On prend son temps et on profite
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On prend son temps et on profite
Noël approche ! Les bougies s’allument, les sapins se parent, les guirlandes dansent et clignotent avec art. Quand soudain, les guirlandes se décrochent, les bougies s’éteignent, et même les sapins semblent être pris de panique. Dans les cuisines, les habitants cessent de mijoter leurs délicieux mets. Que se passe-t-il ?
Alizée, six ans, se met sur la pointe des pieds pour regarder par la fenêtre enneigée. Les sapins se sont calmés, cela n’aura duré qu’un instant. Elle scrute l’extérieur pour essayer de deviner ce qu’il s’est passé. Une grosse rafale de vent tout simplement ? Mais maman a arrêté de cuisiner. Elle a éteint le gaz sous la grosse marmite et descendu les ourlets qu’elle avait faits à ses manches.
— Il se passe quoi maman ?
— Rien ma chérie, ne t’inquiète pas, je dois juste sortir quelques instants. Tu restes bien sage d’accord ?
Alizée hoche la tête et se remet à observer par la fenêtre, mais elle ne peut pas voir sa mère, sortie par la porte arrière. De ce côté-ci de la maison, rien ne bouge.
Après un instant d’hésitation, elle abandonne son observatoire qui ne veut rien lui expliquer et court mettre son manteau bien chaud, son bonnet à pompon et ses gants de laine si mignons. Ainsi parée, elle ouvre doucement la petite porte par laquelle sa mère est sortie et regarde, ses yeux plissés contre le froid.
Elle voit de l’agitation au loin et essaye de mieux voir, mais sans succès, elle ne réussit pas vraiment à distinguer ce qu’il se passe. Il faut dire qu’il fait nuit depuis longtemps, c’est le solstice aujourd’hui, la nuit la plus longue de l’année.
Alors elle prend son courage à deux mains et sort franchement, refermant doucement la porte derrière elle. La neige est haute et elle fait bien attention à placer ses pieds dans les empreintes laissées par sa mère afin de ne pas trop s’enfoncer. Ce n’est pas toujours facile et elle finit par sauter à pieds joints dans chaque trace, se fatiguant rapidement.
En s’approchant, elle commence à voir un peu mieux. Il y a beaucoup de monde. Le village tout entier semble s’être rassemblé sur la place. Cependant, elle remarque très vite que ses amis ne sont pas présents, vu qu’il n’y a que des adultes.
Elle hésite. Si elle s’approche encore, elle risque d’être aperçue et renvoyée chez elle. Au final, elle décide de s’écarter du chemin tracé par sa mère pour aller se cacher derrière le puits du village. Il n’y a que quelques mètres à faire pour l’atteindre, mais c’est vraiment dur avec la neige qui lui arrive aux genoux. Elle est cependant très heureuse de sa décision, car une fois arrivée elle est bien placée pour observer sans se faire remarquer.
Au milieu des adultes du village, un traîneau. Devant le traîneau, de magnifiques rennes. Et enfin, debout à faire de grands gestes, le père Noël.
Le père Noël ? Ici ? Le 21 décembre ? Mais ce n’est pas le bon jour ! Elle tend l’oreille, essayant de comprendre. À la fois excitée et affolée. Pourquoi le père Noël était-il ici ? Est-ce qu’il venait plus tôt pour punir les enfants pas sages ?
— Vous êtes sûr que vous ne pourrez pas passer le 24 au soir comme d’habitude ?
Elle reconnaît la voix, c’est celle du boulanger. Il n’a pas l’air inquiet, juste étonné.
— Mes braves, vous voyez bien comme c’est compliqué avec un si petit traîneau. Je dois faire des allers-retours sans arrêt le soir de Noël. Alors, comprenez bien, moi personnellement, ça ne me dérange pas plus que ça, mais les lutins ils m’ont dit que ce n’était pas gentil pour mes rennes de les épuiser ainsi. Rodolph surtout, il commence à se faire vieux. Il a déjà plusieurs centaines d’années, vous savez ?
— Alors vous passez plus tôt ?
— Ce n’est pas que je passe plus tôt, c’est juste que… hum… comment dire… j’allonge un peu la période de Noël. Alors ? Vous en dites quoi ? Si vous ne voulez pas, je vais être bien embêté et mes lutins ne seront pas contents.
Alizée, les yeux ronds comme des soucoupes, entendit alors sa mère intervenir :
— Ah ben ça, mieux vaut éviter hein ? Sinon ils risqueraient de mettre nos enfants sur leur liste des enfants pas sages et de nous fabriquer des jouets tout cassés l’année prochaine !
Alizée hocha la tête vigoureusement, bien d’accord avec sa maman. Elle ne voulait surtout pas se retrouver sur la liste des enfants pas sages, elle avait fait beaucoup d’efforts depuis au moins plusieurs jours !
— Alors c’est bon, je peux vous les laisser, vous les cacherez bien ?
— Oui oui, on a été un peu surpris par votre arrivée inattendue, mais on va faire comme vous dites.
Le père Noël se mit alors à distribuer les cadeaux aux adultes présents. Alizée faillit pousser un cri lorsqu’elle vit sa maman prendre possession d’un gros cadeau emballé magnifiquement. En toute hâte, elle retourna dans leur maisonnette et reprit son poste devant la fenêtre.
Lorsque sa mère revint quelques instants après, elle se remit devant les fourneaux comme si de rien n’était, après avoir fait un saut dans le cellier.
Alizée pouffa, se doutant que c’était pour y cacher son si joli cadeau.
— Alizée ? Pourquoi tu rigoles comme ça ?
— Maman ? Tu sais quel est mon plus beau cadeau ?
— Non, mais j’ai dans l’idée que tu vas vite me le dire, lui répondit sa mère en souriant.
Courant alors vers elle, elle lui sauta au cou et lui fit un gros bisou sur le nez.
— C’est toi ma petite maman, tu es le plus beau cadeau du monde !
Aurore Dulac 19 ore fa
J'adore. Et comme toujours c'est très bien écrit.