Le jardin du 14 Septembre
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Le jardin du 14 Septembre
Le jardin du 14 Septembre
Souvenez-vous, je vous disais que le 17 Septembre, la date anniversaire de la mort de Hildegarde de Bingen pourrait être la fête de notre petit domaine. L’idée trotte dans ma tête et je sens qu’elle va produire des étincelles. À suivre.
Dites donc, pour une mi-septembre il fait très chaud. Chaque après-midi l’ipomée rose fuchsia qui grimpe sur la façade a ses feuilles qui ressemblent à de vieux parapluies aux baleines cassées. Mais le soir, dès que le soleil se couche, elle reprend vie comme si de rien n’était. Et c’est ainsi depuis le début de l’été. Quelle patience. Celui qui vit dans son jardin y voit chaque jour la sagesse des végétaux. Ils connaissent leur mission sur la terre et rien ne saurait les en détourner que la mort.
Les haricots donnent, donnent - il faut sécher du persil - que faire des vingt-cinq courgettes - on va faire cuire des betteraves rouges au four car elle commencent à dépasser la mesure - il y a beaucoup de pommes - les pêches ont été très bonnes - les figues sont prometteuses - les épinards poussent, la mâche aussi, ainsi que les radis noirs.
Marinette la courgette s’en fiche de tout cela, elle fait comme le chat, elle se repose. Depuis que nous l’avons cueillie le pied de courgette est mort. De tristesse, de solitude, de vieillesse, on ne sait pas, mais il n’a pas traîné, lui qui était pourtant si luxuriant.
Le petit chêne se débrouille, je passe le voir tous les jours, il grandit, grandit, malgré ce mildiou tenace. Il va s’en sortir il me semble.
Quelle rosée le matin, elle abonde, étincelle
Elle est sacrée, c’est l’humidité providentielle...
la gaillarde conteuse