûte du pognon.


Une fois cela dit: "Bon ben y'a qu'à vendre un peu plus cher que ce que ça a coûté de produire alors où est le problème?"

Le problème c'est tout d'abord l'inflation. Tous ce que l'on vient de citer devient de plus en plus cher. Alors que les prix de revient des agriculteurs eux ne changent pas.

"Bon ben si c'est que ça, y'a qu'à produire plus pour gagner plus!"

On pourrait le croire en effet. Sauf que les agriculteurs sont aujourd'hui en concurrence avec des exploitants parfois à l'autre bout de la planète. Ils n'appliquent pas les même normes, n'ont pas les mêmes salaires et pratiquent parfois des traitements illégaux en France, ce qui ne les empêche pas de nous vendre leurs productions


Et à cela il faut ajouter qu'un agriculteur seul ne peut pas s'occuper d'une exploitation devenue trop grande pour assurer un rendement payant! Imaginez: Vous êtes dans votre exploitation et vous travaillez du lever au coucher du soleil afin d'assurer une production maximale. Vous n'avez pas le choix puisque c'est votre unique moyen de vous dégager un maigre salaire. Que risque-t-il de se passer?

Une maladie? c'est hors de question: qui va s'occuper des animaux? au boulot!

Une erreur? Un problème avec le produit? Il ne sera pas acheté. Plus qu'à vider vos cuves de tonnes de lait et de regarder vos centaines d'heures de dur labeur doucement s'écouler vers les égouts.


L'agriculteur fait partie d'une chaîne de production. Il en est d'ailleurs le premier maillon: celui qui fournit l'intégralité de la matière première. Sans lui. Point de production. Et c'est bien la pire des places. Parce qu'en cas de problème, on remonte toute la chaîne pour trouver ce qui a foiré, et ça arrive bien souvent jusque chez lui. Problème d'Hygiène? de Qualité? de Maltraitance animale? Il va falloir le régler rapidement monsieur!


Sauf que lorsque l'on s'occupe d'une exploitation qui n'est plus à taille humaine, vous pouvez passer des mois et parfois même des années à vous relever d'un problème qu'il y a eu sur votre exploitation. Donc vous investissez pour que cela n'arrive plus, vous vous endettez puisque encore une fois vous ne parvenez pas à dégager de salaire! Et ... Parfois c'est là qu'un nouveau problème vous frappe. Vous n'avez pas fini de régler le précédent qu'il faut à nouveau emprunter pour moderniser, mettre aux normes, etc... C'est le cercle vicieux. Plus vous mettez aux normes plus vous vous endettez, plus vous travaillez, moins vous voyez votre famille, plus vous développez des problèmes physiques ou mentaux... parfois jusqu'au suicide.


Et lorsque cela arrive, le principal problème pour les distributeurs, eux ça va juste être d'avoir à se fournir ailleurs et hop on recommence le tour de manège.


Il n'y a pas d'issue pour les agriculteurs dans ce fonctionnement.

Ils ne peuvent pas embaucher vu qu'ils n'ont pas d'argent pour le faire.

Ils ne peuvent pas arrêter de travailler sans faire péricliter toute la ferme: il faut bien acheter le fourrage pour les animaux et tout le reste!

Ils sont pris dans un engrenage inarrêtable et à l'issue souvent fatale.


Être agriculteur de nos jours est une torture morale et financière et mets en danger même les personnes entourant le travailleur, qui peut sombrer dans l'alcoolisme pour noyer sa peine engendrant ce que l'on sait bien: problèmes familiaux, violences, et voir pire...


L'agriculteur n'est plus un travailleur. Il est une machine humaine dans un monde de machines industrielles. Et toutes ces contraintes entraînent encore plus de problèmes comme la maltraitance animale. Qui arrive alors même que c'est bien la dernière chose que souhaite l'agriculteur: ses animaux il les aime! Ils sont son gagne pain et il les considère parfois comme des membres de la famille, mais le productivisme, lui, pousse à la souffrance. Car il faut toujours plus pour rester concurrentiel. Engendrant toutes les souffrances susnommées.


Combien gagne un agriculteur?

Prenons l'exemple d'un litre de lait. Demi-écrémé vendu en grande surface à 87 centimes.

le producteur gagne en moyenne 24 centimes brut.

Une fois déduit toutes les dépenses pour assurer la continuité de la production, son revenu net n'est plus que de 3 centimes par litre.

Les industriels, ceux qui récoltent, pasteurisent et emballent le lait en touchent 36 centimes du litre.

Puis vient la distribution: 23 centimes par litre.

Enfin les taxes: la TVA récupère 5 centimes par litres.


Ces chiffres ne sont pas immuables, et depuis les années 2000 la part des industriels et des distributeurs tend à augmenter, tandis que celle des agriculteurs stagne au mieux, et a même tendance à baisser depuis 2020.


Exemple: il y a 20 ans, un litre de lait coûtait en moyenne 30% de moins qu'aujourd'hui:

L'agriculteur en touchait 26 centimes

L'agro-industrie 21 cts

La distribution 10 cts.

et la TVA 3 cts.


Donc les agriculteurs ne s'en sortent pas. Ils vivent bien souvent sur le salaire de leur conjoint(e) ou reçoivent une aide extérieure de bonne volonté, souvent celle des parents retraités qui donnent un coup de main pour adoucir la charge de travail de plus en plus importante sans qu'aucun revenu supplémentaire ne soit à la clé. En un mot comme en cent: les agriculteurs doivent mettre les bouchées doubles, triples pour vendre à des prix concurrentiels et tout cela pour rien.


Ce n'est pas travailler plus pour gagner plus, là c'est travailler 5 à 10 fois plus pour rien.

Le salaire ne bouge pas. Alors que la grande distribution se gave.


Alors oui il existe des subventions afin de permettre à ces installations de survivre, on estime que sans elles, seulement 5% des exploitations seraient capables de continuer à produire et à se dégager un salaire correct.

Plus de subventions: c'est 95% des exploitations qui ferment.


En 35 ans, ces subventions ont été multipliées par 11! Pour quel résultat? Sur la même période, le revenu des exploitations a diminué de 10%.

Pourquoi?

Toujours la même chose: il faut produire plus, plus vite et moins cher.

Sauf qu'un agriculteur seul ne peut pas faire cela. C'est un homme. Pas une machine.

Sitôt arrivées les subventions sont aspirées dans les dettes: entretien des véhicules, achat du carburant, etc... Hors la distribution baisse les prix puisqu'elle considère que les agriculteurs se sont rémunérés de ces subventions. Voilà comment on arrive à une situation ubuesque où même en investissant dans une filière, on ne résout pas ses problèmes.

Le principal problème aujourd'hui: c'est la distribution qui décide des prix.


Et en plus on leur demande aux exploitants de faire des efforts pour se décarboner...

Il faut vraiment ne pas avoir compris la situation pour se permettre de demander quoi que ce soit aux travailleurs de la filière agricole. Les problèmes sont tellement nombreux. Rien ne changera tant qu'ils n'auront pas été résolus un par un et ça peut passer par plusieurs solutions:

-Nationaliser le secteur agricole.

-Assurer un revenu de base minimum. (J'ai bien dit un REVENU minimum, pas un prix)


C'est la seule solution que je vois pour garantir de manière pérenne la souveraineté alimentaire du pays.

Mais c'est sûr ce n'est pas une solution libérale.

Le marché ne va pas aimer des producteurs dont le revenu ne dépend pas des ventes.





De nos jours, le risque de suicide d'un affilié au régime agricole est supérieur de 43% par rapport à l'assuré social moyen.

C'est la 3e cause de mortalité dans la profession après les cancers et les maladies cardio-vasculaires.


Chaque jour en France, environ 2 agriculteurs mettent fin à leurs jours.


Source:

Brut

Ouest-France

InfoStat Presse

Wikipedia

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