Autobiographie #2| visage, ventre, visages
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Autobiographie #2| visage, ventre, visages
J'ai repris un ancien atelier du site tierslivre.net s'intitulant "autobiographies". Qu'est ce que j'espère? Séparer le bon grain de l'ivraie? y'a toujours un peu de ça "dedans", même si que je veux pas. Je voudrais réussir à "travailler" sur Denton. Mais. Travailler sur Denton, c'est pas travailler sur Denton. C'est tout le "je". Alors quoi? Où on en est de la traduction du Journals, hein???
Si j’ai bien compris, variation possible autour de 3 portraits de 10 lignes, personnages-characters. Distance nécessaire.
Trouver 3 personnes à décrire…incroyable comme ça me parait compliqué. Trouver 3 personnes. J’ai tout de suite eu l’idée de prendre 3 objets, mais je vais essayer de tenir la consigne.
1)Mali, dernière image
2)Ben au Maroc
3)Rodolphe, visage.vidéo rire.
Mali. Je ne sais pas après toutes ces années, dès la première fois que je m’en suis souvenue, j’ai douté. Mais pourtant, aucun autre prénom ne me vient. « Mali », c’est ton prénom là, quelque part dans ma tête et sur mes joues où tes mains se posèrent le dernier jour de classe de CM2, avec Mr Filstroff, partagé. Tout le monde savait que je partais pour « sortir d’ici ». De la ZUP. De Borny. C’était au début de l’année, genre octobre ou novembre, je ne sais pas. Ce que je vois ce sont tes mains qui prennent mon visage avec une douceur que je n’ai jamais ressentie depuis et qui m’échappe à l’écrire, et de tes mots : « tu ne m’oublieras jamais, hein !!! ». Voilà ce qu’il me reste de toi. Une douce injonction à ne jamais t’oublier. Je ne t’ai jamais oublié.
Il était grand, beau. Il avait une cicatrice sur le bras, en forme d’éclat d’étoile. Quand il était là, 6 mois de l’année, j’étais protégée. On s’allongeait dans le salon marocain et on regardait des westerns spaghettis. Moi sur son ventre, tout mon petit corps tenait sur son ventre. Je ne peux plus me mettre sur ce ventre qui me protégeait, alors je ne peux plus regarder de westerns spaghettis.
Je l’ai tellement haï que l’image de son visage dans ma mémoire me met en position acrynomique réflexe. Ce qui est con, c’est qu’on a le même. Je veux dire exactement le même. Des jumeaux à quatre ans d’écart. Ma sœur l’a vu dernièrement, c’est-à-dire il y a quelques années. Je n’ai pas pu m’empêcher, j’aurais voulu, mais je n’ai pas résisté. « il me ressemble encore ? »… « ah mais c’est fou, vous avez les mêmes mimiques, le même rire…tout pareil !!! ». Et merde. J’aurais vraiment pas du demander. La première fois qu’elle l’a rappelé, il y a encore plus d’années, elle a discuté avec lui pendant 10 minutes avant de lui demander : « au fait, tu sais à quelle sœur tu parles ? ». La formule, c’est un truc de famille…ça doit surtout se nicher quelque part dans les mitochondries je suppute. « Ben, oui ! à Alexia ! »… « Perdu ! », et elle a raccroché. On a ri, on a bien ri. On rit encore.