Alliance
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Alliance
Sur la planète Kruptein, lors de la journée des félicitations…
Aldaric était de retour, son ami l’avait bien accueilli, tout c’était passé à merveille. Les parents étaient tous unanime pour cette future union. Léana était une jeune fille splendide, Opal ne pouvait qu’être ravi. Aldaric se frottait les mains pour se réchauffer mais aussi de contentement.
Pourtant sa femme Leoda l’avait légèrement contrarié, il ne pouvait repousser ses pensées : « c’était trop tôt », « il fallait les laisser murir », « rien ne pressait ». Qu’avait-elle donc à ne pas se réjouir comme lui ? Il avait toujours fait au mieux pour ses enfants et seul leur bonheur comptait.
Il n’aimait pas être contredit surtout par Leoda qu’il aimait beaucoup, depuis fort longtemps. Elle s’opposait rarement et se rangeait la plupart du temps à ses propos. Devant les parents de Léana cela l’avait quelque peu offusqué, en même temps il ne l’avait pas prévenu de ses arrangements négociés entre pères. Leoda s’était finalement rangé à leur avis en apparence. Il se rappelait bien que son corps était tendu et crispé avec son sourire contrit.
Il appela son fils, il voulait lui annoncer la bonne nouvelle. Celui-ci le rejoindrait après la fin du défilé de la famille, des amis et des voisins pour les félicitations.
*
Sa gloire était plaisante, Opal recevait avec sollicitude les compliments et les présents. Etaient-ils tous honnêtes ? Opal en doutait, certains se plaçaient déjà pour obtenir ses faveurs dans un avenir proche. Opal n’en fit pas cas pour aujourd’hui. Il profitait des honneurs et de sa satisfaction.
Ereinté, après toute l’attention dont il avait dû faire preuve, il se désaltéra et se prépara à rejoindre son père. Il rangea ses présents, certains étaient curieux, il se demandait bien où avait été déniché tous ces objets. Certains semblaient venir d’un autre temps, il les étudierait plus tard.
Lentement, avec son allure bonhomme, il rejoignit son père. Il s’affala sur le canapé, il était épuisé. Il était prêt à dormir.
Son père s’approcha et lui pris la main, Opal se demanda ce qu’il lui arrivait. Jamais il ne s’était comporté d’une telle façon. Il lisait la fierté dans ses yeux, c’était peut-être ça, une sorte d’attendrissement.
Sans préambule, son père l’informa avec joie de son prochain mariage arrangé avec Léana, dans quelques mois, le temps des préparatifs à une très belle fête !
Si Opal avait été debout, il serait tombé, la sidération le laissa sans voix.
Il ferma les yeux, qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Il avait la vue brouillée, il devait être tout blanc, la vie l’avait-t-elle quitté brusquement ?
Aldaric pris par son joyeux scénario ne voyait pas la détresse de son fils. Quand finalement le silence perdura, il s’écria :
- « N’es-tu pas ravi ? »
- « Non, non, non ! » la voix d’Opal résonnait avec force. Il se leva d’un bond et quitta la pièce avec fureur.
Aldaric resta stupéfait. Il se demanda ce qu’il n’avait pas fait comme il fallait, il se rappela les réserves de Leoda et se dit qu’il n’avait pas dû assez écouter sa femme.
Il ne comprenait pas la réaction d’Opal et cette fois c’est lui qui tomba sur le canapé.
*
Opal courait avec l’énergie du désespoir. Comment allait-il échapper à ce guet-apens ? Pour lui ce n’était que la fin de sa liberté, se marier ? Quelle idée ?
Il tourna un moment en rond sans but précis puis il décida de se rendre sur la place aux arbres. Il avait besoin d’air, d’oxygène, de beaucoup d’oxygène pour réfléchir, son cerveau brulait sous ses cheveux. La tête en feu, Opal sentait l’étau se resserrer sur son cerveau, il posa son turban et trempa ses cheveux sous le filet d’eau qui glissait le long de la paroi. Les deux mains posées contre le mur en pierre froid, il ne savait plus s’il devait rire ou pleurer. Quelques insectes faisaient leur vie tranquillement à ses pieds, il les observa curieusement.
Cette belle journée, brillante, riche et lumineuse s’avérait sombre, très, très sombre.
Comment sortir du piège que venait de lui tendre son père? Il se sentait prisonnier ? Mort ? Enterré ! Comment un père pouvait-il si mal connaitre son fils ?
Opal savait qu’il aimait les garçons depuis toujours, il n’avait jamais feint de s’intéresser aux filles, il n’avait jamais laissé croire qu’il se marierait un jour. Au contraire, il revendiquait sa solitude, sa différence, mais son père n’avait rien vu, rien compris.
Se marier, Opal se prit la tête entre les mains, il allait mourir, cette fois il en était sûr il allait mourir. Quel gâchis de mourir si jeune ! Lui voulait encore être là, profitez de son nouveau statut de vainqueur, aimer Faël…
La lune semblait l’observer par le trou qui s’ouvrait sur le ciel au milieu des rochers, tel un œil jugeant ses choix. Des larmes coulèrent sur ses joues. Elles ne s’arrêtaient plus. Opal était abattu, il remit son turban, il se laissa tomber au pied d’un arbre creux, se couvrit avec sa couverture, il pleura encore longtemps avant de s’endormir, harassé par les événements de ce dernier jour.
Hier aux anges, aujourd’hui en enfer.
Opal avait mal dormi, son sommeil avait été très agité. Il avait faim, il ramassa des baies, leur jus le rafraichit, il en prit encore pour s’hydrater et reconstituer ses forces.
Après ses rêves de la nuit, ses victoires s’étaient mêlées à l’angoisse de l’avenir. Il se sentait pourtant plus serein, il était déterminé à ne pas laisser son père influencer son avenir. Il allait lui parler.
*
Opal rejoignit sa maison. Il était décidé à refuser le mariage, à justifier son besoin de vivre en groupe comme le voulait la tradition et de ne pas accélérer les événements de sa vie. C’était loin d’être la solution mais cela lui permettrait de gagner du temps pour anticiper les évènements futurs.
Son père l’écouta, il se força à ne pas l’interrompre malgré la colère qui montait devant son fils qui s’opposait à sa décision. Il resta faussement calme avant d’affirmer de nouveau sa position de décideur en justifiant de la sécurité qu’il assurait à son fils. Ce n’était pas discutable !
Opal s’emporta, il jeta une chaise à terre. Il n’en pouvait plus de la suffisance de son père, de son autorité qui ne le respectait pas dans ses besoins.
Sa dernière victoire lui donnait l’aplomb de lui tenir tête, encore et encore.
Aldaric crut bon de lui expliquer comment lui et Leoda formait un couple parfait, avec de l’écoute et un ménage qui fonctionnait parfaitement.
Ce ne fut plus un orage, la colère d’Opal se transforma en tornade.
Sa mère obligée de se marier, de vivre selon les dogmes de son mari, tout fonctionnait car elle se soumettait, mais que savait Aldaric des espoirs, des souhaits, des envies de sa propre femme.
Rien ! Il s’imposait à elle constamment.
Aurait-elle la liberté de partir si cela était son choix ?
Aldaric resta bouche bée, au lieu de convaincre son fils celui-ci remettait en cause son propre mariage. Il était rouge, prêt à lever la main sur Opal pour l’obliger à se taire.
Opal quitta la pièce avant qu’il n’eut le temps de réagir.
Leoda était libre. Que voulait dire ce mot liberté ?
Aldaric savait que Leoda l’aimait, malgré tout un doute s’insinua en lui qui le mit mal à l’aise. Leoda avait-elle la liberté de le quitter ? Sûrement pas !
*
Opal en était sûr. Il ne pouvait plus revenir chez lui après ses paroles, son père ne voudrait pas perdre la face et ne céderait pas. Leur rapport allait se durcir.
Opal voulait sa liberté, Opal ne voulait pas vivre en contradiction avec ce qu’il était. Opal allait partir.
Il prit rapidement quelques affaires, passa chez Faël et l’entraina à la grotte aux améthystes.
Il expliqua la situation à Faël, Faël compris, Faël aimait Opal. Faël respectait sa décision.
Opal écrivit un mot à sa mère. Faël lui remettrait.
Opal ne savait pas où se diriger, il resterait quelques jours à la grotte bleue, Faël pourrait lui apporter ce qui lui manquait pour son voyage et peut-être partir avec lui...
La réflexion d’Opal s’exprimait à voix haute et devenait confuse. Pour le tranquilliser,
Faël lui donna un long baiser, extraordinaire de tendresse et de passion.
Leurs corps se serraient, leurs mains caressaient leurs corps réciproquement sous les tissus légers.
Faël était-il prêt à partir avec lui ? Ils avaient quelques jours devant eux pour prendre leurs décisions. Opal continuait à réfléchir à l’urgence de la situation.
Faël semblait ne vouloir profiter que d’aujourd’hui et ne pas penser à demain. Il continua à le caresser, ses caresses n’avaient plus d’ambiguïtés quand à son désir. Opal se laissa entrainer dans la ferveur de son compagnon.
La lumière pourpre que reflétait les améthystes était-elle merveilleuse ou sinistre ?
L’accomplissement de leur amour dans ce moment de grandes contradictions laissaient un mélange de sentiments curieux à Opal : le plus beau moment de sa vie se superposait au pire.
*
Opal sentait son cœur battre, il ne s’était jamais senti aussi vivant. Sa vie s’accélérait, il ignorait sa destinée mais il sentait le danger.
Son désir de fuite devant ce mariage prenait une dimension qu’il n’avait jamais envisagé et Faël l’aimait-il suffisamment pour le suivre ? Voilà leur amour était déjà mis à l’épreuve.
Sa vie qui s’annonçait brillante et toute tracée, s’annonçait maintenant incertaine et loin des siens.
Comment raisonner Adalric ? Il se posa une dernière fois la question. Cela était impossible.