Chambre bleu
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Chambre bleu
Chambre bleu, tes yeux ont tout vu de ce conte merveilleux.
Tes quatres murs ont tout entendu de nos murmures, de nos ébats, de nos éclats de voix, de nos respirations, de nos corps en vibration, de nos soupirs de satisfaction.
Tes quatres murs connaissent tous nos secrets, ils ont suivi tous nos projets. Ils savent tout du moindre de nos souhaits, ils ont vu chaque parcelle de notre histoire, ont assisté à notre évolution, nos émois les plus profonds.
Tes quatres murs nous ont vu grandir, être amoureux transi et éperdument amants. Deux jeunes se découvrant, puis apprenant le plaisir, ce que le verbe aimer veut dire entièrement. Nous avons su ce que signifie l'engagement, des concessions faites perpétuellement, le devoir d'être là pour l'autre à plein temps.
Tes quatres murs nous ont vu devenir adultes, délaisser nos besoins individuels, négliger nos aspirations profondes, amnistier notre vraie personnalité.
Tes quatres murs nous ont vu foncer dans le piège que nous nous construisons en toute innocence, pensant faire tout avec bon sens, nous oublions l'essentiel, aveuglé par nos ambitions, nous nous decentrions de notre nous pour bâtir ce que nous imaginons être un but plus fondamental à atteindre.
Tes quatres murs ont compris depuis bien longtemps que nous faisions fausse route. Le plus vital des investissements pour notre nous était étranger à l'un comme à l'autre.
Absence d'expérience, incompétence ou ignorance, notre couple se dénaturait, perdait de sa beauté, s'épuisait. Consacrant d'avantage d'ardeur à des choses superficielles. Inconscients que l'essence de l'amour était ailleurs, bien plus substantiel pour la pérennité du duo formé.
Tes quatres murs ont assisté impuissants à cet échec en élaboration. Nous formions un binôme semblable à beaucoup d'autres. Heureux aux yeux de tous et malheureux sans vouloir nous l'avouer, notre petit cœur d'amoureux aux oubliettes depuis belle lurette.
Tes quatres murs nous voyaient maintenant distinctement, un couple simple, sans superflu, ni rien d'extravaguant, se contentant de l'amour présent, profitant du temps, devenus de sages amants.
Notre flamme se ravivant épisodiquement, aveuglé, n'acceptant pas le souffle s'éteignait. Notre bulle de tendresse bientôt disparaissant, pas à pas nous éloignant l'un de l'autre, chacun dans l'attente, frustré puis dépité. Nous rêvions désormais à nos propres aspirations.
Chambre bleu, tu nous a apporté du réconfort dans nos moments d'accablement, d'amertume, de nostalgie, d'incertitudes. Tu étais notre repère, un cocon, une petite grotte où nous étions en sécurité, hors d'atteinte pour un temps déterminé. Nous avions peur de te quitter, car nous savions qu'en partant, nous reprenions nos craintes, misent en pause à l'arrivée.
Chambre bleu, nous t'avons avoué nos questionnements sur la bonne route à suivre, nos pensées les plus obscures sur nous, nos interrogations sur la conduite à poursuivre. S'obstiner, persister ou bien abandonner, tout lâcher ?
Nous n'avons jamais eu de réponse, nous voulions seulement une parenthèse de bien être. Nous espérions nous retrouver comme autrefois, un peu comme si nous n'avions pas changé. Peut-être pensions-nous qu'en le voulant très fort, cela se produirait comme des enfants faisant un vœux à leur anniversaire. Nous avons cru fort qu'il se réaliserait. Mais la vie est ainsi faite. Nous acceptons notre défaite.
Agnès 28.12.20