LE MILIEU
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LE MILIEU
1er mai
Enfin La Paz ! Jour férié et fête du travail ici aussi. Grand défilé à coup de pétards, sinon pas assez festif. Tous les musées sont fermés. Je déambule en haletant dans la ville. Je prends le téléphérique pour me rendre dans le quartier d’El Alto, voir les jolies maisons colorées. Mais aussi jour de marché… Ou de brocante. Parfois la frontière est mince.
J’achète des figurines Kinder parce que j’en suis collectionneur et parle à un amérindien du Nord de la Bolivie. Des tas de perles autour du cou et des poignées. Parmi les colliers, un est son pass-vaccinal.
Sur une place, devant le palais présidentiel, un enfant, qui se dit que les pigeons ça doit aussi avoir soif, verse du Sprite sur le sol ! J’ai pas vu les jolies maisons, je devais reprendre un 4ème téléphérique (le bleu cette fois). C’est un peu leur métro à eux. Vue de toute la ville et sur les glaciers. Je goûte du caïman au déjeuner.
2 mai
Je pars vers 9h de l'hôtel, car fatigue, car mal dormi, car altitude. L'arrêt de bus n'est qu'à 800m. Je décide d'y aller à pied. Mais ça grimpe comme un tour de France, car altitude. Je m'épuise très vite et m'essouffle, car… Altitude.
9h40. J'arrive au cimetière. Carrefour de bus et de fleurs qui, pour sûr, comme une prémonition, allait enterrer toute ma matinée. Que dis-je ? L'engloutir, la happer, la vider de toute son énergie. Je cherche du regard les bus qui partent dans toutes les directions mais qui vont surtout à Copacabana (pas le même Copacabana). Je n'en trouve aucun prenant la direction de la magnifique cité pré-colombienne de Tiwanaku. Je fais le tour et demande mon chemin à un réparateur de chaussures et une vendeuse de bouteilles en plastique.
10h. D'un geste vague on m'a indiqué un angle et une direction.
J'aurais pas mieux, je m'y rends.
- « Copacabana ? »
- « No, Tiwanaku ?! »
- « Ahhh no !!! Copacabana !? »
- « Pero vamos a ir a Tiwanaku en direction de Copacabana con este bus ? »
- « No... Copacabana ! Porque ? »
... Merci de l'aide... Je poursuis mon chemin.
10h10. Ah ! Je trouve la boutique de bus pour Tiwanaku. Fermée. Vu la tête de l'enseigne, qui doit elle aussi dater de l'empire Inca, je pense pas que ça va ouvrir dans l'heure. Dépité je ne sais où chercher. Un vieux monsieur vient piétiner ce qui me reste d’énergie : « Trop tard ! Bus 6h, 7h ou 8h pour Tiwanaku ! Pas 10h ». Bon j'accepte mon erreur d'être arrivé un peu tard peut-être.
10h20. On a vu mieux comme timing. Deux vieux sur un banc m'indiquent gentiment que je dois me rendre au terminal Provincial. Provincial. Le mot aura son importance plus tard. Ni une ni deux je saute dans un minibus encore en train de rouler qui indique Terminal et va dans la bonne direction. Bus n°1. Il commence à monter la ville-montagne. Au bout de 5mn je suis tout seul dans le bus. Celui-ci s'arrête et me fait signe de descendre. Le vieux chauffeur m'a juste ramené devant chez lui et ne veut plus conduire pour le moment. Mis à part le foutage de gueule évident d'un service de mauvaise qualité, ce sont des choses qui arrivent. Sous mon moral, les braises crépitent et la chaleur monte en moi.
10h30. Devant, un autre bus se rend lui aussi au terminal. Parfait ! Je ressaute dedans avec un air de déjà-vu. Bus n°2. On part. Et… Je refais le trajet inverse. Je comprends alors qu'il ne s'agira pas du même terminal. Je me demande bien à quoi ça sert d'avoir un panneau sur son tableau de bord avec juste écrit Terminal s'il y en a plusieurs. Je me demande comment réagiraient les chauffeurs de La Paz dans le métro parisien à l'arrêt "Gare" ou "Porte". Démerde-toi avec ça et bonne chance ! Après avoir fait part de mon souci de trajectoire à l'ensemble des passagers du bus, me revoilà de nouveau au Cimetière, mais 20mn plus tard et allégé de quelques pièces.
10h40 donc. Des larmes commencent à se former tranquillement au fond de mon corps.
« COPA, COPA, COPACABANA !!!!!! »
« COPACABANA ! »
Cette fois c'est la bonne, je demande la direction de Provincial. Je dois changer à Ceja qui se prononce Céra. C'est pas grand chose mais ça me laisse encore plus en insécurité sur l'évidence de ma destination. Je crois que je veux aller à Tiwanaku, mais honnêtement je me contenterai bien d'un Twix tiède à la place. Je monte dans le bon minibus. Le n°3 ! Évidemment je refais le même trajet qu'avec le bus n°1 et le trajet inverse du bus n°2... Je relâche un peu ma tension en mordant le siège en cuir devant moi.
10h50. On arrive sur zone. Je sens mon but proche. Si les embouteillages, le klaxon en fond sonore et les odeurs de diesel ne venaient pas agresser trois de mes sens je serais sur le chemin de l'apaisement. Hop je change. Bus n°4. Plus qu'un bus et je serais pour 12h30 sur site. Je suis large, j'essaye de relativiser... 11h... 11h15... 11h20… Nous voilà dans un gigantesque bouchon. Nous sommes le lundi 2 mai et visiblement c'est une journée nationale pour faire chier les gens. Une horde de Cholas, ces femmes typiques boliviennes en surpoids, petites, aux mêmes vêtements, défilent toutes. Toutes. Sur une double voie de la nationale sur laquelle je me trouve. Un rassemblement de milliers de personnes selon la police. Des millions selon moi et je ne suis même pas l’organisateur. C'est comme si toute la côte d'Azur en tenue traditionnelle provençale investissait la moitié de l'A50 un lundi matin.
11h30. Je cherche ma sérénité enfouie en moi. Pas trouvé. Tout ça à vivre avec toujours les klaxons et les odeurs de diesel, ne l'oubliez pas. J'enfonce mes doigts dans l'appui tête devant moi. Mon but est de faire disparaître mes doigts dans le cuir. A chaque coup de klaxon, je m'enfonce d'un centimètre. Très vite, c'est tout mon bras, jusqu'à l'épaule qui se retrouve enfoncé. Là je mens, pour m’échapper. J'hésite à pleurer un peu pour passer le temps. Au moins seulement par à coup. Mon bus fait des détours aussi hallucinants qu'inutiles dans les petites ruelles du quartier d'El Alto. N'étant pas le seul à y avoir pensé, nous revoilà dans un nouvel embouteillage. Un genre de mutation du premier. On tourne, on tourne...
11h45. Ne jamais sous-estimer le pouvoir des bloqueos boliviens ! Jamais. On revient sur l'autoroute en ayant gagné 20 mètres en 15 mn. Direction étrange, nouvelles personnes dans le bus.. doute ! A force de détours, on est passé proche du terminal, le bon cette fois, mais sans que personne ne me prévienne évidemment. Le bolivien n'est pas curieux. Tu pourrais monter dans sa voiture et rentrer chez lui, il ne te demanderait rien. Ça sent la journée gâchée. Si fébrile que le premier qui me touche, il finit au cimetière (pas la gare routière mais en face). On file sur l'autoroute. Visiblement quand je ne veux pas aller dans une direction, on s'y précipite. J'attends de voir un semblant d'habitation avant de descendre du bus pour ne pas me retrouver sur une rocade. Je descends et traverse le périphérique afin de revenir sur mes pas (encore !). J'attends mon cinquième bus de la journée.
12h. Tout va bien : je brûle de frustration. Un bus arrive et s'arrête. Je veux monter.
« No-no ! ». Visiblement je dérange. J'étais sûr de la route pour le coup. Je vais seulement au prochain arrêt. Je ne sais plus bien quelle opération de séduction a abouti mais me voilà dans le bus. N°5 ! A nouveau, j'explique au chauffeur mon projet touristique de la journée et évoque le terme de « Terminal Provincial ». Selon moi c'est de plus en plus une légende urbaine qu'un véritable lieu. Un petit et vieux couple me tape sur l'épaule et m'informe que je peux m'y rendre à pied à partir du prochain arrêt.
12h10. J'hésite à démissionner de ma quête. Dans un dernier souffle je m'exécute, sans conviction, la mort dans la peau mais sans Jason Bourne. Je déambule dans les rues, entre les blocs d'immeubles à la recherche de mon Graal. Comme sorti par magie de la brume, il est là devant moi. Enfin ! Le terminal PROVINCIAL ! Vision surréaliste de ce bâtiment. Une fois dedans, c’est l’épidémie pause déjeuner : 90% de gens sont partis manger.
- « Ah les bus pour Tiwanaku c'est de l'autre côté du terminal ».
Je traverse le terminal.
- « Ah non, les bus pour Tiwanaku c'est de l'autre côté... »
- « Non, j'en viens »
- « Ah ben dans ce cas il faut aller au croisement d'où vous arrivez »
- « Non ».
Je réponds en français juste « Non ».
12h20. Craquage ultime. Je renonce. Quand ça veut pas, ça veut pas. J'arrête pour aujourd'hui. J'ai perdu. Je rentre la mine basse et l'œil humide. Hors de questions que je reprenne un véhicule avec des roues et un klaxon. Je me dirige vers le téléphérique. Je trébuche sur mon lacet même pas défait. Ai failli me casser la gueule. Ai pas pleuré, mais pas loin.
12h30. Ville déprime où tu ne peux rien faire à ton rythme. Il m’a fallu 3h et 5 bus pour abandonner ma journée à Tiwanaku. Points de côté et peu d’appétit. Restos fermés. Je remets tout au lendemain à mon plus grand désarroi. Pas le choix. Je mange des graines dans ma chambre. Demain réveil à 6h, je vais pas rater ma journée, mais j’abandonne celle-ci.
La ville monte et descend en permanence. Partout des odeurs de fritures, de poubelles. Du bruit partout qui surprend, des gens masqués à toute heure de la journée. De la pollution et me voilà à nouveau essoufflé. La ville est belle mais tellement difficile d’accès, qu’elle vous dévore et vous écrase lentement. J’ai raté ma journée, mais j’ai fait une lessive à la main et appelé mon amie Lucile. Toujours voir le positif.
Demain ce sera la bonne : j’irais à Tiwanaku !
Ah merde !!! J’ai oublié de souhaiter un joyeux anniversaire à Mariela. Elle va m’en vouloir.
3 mai
Comme convenu, réveil à 6h. Peu rancunier, je reviens d'entre les morts à l'arrêt Cimetière à 6h30 pétante. J'apprends de mes erreurs.
- « Ah mais pour Tiwanaku Señor il fallait venir à 5h30 »
- « ... »
- « Là y a plus »
Ça sent le foutage de gueule et la journée de la marmotte : ma matinée de l'enfer se reproduit à l’infini. Une vendeuse de sandwichs m'assure qu'il va venir. Mais qui ? Cela tient plus d’un proverbe que d’une certitude selon moi. J'appelle des tours opérateurs pour qu'ils viennent me chercher et partir avec eux. Ça ne fonctionne pas non plus ou alors personne y va et je les fais chier. J'ai de plus en plus l'impression que Tiwanaku c'est juste une flaque à côté d'un cailloux tellement ça n'intéresse personne.
7h40, j'agis. Je prends un taxi direct pour le terminal PROVINCIAL. (Hors de question que je refasse tout en bus) 8H00 j'ai peu d'espoir. Il y a un bus qui indique une direction. C'est les bonnes lettres et elles sont dans le bon ordre. 8h30. Et des gens montent dedans !!! Incroyable On part. 9h. Enfin visite de Tiwanaku !!!!!
Super galère tout de même. A croire que personne n’y va jamais. Ville déserte, mais des collégiennes font un cross autour d’un bâtiment. De 10h à 13h visiblement. Je suis impressionné par leur endurance, surtout à cette altitude. Même de l’autre côté de la planète, un prof de sport ressemble à un prof de sport.
Interdit de prendre des photos dans les musées et interdit de manger sur le site extérieur, mais l’inverse est tout à fait possible. Certains monuments sont impressionnants, d’autres ne sont que des cailloux à mes yeux. Certaines constructions sont faites avec des pierres provenant de plusieurs centaines de kilomètres ! Des canaux d’irrigation ou d’évacuation partout sur le site. J’aime le mot qui roule dans ma bouche quand j’invoque les souvenirs des pierres étrangement agencées… Tiwanaku, Tiwanaku, Tiwanaku. Envie de relire des albums de Tintin. Tiwanaku ! Au final, Tiwanaku c'était bien, mais pour que j'y retourne il faudra me parachuter directement sur site, car j'en garde un sacré trauma.
Au bar le soir, découverte de la coca goût maracuya et du très bon cocktail Apple Pie :
- Whisky à la cannelle
- Vodka vanille
- Jus de pommes
- Sucre de cannes aux épices
Peut être que je ne ferais pas le trajet en bateau pour rattraper un peu de temps. Je mange ce que je peux. Pas trop d'appétit et les portions sont énormes. La cuisine est surtout à base de boeuf ou de poulet. Puis des patates et du maïs. Je bois beaucoup de jus. Leurs tomates sont vraiment bonnes. Leurs empanadas aussi. Ils appellent ça des salteñas ici. Ils ne savent ni faire des frites, présentes dans beaucoup de plats, ni du pain mais ici tout le monde mange dans la rue à toute heure.
4 mai
Grosse journée :
- Photocopie passeport
- Visite du musée 1, Del Arte
- Visite du musée 2, 3, 4, 5, Calle Jaen
- Visite de la Fundacion Manimani
- Visite d’une boutique de Playmobil
- Rendez-vous à l’immigration pour prolonger mon visa
- Recherche d’un cyber-café pour acheter une place de cinéma
- Restaurant gastronomique végan Ali Pacha (dur à trouver mais belle découverte !)
- Achat sur place d’un billet de cinéma (1h Aller/Retour)
- Recherche de livres en français dans une librairie
- Douche
- Sandwich Subway
- Séance de cinéma : Doctor Strange II The Multivers of Madness
Dans cette séance, dans ce cinéma, il n’y a pas de pub, mais des bandes-annonces très longues. Les gens ont des seaux à pop-corn lumineux ou des buckets de frites. Tout le monde est très discipliné. Et il y a eu un peu d’émoi et de murmures lors d’une allusion homosexuelle dans le film.
5 mai
Musée de la Coca encore fermé. Je ne saurai jamais les effets négatifs de cette plante. Et si je continuais d’en mâcher ? Départ cette fois pour Copacabana. Trajet chaotique quand on ne passe pas sur l’autoroute. Mon incompréhension trouvera réponse au retour : Il s’agit de grévistes qui mettent des cailloux de toutes tailles sur la route, pour faire chier je suppose. Et après ça critique les grévistes de France… Comme je l’ai dit, ne jamais sous-estimer le pouvoir des Bloqueos boliviens, jamais.
Dans le bus, une très jeune femme s’assoit à côté de moi avec son très jeune enfant. Il est né le 18 juillet dernier. Nous avons la même date d’anniversaire. Je trouve ça fascinant ! On m’offre un chewing-gum.
En arrivant sur site, je m’attendais à découvrir le Cancun bolivien, mais ça ressemble plus à un Six-Four-Les-Plages d’Amérique Latine. Plus haut, plus froid, plus triste. Mon hôtel Sonia est vraiment sympa à part l’interrupteur de la salle de bain directement dans la douche (faut croire que c’est une habitude) et mes chaussettes qui puent le vieux compost. Ici, les Happy-hours, c’est le même prix, sauf que tu as deux fois plus d’alcool. Ça y va sur les Pisco Sour, malgré les mises-en-garde de Laetitia, elle aussi présente dans cette ville, depuis 2 jours.
6 mai
Mal de crâne x4, qui va durer jusqu’à 13h. C’est long. Surtout quand on se réveille à 7h. J’ai pas tant bu. Je mets ça sur le compte du Pérou et de l’Altitude. Ici on est à 3800m d’altitude.
Chaque mètre en plus au-dessus de 3000, compte triple on dirait. Cela fait un mois que je suis ici. Ah bon !? Bateau pour aller visiter l’Isla Del Sol sur le lac Titicaca. Le fameux lac qui est partagé entre le Pérou et la Bolivie. Si immense que l’on dirait une mer.
En attendant de partir, les autres touristes se mettent en T-shirt et débardeurs parce qu’il y a beaucoup de soleil. J’ai oublié ma crème solaire, alors je suis prudent. On part. Les touristes se rhabillent tous et ont froid. J’ai souri, car je m’y attendais. 2h de trajet, c’est long. “Oh ! Ce serait pas un dauphin là-bas ?” Ah ben non, on est sur un lac. C’est chiant un lac en fait. Même immense. Je préfère les eaux vives et vivantes.
L’île est jolie, mais c’est vite chiant. C’est la Corse en hiver, avec la faune et la flore des Açores et le Mont Blanc en fond. Chaque fois que l’on m’appelle « Señor » plusieurs fois, j’ai l’impression d’entendre « Missé Tintin » ou « Siddi » d’OSS 117. C’est assez dérangeant. Je me sens comme colonialiste et raciste et je n’aime pas beaucoup ça.
7 mai
Journée voyage ! Retour à la Paz. Une fois dans la capitale, j’ai du mettre 1h pour faire 2km… En bus. Pour pas devenir fou dans les bouchons, je note les slogans des fast-food de poulet. Ça amuse beaucoup le publicitaire en moi. Clairement, ça tourne autour du Croustillant et du Savoureux Je n’ai trouvé aucune rue dans tout La Paz qui ne vend pas de poulet. Défi à relever pour les prochains voyageurs !
Je prends le bus pour l'Amazonie enfin !!! Seconde partie du voyage qui commence !
8 Mai
Arrivée à Rurre à 7h30. J’aurais bien aimé dessiner le gros insecte que j’ai vu en descendant du bus, mais il est plus long que les pages de mon carnet et large comme mon poing… Vivement la forêt !!! Après des années de fantasmes, me voilà au bord de l’Amazonie. Je crois que c’est la vie que je veux avoir : la forêt, la chaleur moite et les jus de fruits frais.
Rurrenabaque : la chaleur, les jus de coco et la rivière. C'est tout ce que j'aime. Les grandes villes de Bolivie sont bien et sécurisées, mais on se sent vite oppressé par l'altitude et le trafic routier.
9 Mai
Départ pour 4 jours dans la forêt, la Selva comme on dit ici. Celle du parc Madidi, où s’est perdu un israélien il y a quelques années. Tout le monde veut me raconter cette histoire. Il a survécu 30 jours tout seul dans la forêt et ils en ont fait un film avec Daniel Radcliffe, que je n’ai toujours pas vu.
3h de rando. Je trouve des poils de jaguar sur le trajet. Bon, visiblement j’ai signé pour du camping très sauvage. Petite cascade d’eau à côté du campement. Je suis le premier à aller me doucher. J’ai fabriqué un robinet naturel. Sur le campement j’installe mon hamac (pas trop envie de dormir par terre). Parfait ! Feu de camp et repas au top. Le groupe est sympa. Eux se connaissaient un peu d’avant. Je suis propre pour la dernière fois jusqu’au 13 mai. La nuit est fraîche. Moustique, araignées, fourmis.
10 Mai
Je vis dans l’Amazonie !!! Sensations incroyables et uniques. La pluie arrive et c’est vite la déprime. C’est terrible. Il faut accepter l’humidité, l’obscurité, la boue, la forêt qui goutte, le froid, les odeurs sales des habits mouillés. Le cafard dans l’enfer vert. Le temps s’écoule et le lit des rivières grossit. 4 jours seulement à tenir.
Notions du temps de notre guide :
« 10 minutos » → 20 minutes en temps réel
« 30 minutos » → 1h15 en temps réel
« 1 hora o 2 horas » → 4h en temps réel
Ça fait long… Dans la forêt… Sous la pluie… La nuit… J’aime énormément ma propre solitude face à cette énergie sylvestre. Je sais que je pourrais en vivre. Aimer et vouloir la solitude, je trouve cela… hors vie ! C’est sortir de sa propre vie et se regarder attentivement.
Il me semble que tout le reste est ancré dans la réalité ou même un imaginaire de la réalité. Mais aimer la solitude, c’est assumer sa propre existence et s’aimer. Je trouve cela très sain et rassurant. Mais est-ce que la solitude ce ne serait pas de l’orgueil ? C’est ouvertement se préférer, se plaire, aux profits des autres. Mais sans les autres, sans public autour de nous, où est l’orgueil ? Les défauts existent-ils dans la solitude ? La méchanceté, l’égoïsme, la vulgarité, la colère, la jalousie n’’existent plus si on vit seul, réellement tout seul. Les défauts seraient donc un reflet, une construction qui prend vit avec les autres seulement ? Vivre avec quelqu’un n’est pas supporter ses défauts, mais accepter l’existence des siens tout simplement ? Ce serait terrible. Sans ce besoin de contact, l’humain s’exilerait constamment ? A moins que notre besoin d’exhiber nos qualités rentre la aussi en jeu. Ce serait donc de l’orgueil ? Cela voudrait dire que chercher la compagnie humaine et à la fois une acceptation de son soi social et en même temps une tentative orgueilleuse de se montrer ? Mais alors, comment se définir seul, sans la plupart des qualités et des défauts ? Je suis quoi sans mes qualités et mes défauts ? Sans mes valeurs sociales. Combien de temps peut-on vivre sans les autres ? Sans nos qualités ? Sans ces miroirs que sont les autres...
11 mai
Ce que j’ai appris en 4 jours en forêt
- Sur les chemins, à l’aller, casser les branches à hauteur des yeux et donner des coups de machette sur les branches basses à hauteur de cuisses, de façon à voir la tranche de la coupe au retour.
- Pour la chasse, en forêt les animaux sont timides et préfèrent les forêts denses et moins montagneuses. Ils sortent plus souvent la nuit au bord des cours d’eau, mais moins en période de pluie et de pleine lune.
- Pour l’accès à l’eau, boire l’eau des plus petits cours d’eau. Si possible une eau en mouvement ou directement à la sortie d’une source (certains animaux font leurs besoins dans les cours d’eau plus large), faire bouillir si possible pour assainir ou mélanger avec du citron, du sucre et du sel pour retrouver de l’énergie.
La nuit dans les bois
On ne se promène pas dans une forêt la nuit : on y déambule à la recherche de terreurs. Les plus courageux iront, munis de lumières électriques, Comme des amulettes d’autres civilisations ; N’ayant peur d’extraire de leur curiosité des choses qu’il ne faut pas déranger. Les forêts nocturnes, plus profondes qu’un vertige, semblent appartenir à l’au-delà. Elles sont surchargées d’interprétations, de vies extra-terrestres, inhumaines et hostiles. Les ombres des lampes enfantent les fantômes qui s’écartèlent sur la végétation qui danse et dupe. Les branches vengeuses et les fougères maudites se murmurent de mauvais sorts à nous jeter. Les torches s’éteindront, les verts redeviendront noirs. Toutes les forêts sont hantées quand vient la nuit. Que ce soit par nos fantasmes, nos peurs Ou bien par ce regard invisible qui pèse sur nous et fait frémir les racines.
12 mai
Visiblement, quand il fait beau on se lève à 5h, mais quand il pleut, personne ne bouge avant 9h. Hier on a crapahuté pour gravir une colline. Je pense à mes parents partis un jour en pleine forêt en Indonésie. Je pense à la forteresse de Maximilya de Thorgal
La forêt me donne tellement d’énergie. Le temps de vie est accéléré dans la jungle.
Tout meurt et prend vie plus vite. La végétation pourrit en permanence. Je lis des mots formidables de Neruda qui me font sourire de beauté et d’inventivité. Peut-être aussi de politesse pour dissimuler une jalousie évidente. La traduction en français est magnifique ! J’aime sa vision des choses et la poésie qu’il pose par-dessus.
Côté cuisine, y a relâche. Entre ça et la pluie, j’ai l’impression de participer à une émission de Koh Lanta nulle… Tellement lassé par les cris simiesques du guide. Je veux juste qu’on trouve un singe pour qu’il arrête d’imiter leurs cris. Tourista à 5h de la nuit. Sortie rapide dans la forêt en caleçon, lampe torche et c’est tout. Sans même des chaussures. Je me perds une minute à seulement 10 mètres du campement. La nuit, la forêt fait comme un mur d’obscurité, même avec une torche, ce n’est pas évident de se repérer.
Tout était sale et mouillé et rien ne sèche vraiment. Quand un tissu n'est pas essorable on peut estimer qu'il est "sec". J'ai appris pas mal de trucs sur la forêt et ma résilience. Comme c'était moi le moins frileux, le plus aventureux, je suis celui avec le plus de piqûres de mouches de rivière (environ 10x le pouvoir irritant d’une piqûre de moustique. La peau fait une véritable allergie qui s’étale en tâche rouge autour de la piqûre pendant plusieurs semaines). Rien de grave mais ça gratte extrêmement fort. On a vu 3 petits serpents très dangereux, des tas d'araignées de toutes tailles, des blattes de la taille de ma main, des traces de jaguars. Et des yeux de puma dans la nuit. Plus les jours avançaient plus je ressemblais à mon costume d'aventurier du carnaval de mes 8 ans. J'ai fabriqué un porte-gourde avec de la liane. Ça va aller mieux demain, mais les 3 heures de treks ce matin avec le sac à dos plus lourd (à cause de l'humidité) c'était pas évident. Je me suis blindé de cachets.
13 mai
Départ pour la Pampa. On m’avait oublié dans les réservations. Ça rajoute une troisième voiture. 4h de route. On s’arrête de temps en temps pour observer un paresseux, un rapace sur une branche ou un troupeau de capybara.
Touriste française en manque de sensation : « - Oh ça bouge pas ! »
Moi dans ma tête : « - Beh non connasse, c’est un paresseux, tu t’attendais à quoi !? »
Voiture de la défaite : dès qu’il y a plusieurs groupes à composer, je suis toujours (toujours) dans le moins intéressant, c’est comme ça. Je me suis fait une raison depuis tout petit.
Là, je suis avec trois américains un peu clichés qui ne parlent pas espagnol, le conducteur et la cuisinière qui eux ne parlent qu’espagnol… Vous devinez qui a traduit ? Moi : celui avec des notions dans les deux langues, mais aucune qui n’est vraiment la sienne.
On nous presse autour d’un almuerzo (restaurants qui sert des almuerzos, repas du midi ou de la journée, constitué, en Bolivie, la plupart du temps, d’une soupe de viande ou de maïs, d’une portion de viande accompagnée de riz, de frites ou de pâtes natures (ou les trois) et de quelques crudités minoritaires qui se promènent par erreur dans l’assiette. Oubliez desserts et fromages, ça n’existe pas ici.). Le lieu est bondé de touristes de tout Tour-operators. Ça parle français dans tous les coins, sauf à ma table. Deux belges wallons nous ont rejoint à la table. Les américains n’ont toujours pas compris qu’ils vont faire partie de notre groupe pendant les 3 jours à venir. Je suis un peu inquiet. Les bouteilles de Coca-Cola à toutes les tables ont remplacé l’eau. De la viande de boeuf et des gobelets en plastique. Je déteste. Quand je demande de l’eau, on me regarde comme si j’étais à la recherche du Marsupilami. Autour de moi, tout le monde apprécie. Pour moi, c’est une tragédie sociale qui est le résultat de milliards de $ de marketing américain. Des airs du film Idiocracy, mais entouré de nature. Je trouve ça hallucinant que tout le monde ait intériorisé le fait de boire sucré et acide durant un déjeuner sans penser à des principes plutôt basiques de diététique. Mais je trouve cela pire de cautionner une marque étrangère capitaliste et consumériste, responsable d’une grande part de l’obésité infantile mondiale, mais surtout de la raréfaction de l’eau en Amérique du Sud. Bref, mauvais départ, mais le reste sera top !
Premier jour dans la pampa. C'est comme de la mangrove en fait. J'ai vu des caïmans et des bébés caïmans, des capybaras (les plus gros rongeurs au monde) et des tas d'oiseaux de Bretagne (héron, aigrette, cormoran et un genre d'ibis gris). Bon là il y a des papillons de nuit et une chauve-souris dans ma chambre, mais j'ai une moustiquaire. Je me régale.
14 mai
Tous les jours nous longeons durant des heures les mangroves, observant hérons, ibis, perroquet, cejerrey, singes, capucins, tortues, dauphins, caïmans, caïmans noirs, anaconda, capybaras, piranhas, chauves-souris et moustiques.
Les journées sont découpées en activités :
- Activité pêche aux piranhas. Je suis le seul de mon groupe à en avoir chopé un, un peu par erreur. Vu le nombre d’hameçons inefficaces et d’appâts perdus, on aurait mieux fait de manger directement la viande sur les hameçons. L’astuce pour une bonne pêche, c’est de tirer fort un peu au hasard. Le piranha c’est bon, mais sec avec peu de chair au final.
- Activité recherche d’anacondas. Je sympathise avec quelques français d’un autre groupe. On marche en plein cagnard dans les hautes herbes. Épreuve à la limite de la syncope pour l’américaine de 69 ans. Le guide trouve un anaconda de 2m (un bébé). Il joue un peu avec et ça ne me plait pas. Comme lorsque j’ai su que mon piranha allait passer à la casserole. J’ai beaucoup trop de compassion pour les animaux. C’est de pire en pire. Je repense à cet agneau perdu dans le parc de Torotoro, loin de son groupe qui bêlait pour les retrouver. Je me demande pourquoi je mange encore un peu de la viande. Ce n’est pas en accord avec mes valeurs et mes émotions.
- Activité lever et coucher de soleil. Pas terrible et beaucoup de moustiques
- Activité recherche de caïmans et de bébés caïmans. On fait ça la nuit car on voit mieux les yeux à la lumière des torches.
- Activité nage avec les dauphins roses. Rien à voir avec ce que vous imaginez. Ils sont gris et te surprennent dans une eau trouble en te frôlant pieds et mains. Sur la berge à 10m les caïmans surveillent.
Par trois fois j’ai demandé à ce que l’on mette en commun les deux tables de nos deux groupes lors des repas : « No problema » ; « Dale ! » ; « Si señor » Mais par trois fois ça n’a pas été fait. Je redemande la permission à trois personnes qui se renvoient la responsabilité (sacrée hiérarchie !). Enfin ! C’est fou comme par nature, l’humain aime bien séparer, différencier et ségréguer.
Portrait rapide des 3 américains :
- Buddy 70 ans ; Dana 69 ans ; Brian, le neveu 18 ans
- Multiples problèmes de santé pour Buddy : surpoids, voix détruite, douleurs au dos, problème de respiration, se fait des piqûres et se soigne à l’Oxycodone (médicament addictif et très puissant interdit en France il me semble), marche avec une canne
- Ont tout le temps faim et mettent de la mayonnaise dans le riz
- Viennent de Caroline du Nord
- Le neveu vient de terminer des études en théologie
- Le même neveu n’a prévu ni chapeau, ni crème solaire, ni lampe, ni anti-moustique
- Ne parlent pas espagnol
- Achètent et boivent du Coca-Cola dès qu’ils peuvent
15 mai
Réveil à 5h39 pour aller voir un lever de soleil. 6h, on est dans la pirogue. Pas si impressionnant puisqu’il n’y a pas d’horizon. Par contre le bruit des caïmans qui attaquent une proie est terrifiant. Dans l’eau des rivières, tout ce qui flotte et qui n'est pas un tronc d'arbre est un caïman. Mais il y a plus souvent des troncs d'arbres qui ressemblent à des caïmans que l'inverse.,Heureusement. Petit déjeuner sur la table commune de 12. C’est quand même mieux tous ensemble ! Envie de participer aux discussions avec le groupe de français. Je comprends que j’ai envie de me rapprocher d’eux non pas parce qu’ils sont français, mais parce qu’ils sont intéressants et partagent les mêmes valeurs. Ils parlent de tout : dessins-animés, sexualité, société, politique, voyages, etc. Retour. 1h de pirogue puis 4h de voiture sous la pluie et dans la boue. Le 4x4 fait quelques aquaplanings.
16 mai
Réveil à l’hôtel Oriental. Pas fait grand-chose jusqu’à midi. Pourtant fatigué toute la journée.
Direction la laverie avec un sac de linge qui sent un peu tout sauf le propre. 1.8kg dont 300g de crasse selon mes estimations. Max et Jean sont au régime avant leur trip à l’Ayahuasca. Semaine stricte pour eux : ni sel, ni sucre, ni alcool, ni sexe, ni agrume, ni poivron, ni graisse, ni laitage. En gros, ils ont le droit à des bananes, du riz et des brocolis. Ils mettent un temps fou à réfléchir et à parler à cause du manque de... Du manque d’un peu tout. C’est terrible ! Ils leur faut 15 minutes pour rater une commande. Découverte d’une « Boulangerie Française » dissimulée dans un Almuerzo de seconde zone. Plutôt bon ! Sieste de 18h à 19h30. J’ai rien fait de ce que j’avais écrit sur ma To-do-list. Jean part dans la forêt aujourd’hui. Max le rejoindra le lendemain. Mélanie, après 30h de bus arrivera à Cuzco, Pérou. Joséphine et Alana restent un peu plus à Rurrenabaque avec moi. Soirée billard et babyfoot avec Max. Type captivant, plein de ressources et de réflexions.
17 mai
Mince mon linge à récupérer ! 11h. Le carnet de voyage et les dessins me prennent un temps fou, mais j’adore ! 12h. Rien de très intéressant. Je suis content de retrouver Laetitia qui m'a rejoint dans cette ville avec son père. Je la présente aux autres français. Ça part en cocktails, babyfoot et billard le soir au Luna Lounge
18 mai
Petit déjeuner de luxe : muesli, fruits, yahourt, jus d’orange, café, oeuf, croissant (!!!) A la recherche d’un tour operator pour une journée dans la Selva avec Laetitia et son père. J’ai une vis de téléphone dans ma lunette désormais. Pourquoi pas. La musique, la danse et l’écriture me manquent un peu. Goûter : capuccino et gâteau chocolat-épices. Impossible de réserver un billet d’avion en ligne dans un cybercafé.
Le soir, je rejoins 4 francophones au resto. Une pote à eux, Caroline, nous rejoint, puis on trace au bar en face pour des parties de Babyfoot pleines de tension… Je me fais gronder en rentrant à l’hôtel à 2h30. J’ai réveillé le proprio. En même temps c’était fermé et je ne me voyais pas escalader.
El Tiempo
No hay tiempo que tiempo que perder
Del presente quedame a pader
Aun si no lo quieres, eres distraccion
Vien palabras que pondria en cancion
No hay mas vos ojos a beberme
Te recuerdas ese danza que debeme ?
No hay tiempo que tiempo que perde
Al lado de nuestro rio, me senté
Pero, recuerdos son como agua
Pasan sin detenerce, risas, historia
Pagaré cien besos sobre tu piel
Todas las madrugadas si me regresas
No hay tiempo que tiempo que perden
La gente de aqui y de alla dicen
Solamente nada o demasiado
Sola vos, decia mucho sin hablando
Ya no hay tiempo que tiempo que perdi
Creo, mi mitad ya no vas a regresar y
Tengo una vida a compartir
Pero sin tu, prefiero enterrarlo
19 mai
Petite journée au parc Madidi avec Laetitia, son père, Francis et un autre français, Hugo.
Mur des perroquets sans les perroquets. Pirogue-promenade. Petit canyon végétal. Cuisson du poisson dans un bambou (40min avec tomates, ail et herbes). Dîner à Luz de Mar au top ! Végé et très copieux. La suite se passe encore au bar Luna Lounge, mais moins d’ambiance. On parle d’avenir et d’emplois avec Laetitia, pendant qu’Hugo apprend le billard à un enfant.
LE PARC MADIDI EN CHIFFRES
5515 espèces de plantes
1869 espèces de papillons
397 espèces de poissons
109 espèces d’amphibiens
104 espèces de reptiles
1028 espèces d’oiseaux
265 espèces de mammifères
3% des plantes vasculaires du monde
3,75% des vertébrés du monde
10% des oiseaux du monde
20 mai
Départ ce soir pour La Paz. Je vais faire un tour à Cochabamba (Encore !), pour voir et passer un peu de temps avec Mariela, avant de remonter sur Trinidad et Riberalta. On ne s’est pas revu depuis ce rendez-vous de 3h seulement et nous sommes censés passer une semaine ensemble… C’est un risque à prendre, mais j’ai envie de le prendre. Et elle aussi… A envie de prendre ce risque.
Petit déjeuner mexicain à Luz de Mar. Jus et pain maison à tomber ! Contre toutes attentes, j’ai trouvé une agence de voyage et j’ai pu acheter mon vol Cochabamba-Trinidad. Je traîne au Lobo Hostal en attendant mon départ. Dernière pâtisserie et jus de Maracuya avec Laetitia, et une autre française. Je file à l’hôtel, récupère mon sac, file au terminal de bus.
J’ai été ici 10 jours. Ça va me manquer. Première nostalgie du voyageur. Bus de nuit 19h-7h. Siège inclinable mais pas trop. Faut pas trainer durant la pause, sinon le bus part sans toi.
21 mai
7h30 à La Paz. Froid et Altitude le retour. Partage un taxi. Pas de logement dispo dans l'hôtel que je connais. Je finis dans une chambre à cadenas, sombre, froide, humide, toilettes sur le palier, mais pas le mien. Une lampe, une prise. 80B$. J’avais oublié que c’était cher la capitale.
Ce soir c’est la XVI Larga noche de museos (Arte, cultura y turismo a cielo abierto). La grosse folie : Journée du patrimoine + Nuit des musées + Fête de la musique + Marché nocturne + Marché de Noël.
J’achète un sticker et des pin’s. Du monde partout dans la rue, des stands d’artistes et de nourritures tous les 5 mètres. Concerts vraiment pas mal au sud de la ville. J’adore ! J’achète une liqueur à base de noyaux de pêche à tomber !
22 mai
Arrivée à La Paz depuis 2 jours. Un peu réconcilié avec cette ville. Je quitte mon logement nul pour mon ancien hôtel plutôt cool. La ville est plutôt calme le dimanche. Moins de trafic routier. Pizza 4 fromages à midi. Ça m’a couté le prix d’un resto de luxe, mais le jus de Maracuya était exceptionnel ! Je croise un policier bolivien. J. Quino. A. Il s’appelle Quinoa.
C’est pas une blague, c’était réel. Sieste, dessin dans le carnet en écoutant Nekfeu, Orelsan, entre autres… Pas de boîtes aux lettres à l’extérieur quand la poste est fermée. 15 jours que je me promène avec 4 cartes postales.
23 mai
Malade dans la nuit, je suis ravi de voyager toute la journée…. Je poste enfin mes cartes postales, achète de l’eau minérale et file au terminal de bus. 9h pile. Le bus part à 9h30. Parfait ! 9h30. Je suis dans le bus, mais on n’est pas parti. Les vieux et les cholas se pointent à 9h40 avec leurs gros sacs Tati en plastique moche. Personne se magne… Envie de les asperger de Red Bull-café. Je somnole. 10h10, on part. A 11h, on est seulement dans le quartier de l’Alto. En gros, pas encore parti… Je somnole acte II. On arrive vers 19h à Cochabamba. Peu de taxi. Enfin au Airbnb canon que je vais partager avec cette fille, si inconnue et si évidente. Douche. Carnet. Dodo. Demain Mariela…
Una mitad de mi
Como una parte extranjera
Que encuentro a cada viaje
Una mitad que
Estoy buscando
En el mundo entero