A quoi bon lire les mémoires de Dieu ?
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A quoi bon lire les mémoires de Dieu ?
Ça fait tellement longtemps que je devais écrire ses mémoires. vous savez ce que c'est occupé à s'occuper des enfants. OK je n’en ai pas, contrairement à mes conquêtes féminines et masculines - bisexualité oblige. Je suis Dieu, pardon ; occupé à superviser toutes ces demandes de trois religions que vous réunissez sous la terminologie “monothélite”. Sans oublier toutes celles et ceux qui ne s'assument pas lançant des “Oh mon dieu” en cachette, transis par la peur. J'aime entendre ces “Oh mon Dieu”, aussi divers que le nombre de croyants. Le “Ooooh mon dieuuuuu” au moment de l'orgasme reste le plus fabuleux ; mon appareil auditif jouit d'être appelé dans un moment intime. Je plaisante mais que feriez-vous à ma place. On m'appelle, on me demande de trouver des solutions incurables. Attendez, vous avez un cancer et ne suis pas oncologue ; calmez-vous et faites appel à votre bon sens. Et je ne vous parle pas des complotistes.
A quoi bon lire les mémoires de Dieu ?
Surtout venant de la part d'un auteur qui n'a pas publié jusqu' alors. Peut-être par curiosité. On parle de Dieu et non pas du premier venu. D'ailleurs, j'aimerais bien savoir de quelle manière vous me visualisez. Les petits comiques de Fluide Glacial et fanzines caustiques aiment bien me faire sur un nuage avec une barbe et un nez rouge. A l’exception du nuage, vous n’y êtes absolument pas. La question ne se pose pas chez les amis musulmans, car aucune représentation iconographique n’est autorisée. Concernant les juifs, n’allez pas dessiner un gros nez et un chapeau, les antisémites pullulent déjà assez sur cette planète qui ne tourne pas rond. Il va falloir retravailler cette formulation pour m’éviter des explications auprès des Gilets jaunes.
J'ai ouïe dire que Michel Houellebecq n'apprécie guère que mes mémoires sorte simultanément aux siens. Cher fumeur invétéré, tu croyais que tes excès allaient intéresser davantage électeurs que mes paroles venu d'outre-tombe. la différence entre toi et moi Michel c'est que, je n'ai pas besoin d'écrire pour vivre. L'argent n'est pas un problème pour moi. ma petite entreprise ne connaît pas la crise chantait Alain Bashung ; et mais vu ton train de vie j'imagine que tu as besoin de caillasse. allez ne prends pas mal tu as un public fidèle je suis sûre que tes deux trois modifications dans tes premiers ouvrages donneront envie d'acheter cette intégrale qu'ils ont pourtant confectionnée au fil des années.
Comment occupe-je mes journées ?
Je me suis calmé sur ma consommation de cigarettes. Voilà l’un des avantages à s'appeler Dieu, on s’estime immortel. Une impression seulement car ma langue et mes poumons peuvent aussi passer par la case cancer. Cette histoire de paradis n’est qu’un vulgaire argument marketing. Cela marche vu les milliards de croyants qui invoquent mon nom à travers leurs prières. Admettez que c’est ridicule de se réunir dans un endroit que personne n’a vu mais que tout le monde espère. Excusez la comparaison graveleuse mais une publicité en ligne sur l’agrandissement de votre pénis ne vaut pas mieux. Vous vivez où pour croire que le paradis existe ? Si j’observe bien, la lutte des classes s’accroît sur la mappemonde et nombreux lieux d’habitation côtoient misère et pollution. Les ultralibéraux ont de la chance que les pauvres aient assimilé leur idéologie - j’entends l’individualisme entre semblables - car en s’unissant comme ils savaient le faire à l’époque de Léon Blum puis avec Mitterrand, les riches redistribuaient plus équitablement le fruit du travail collectif. N’allez pas vous imaginer que je suis un dangereux gauchiste, je suis Dieu et observe depuis mon nuage des êtres pauvres et isolés qui feraient mieux de s’unir et s’aimer.