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La Dernière Conversation

La Dernière Conversation

Pubblicato 27 set 2024 Aggiornato 27 set 2024 Drama
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La Dernière Conversation

Le soleil déclinait lentement à l'horizon, peignant le ciel de nuances orangées et pourpres. Le lac, calme comme une surface de verre, reflétait chaque teinte avec une précision presque divine. Robert et David marchaient côte à côte, leurs pas synchronisés, mais leurs pensées probablement bien éloignées. Depuis des années, ils revenaient ici, chaque été. C'était devenu une sorte de rituel, une manière de se rappeler leurs jeunes années, celles où tout semblait simple, où la vie n'était qu'une suite de journées interminables baignées de lumière.

Aujourd'hui, cependant, l'air semblait plus lourd, comme chargé d'une gravité invisible. Peut-être était-ce à cause du passage inexorable du temps, ou bien l'accumulation des pensées non partagées, celles que l'on laisse mûrir en silence jusqu'à ce qu'elles éclatent.

— C'est beau, ici, murmura Robert, brisant le silence.

David hocha la tête sans répondre, les yeux rivés sur l'eau. Lui aussi, il trouvait cela beau, mais d'une beauté mélancolique. Ce genre de beauté qui rappelle que tout est éphémère, que même les plus belles choses finissent par disparaître.

— Tu te souviens de cet endroit ? reprit Robert après un moment, une lueur de nostalgie dans les yeux.

— Comment oublier ? répondit David en souriant légèrement. On a passé des étés entiers à faire les fous ici.

Robert esquissa un sourire, mais celui-ci ne toucha pas vraiment son regard. Il semblait perdu dans une réflexion plus profonde.

— Je me demande, commença-t-il, hésitant un instant. Je me demande si... tout ça... ça suffit.

David le regarda, intrigué.

— Suffit ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

Robert poussa un soupir, puis tourna la tête vers lui.

— La vie, David. Est-ce qu’on en a fait assez ? Est-ce qu’on a vraiment... vécu ?

David laissa la question flotter un instant, comme un caillou que l'on jette dans l'eau et dont on observe les ondes s'étendre.

— Tu cherches une réponse ? finit-il par demander.

— Peut-être pas une réponse exacte, mais... une réflexion, je suppose.

David s'adossa à l'arbre derrière eux, ses mains fourrées dans les poches de sa veste. C'était un vieux chêne, immense, qui dominait le paysage. Il se rappelait être monté dans cet arbre des années auparavant, un gamin insouciant, comme si le monde entier lui appartenait.

— Je sais pas si on peut vraiment mesurer ça, répondit-il enfin. La vie, c'est pas quelque chose qu'on coche sur une liste. Tu sais, comme un "mission accomplie". C'est plutôt... un chemin. Un chemin qu'on prend, et où on trébuche, où on se perd parfois.

Robert sembla méditer ces paroles. Il hocha lentement la tête, mais son regard restait soucieux.

— Mais... ce chemin, comment sait-on s'il nous a menés quelque part ? Je veux dire, on avance, oui, mais est-ce qu’on arrive à destination ? Est-ce qu’on en ressort grandi ? Ou est-ce qu’on se contente de survivre ?

David sourit légèrement. Il y avait dans cette question une inquiétude qu’il comprenait bien. Qui ne s’était jamais interrogé sur la finalité de son existence ?

— Survivre, c’est déjà pas mal, tu sais. Et puis, qui te dit qu'il y a une destination ? Peut-être qu'il n'y a rien à atteindre. On avance, on fait des choix, on vit des moments. Et c’est tout. C’est ça, la vie.

Robert s’appuya contre le tronc, les yeux fixés sur l’horizon.

— Tu penses vraiment qu’il n’y a rien de plus ? Rien après ?

Le ton de sa voix trahissait une crainte sourde, celle que David connaissait bien. C’est une peur universelle, celle qui s'invite souvent dans les esprits avec l’âge, comme une ombre qui s’étend petit à petit.

— Je sais pas, répondit David après un long silence. Personne ne sait, je crois. Mais c’est peut-être ça, le plus grand mystère, non ? L'incertitude. Elle nous oblige à vivre pleinement, à savourer ce qui est là, maintenant, parce qu’on sait pas ce qu'il y a après. Peut-être rien. Peut-être quelque chose. Et si c'était vraiment la fin ? demanda Robert, d’une voix à peine audible.

David le regarda, son sourire s’effaçant un peu. Il connaissait cette peur, cette anxiété qui saisit les gens lorsqu’ils commencent à réaliser que leur temps est compté. C’était une question que lui-même avait évitée autant que possible, mais elle revenait toujours.

— Si c’est vraiment la fin, dit-il doucement, alors il faut que chaque moment compte avant qu’elle arrive. Il n’y a pas de réponse toute faite, Robert. Il n’y a que des moments qu’on choisit de vivre ou pas. C’est comme ça que je vois les choses.

Il fit une pause avant d'ajouter :

— Et si la mort est la fin de tout, alors elle n'est pas si effrayante. Ce n’est que la conclusion naturelle de ce que nous avons commencé. Il n’y a rien à craindre dans quelque chose d’inévitable.

Robert l’écoutait attentivement, ses yeux fatigués scrutant les traits de son vieil ami.

— C'est facile à dire, mais... moi, j'ai peur, admit-il finalement.

David le regarda avec une tendresse particulière, celle que l’on accorde aux amis de longue date, à ceux qui partagent nos secrets les plus sombres.

— Et c'est normal, répondit-il. Tout le monde a peur. La peur fait partie de la vie. C'est peut-être même ce qui la rend précieuse. On a tous ce moment où on se demande si on a assez vécu, assez aimé, assez ri. Mais au fond, ce sont des questions sans réponse. On n’a pas de manuel d’instruction pour la vie, Robert.

Robert détourna le regard, fixant à nouveau le lac. L'eau scintillait sous les derniers rayons du soleil.

— J'aurais aimé comprendre ça plus tôt, dit-il enfin.

— Il n'est jamais trop tard, lui assura David en posant une main sur son épaule. Ce n’est jamais trop tard pour comprendre que vivre, c'est aussi accepter de ne pas tout contrôler, de ne pas tout savoir. On avance, parfois dans l'obscurité. Mais on avance quand même.

Un silence s'installa, mais il n'était pas lourd, ni gênant. Il était apaisant, comme une respiration partagée entre deux amis.

— Tu sais, reprit David après un long moment, j’ai toujours pensé que la vie était comme une rivière. Elle suit son cours, sans jamais vraiment savoir où elle va. Parfois, elle est calme, d'autres fois, elle s'agite. Mais elle avance toujours. Elle ne se pose pas de questions sur le sens de son voyage. Elle se contente de couler.

Robert acquiesça, absorbé par cette métaphore.

— Et nous ? demanda-t-il.

— Nous, on est comme les gouttes d'eau dans cette rivière. On fait partie du courant, on se laisse porter. Et puis un jour, on rejoint la mer. Ce n'est pas la fin, c'est juste un autre passage.

Robert resta silencieux un moment, digestant les mots de David. La métaphore lui plaisait, mais elle n'apaisait pas totalement son inquiétude.

— Et si je ne veux pas rejoindre la mer ? Si je veux rester ici, dans ce moment précis ?

David sourit.

— C'est l'une des choses qu'on ne contrôle pas, mon ami. Le temps continue, que tu le veuilles ou non. Ce qu’on peut faire, par contre, c’est savourer chaque moment avant de devoir se laisser emporter.

Le soleil avait presque complètement disparu maintenant, laissant place à une lueur rose pâle dans le ciel. Les deux hommes restaient assis, l'un à côté de l'autre, les pensées partagées mais aussi individuelles, reflétant cette dualité de la vie : on traverse ensemble certaines expériences, mais on est toujours un peu seul dans notre manière de les vivre.

— Je suppose que tu as raison, dit Robert dans un souffle. Mais c’est difficile, parfois. Difficile de se dire qu'on est juste... de passage.

— Oui, c’est difficile. Mais c’est aussi ce qui rend la vie précieuse, tu ne crois pas ? répondit David, avec une certaine douceur dans la voix. Si on avait l'éternité, on ne ressentirait peut-être pas la même urgence à vivre, à aimer, à profiter.

Robert ferma les yeux un instant, inspirant profondément l'air frais du soir. Il y avait quelque chose de rassurant dans les mots de David, même s'ils n'étaient pas une réponse définitive.

— Peut-être que le secret, c'est justement ça, reprit David. Accepter qu’on ne saura jamais tout. Que la vie est pleine de mystères. Que la mort en est un autre. Mais tant qu’on est là, tant qu’on respire, on a encore la possibilité de choisir ce qu’on fait de ce mystère.

— Et toi, tu n'as pas peur ? demanda Robert, un peu curieux.

David prit un moment avant de répondre, réfléchissant profondément à la question.

— Si, parfois. Mais je me rappelle alors que la peur est normale. Que c’est une réaction naturelle à l’inconnu. Ensuite, je me dis que si je passe tout mon temps à craindre la fin, je risque de rater tout le reste.

Il regarda Robert avec intensité.

— On ne peut pas éviter la mort, mais on peut éviter de la laisser gâcher ce qu’il nous reste à vivre.

Robert resta silencieux, ses pensées virevoltant dans toutes les directions.

David continua, la voix paisible, absorbé par ses propres réflexions. Il scrutait l'horizon, où le soleil avait maintenant totalement disparu, laissant place à une pénombre douce.

— Tu sais, je crois qu’on passe trop de temps à s’inquiéter de ce qui nous attend. La mort… on la redoute, mais elle fait partie de ce grand cycle. Peut-être qu'au fond, elle n’est pas si différente de la vie. Un passage, comme une porte qui s'ouvre vers quelque chose d'autre, ou peut-être vers rien du tout. Mais ce "rien", ce silence éternel, est peut-être plus apaisant qu'on ne l'imagine. Qui sait ? Peut-être qu'il n'y a pas de souffrance dans ce rien, pas de regret, pas d'angoisse.

Il s'arrêta un instant, réfléchissant aux mots qu'il venait de prononcer.

— J'ai l'impression que le sens de tout ça, c'est juste d’accepter. Accepter qu’on ne saura jamais ce qu'il y a derrière la porte, mais aussi accepter que tant qu'on est ici, on doit faire ce qu'on peut. Aimer, rire, et parfois pleurer. Mais surtout, ne pas oublier de vivre. Parce que c’est ça, finalement, la vraie réponse.

David tourna la tête vers Robert, s'attendant à une réaction, un sourire, un soupir, une réplique amusée. Mais il n'y eut rien. Juste un silence profond, presque trop calme. Robert était immobile, assis contre le vieux chêne, les yeux mi-clos. Le visage détendu, presque paisible, comme s'il écoutait encore attentivement chaque mot de son ami.

David fronça les sourcils, une étrange sensation lui nouant soudain le ventre. Il se pencha légèrement vers lui.

— Robert ? appela-t-il doucement.

Pas de réponse.

— Hé, Robert, je suis en plein monologue, là… réveille-toi un peu, lança-t-il avec un sourire forcé.

Mais la voix de David trahissait une inquiétude qui grandissait à mesure que les secondes s'écoulaient dans un silence de plus en plus lourd. Il posa une main tremblante sur l'épaule de Robert, espérant le sentir bouger, réagir, ne serait-ce qu’un instant.

Rien. Juste une quiétude étrange, celle qu’il avait vue sur le visage de tant d’autres. Un calme profond, insondable. Le genre de calme qui ne laisse aucune place au doute.

David s'arrêta, le souffle coupé, réalisant enfin. Son cœur se serra. Robert n’était plus là. Il s’était éteint en silence, comme une bougie dont la flamme vacille avant de disparaître, doucement, sans douleur apparente.

Les larmes montèrent, mais David resta figé, le regard rivé sur son ami, désormais paisible. Il murmura alors, presque pour lui-même :

— Tu as trouvé ta réponse, hein ?

Il s'assit à côté de Robert, l'épaule de son vieil ami toujours sous sa main. Le vent soufflait doucement à travers les branches du chêne, et le lac, en contrebas, reflétait les premières étoiles de la nuit. Il y avait quelque chose de profondément apaisant dans ce moment, malgré la douleur silencieuse qui envahissait David.

Il resta là, immobile, incapable de dire combien de temps s’était écoulé. La nuit était tombée, mais étrangement, il ne se sentait pas seul. Robert était parti, oui, mais son départ semblait si… naturel. Comme si, finalement, la vie et la mort avaient toujours fait partie du même dialogue, une conversation ininterrompue entre deux états d'existence.

David reprit son souffle, puis murmura doucement, presque en écho à ses pensées :

— Bon voyage, mon ami.

Le dialogue était terminé. La conversation, en apparence close, flottait encore dans l'air. Mais, au fond, elle n'était pas finie. Elle continuait, quelque part, dans l'invisible, là où les mots et les silences se rejoignent.

 

Peinture extraite du domaine public :

Deux Hommes au bord de la mer

Caspar David Friedrich
  • Date: 1817
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