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COP 26 & Lewarde, centre historique minier (59) : Au nord c’étaient les corons, la terre c’était le charbon[1] …

COP 26 & Lewarde, centre historique minier (59) : Au nord c’étaient les corons, la terre c’était le charbon[1] …

Publicado el 2, nov., 2021 Actualizado 2, nov., 2021 Medioambiente
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COP 26 & Lewarde, centre historique minier (59) : Au nord c’étaient les corons, la terre c’était le charbon[1] …

Ce week-end s’est ouverte à Glasgow la Cop26, la Conférence des Parties 26ème édition, ou Convention sur le Climat pour les intimes. L’ONU a appelé à une “mobilisation massive des chefs d’états” pour « agir maintenant » et pour que la COP26 soit un tournant vers un monde où la justice climatique est rendue[1]. Et on commence à voir dans les médias, le blabla des annonces et des renvois de balles classiques de ce type de sommet pourtant nécessaire pour faire avancer les choses !

 

De mon côté, pour ce week-end de Toussaint, histoire d’être dans le thème, je visitais le centre historique minier de Lewarde dans le bassin houiller du Nord, vestige d’une époque où l’exploitation du charbon battait son plein.

 

Originaire de la région Nord-Pas de Calais Picardie (ou Hauts de France pourtant bien plats à part ces beaux terrils[2] mémoire d’un territoire et vestiges du passé industriel que je détaillerai plus bas), j’étais déjà allée visiter cette ancienne mine deux fois : la première fois à l’école primaire avec les yeux d’un enfant allant voir « le travail » de son grand père, puis jeune adulte avec des amies où nous nous amusions du folkore Ch’ti ambiant.  Ce week-end plus adulte, plus engagée, surement aussi plus sensible à l’idée de marcher sur les traces de mon grand-père « mineur de fond » et cherchant à faire découvrir le patrimoine de ma région à mon conjoint un week-end de Toussaint, mes yeux concernés ont rendu ma visite toute autre.  Je ne pensais pas qu’elle allait autant me bouleverser à plusieurs titres. J’ai donc eu envie de la retranscrire et vous la partager.

 

480 mètres sous terre

 

Notre guide nous emmène donc « sous terre » à moins 480 mètres[3] (soit 150 mètres de plus que la hauteur de la Tour Eiffel), nous voyageons d’époque en époque à travers les galeries, du milieu du 19e siècle jusqu’aux années 80. La dernière mine de la région a fermée en 1990 à Oignies.

 

Au début de la visite, nous découvrons les évolutions des méthodes d’extraction depuis le début du 20e siècle, des hommes courbés en tenue de toile de lin et en espadrilles, maniant les explosifs et piquant de toutes leurs forces des veines de charbon d’à peine 80 cm pendant plus de 12h par jour. Nous faisons la rencontre de petits chevaux descendus tout au fond et qui ne remonteront à la surface qu’une fois trop fatigués pour tirer les cargaisons de charbon… Nous nous familiarisons avec le rôle, pourtant très commun à l’époque, des « galibots » : nom donné aux enfants qui à partir de 10 ans n’avaient pour autre destin que de descendre ramasser le charbon et pousser les berlines[4] remplies avant qu’elles ne soient remontées à la surface. Mon grand-père, immigré polonais de Galicie[5] arrivé en 1931 avec ses parents dans le cadre d’accord inter-pays pour trouver un travail que leur campagne ne pouvait leur offrir, a commencé à 11 ans à ce poste malgré « le fait qu’il soit instruit et ait obtenu son certificat d’étude du premier coup à peine 5 ans après son arrivée » comme je l’ai très souvent entendu avec fierté de la bouche de mon père. Beau score effectivement. Ce qui est pour moi une enfance volée a peut-être été vécu comme l’acceptation d’un destin plutôt favorable de leur côté, grâce à l’école et au travail… Comme j’aimerai pouvoir échanger avec eux à présent et les faire parler… Je me contente dorénavant de musées.

 

Revenons à la visite, là, dans la cour à quelques mètres du chevalet[6] est posée « la cage » : nom évocateur d’un ascenseur en fer grillagé d'environ 3m2 où 25 mineurs s’entassaient pour parcourir les 480m de profondeur souterraine à une vitesse à plus de 30km/heure sous terre pour une minute de descente suffocante.

La visite se déroule au fil du temps. Post seconde guerre mondiale, le voyage se modernise. L’ascenseur non. Les conditions de travail semblent s’améliorer. Des casques et des bleus de travail font leur apparition. Les machines dorénavant installées le long des galeries et les soutènements en acier plutôt qu’en bois permettent d’augmenter la productivité et de creuser encore plus vite et plus profond la terre… Car même s’ils sont payés au rendement et usent leurs forces jusqu’au milieu du siècle dernier, la force d’un homme reste limitée quand il s’agit de creuser la roche.

Au rythme de la mécanisation, l’exploitation s’intensifie avec les années… Les énormes machines tonitruantes font trembler la terre tandis que le fracas ambiant de celles-ci et des marteaux piqueurs géants abrutîssent et assourdissent les mineurs de fond soumis à ces très forts décibels.

A la dangerosité et au-delà des nombreux laissés pour compte, tués par un gaz explosif, le grisou[7], s’ajoutent le problème des maladies professionnelles[8]. Si la productivité des machines permet aux galibots et donc aux enfants d’arrêter de travailler trop jeunes à la mine, ils sont remplacés par des tapis convoyeurs servant à acheminer le charbon vers les berlines. Tapis générant des nuages de poussière s’engouffrant encore plus rapidement dans les poumons des « gueules noires » ne portant pas de masques, et créant au fil des ans des lésions nodulaires empêchant la respiration. La salle de l’infirmerie reléguée au fond de l’exposition, en toute logique comme à l’époque..., expose dans un coin, les photos de poumons rongés de mineurs silicosés loin des affiches de « santé au travail » ancêtre de la QHSE[9] ornant les murs des galeries de la visite guidée[10]. Au milieu des années 60, après déjà 30 années de labeur, la silicose s’est déclarée chez mon grand-père vers l’âge de 40 ans aggravée par la nouvelle technique de mouillage du charbon visant à limiter les poussières mais augmentant l’humidité dommageable à des poumons déjà bien abimés…

Dans les années 50, les mines sont nationalisées[11] et la sécurité sociale des mineurs créée mais les fonctionnaires bureaucrates parisiens de la belle avenue de Ségur[12] sont très loin des considérations et des besoins primaires des mineurs, qui veulent eux, juste respirer et garder la santé.

Compte tenu des coûts astronomiques potentiels pour l’administration, qui à l’époque n’avait que faire du « capital humain », il a fallu une bonne quinzaine d’années de bataille à mon grand-père paternel pour que sa maladie silicose soit reconnue maladie professionnelle par la sécurité sociale des mines. Il faudra attendre le décret du 4 mai 1988, période de fermeture des houillères du Nord-Pas-de-Calais, pour considérer l’ensemble des travaux du fond comme également susceptibles de provoquer la silicose… Bon nombre de mineurs comme lui, n’auront pas eu la chance de connaître les effets de cette avancée sociétale, il est décédé fin décembre 1988 à 63 ans des effets de cette maladie.

 

Lors de ces 30 glorieuses, ou disons ces 30 ignorantes, la solution d’hier devient le problème d’aujourd’hui, le charbon règne pour accélérer la production nationale, donner accès à l’électricité et aux biens de consommations qui se multiplient avec fierté "Made in Charbon".

 

 

Femmes et Pacha Mama même combat

 

Domination des humains sur la Terre, hommes sous la terre (quand ils ne font pas la guerre), femmes à la maison. Merveilleux triptyque des trois-quarts du 20eme siècle.

 

La partie de la visite dédiée à la présentation de l’organisation de la société à l’époque nous rappelle que les femmes étaient assignées au travail domestique, puisque les travaux durs de la mine étaient réservés aux hommes. Je m’amuse en demi-teinte de ces clichés. En 1965, on proposait encore aux femmes de s’inscrire au centre ménager familial afin d’y apprendre leur futur rôle de ménagère[13]. Au programme : lessivage, raccommodage, repassage et j’en passe, bref une belle préparation à une vie de servitude au côté de leur mari ouvrier des mines ou d’ailleurs, lui-même asservi... Bien-sûr que j’en avais conscience, mais là rétrospectivement être confrontée à ce qui pour mes parents pouvait sembler être la normalité, c’était comme rentrer dans la DeLoreane avec Marty McFly et me prendre de plein fouet le mode d’éducation de nos mères avant qu’elles ne s’émancipent et prennent le pas de la révolution féministe des années 70.

Toujours plus! Le progrès et le développement ont bon dos. Santé des humains dégradée, femmes domestiquées, et exploitation de la Terre infinie. Que dire de notre Terre spoliée dont je n’ai pas encore parlé ?

Pendant que les femmes découvrent Moulinex, les haveuses et autres machines monstres aux hélices griffées moulinent aussi et creusent la croute terrestre encore plus loin excavant des millions de tonnes de charbon.

Notre visite continue dans la galerie : explosifs, pics, marteaux piqueurs… « Dans une galerie 50 marteaux piqueurs pouvaient creuser et agir en même temps avant que des super tracteurs à perforateurs et meuleuses prennent le relais, les fameuses haveuses » nous raconte la guide. Celle en photo est de petite taille.

Si l’on est dans les entrailles de la Terre, le tableau est loin de celui dépeint par Jules Vernes dans son Voyage au centre de la Terre. Ici, la Terre se fait tailler les veines[14]. Alors que la ressource naturelle du charbon a mis une ère géologique de 65 millions d’années à se former à travers l’accumulation des différentes couches de sédiments des arbres et autres fougères de l’époque, le charbon est siphonné dans nos contrées en moins de 150 ans. Du fait de nos activités boostées au charbon et autres énergies fossiles, le charbon en brulant libère en un éclair à l’échelle géologique, le CO2 contenu à l’intérieur de la matière dans l’atmosphère contribuant bien  trop rapidement au réchauffement de sa température.

 

La fin du charbon?

 

Côté ressources, la fosse[15] que nous avons visitée a été fermée après 40 ans d’exploitation économique[16]. La guide nous explique pourquoi : arrêt de l’exploitation du charbon, la compétition du pétrole, puis du nucléaire, et voilà, ce fleuron national disparaît! Nous n’en saurons pas plus…

 

J’y vois une trop parlante illustration du Rapport Meadows dénonçant la croissance mal maitrisée dans un monde « fini », le dépassement des limites planétaires et du Pillage des ressources[17] ! Pillage des ressources organisé par l’état et d’une propagande nationale vantant les mérites d’un système permettant la reconstruction du pays, l’enrichissement des nations et l’essor d’une classe moyenne au nom du progrès permettant l’acceptation de ces conditions de travail comme l’attestent ces images du milieu du siècle dernier.

Une maquette vieillissante dans une salle un peu cachée présente le problème, sans plus d’explication: l’Europe ne compte que près de 11% du total des ressources prouvées de charbon... Si l’âge d’or du charbon est fini en France, en 2013, les réserves prouvées de charbon se répartissent à 90% entre les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Australie, l’Afrique du Sud, le Kazakhstan et l’Ukraine[18].

En termes de ressources c’est un peu plus complexe que ça mais si cela vous intéresse, je vous invite à aller faire un tour sur le site de Jean-Marc Jancovici qui donne tous les détails nécessaires à une bonne compréhension du sujet[19].

Aujourd’hui, il subsiste peu de mines souterraines ressemblant à ce que nous avons visité. Cela tiendrait du folklore. Pour ce qui est du charbon, la plupart des mines sont dorénavant à ciel ouvert, les types de charbons extraits sont différents et on ne fait plus vraiment dans la dentelle... Des énormes machines ferroviaires de près de 70m raclent les sols de la terre créant des dommages quasi irréversibles sur des kilomètres de terres décapées.

https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/electricite-lallemagne-se-donne-19-ans-pour-se-passer-du-charbon-959853

Par ailleurs, pour d’autres minerais, sur un sujet annexe, d’autres mines artisanales, voient le jour en Afrique dans les régions centrales et sont exploitées par des milices armées utilisant des enfants ou jeunes hommes en esclavage moderne pour aller piocher ces précieuses terres rares ou « minerais des conflits », types de métaux à la densité très faible utilisés dans la fabrication de nos smartphones et ordinateurs[20]. L’histoire semble malheureusement se répéter, voire même empirer.

 

Avec toutes les ressources restantes, le monde aurait vraisemblablement de quoi tenir en charbon encore un bon paquet d’années. Ce qui n’est évidemment pas souhaitable. Si des pays comme la Russie ou la Chine et les USA continuent d’en extraire et de faire tourner les centrales à charbon pour produire de l’électricité, on risque bien de cramer avec lui car les températures continueront de monter exponentiellement à moins qu’un coup de frein ne soit sérieusement donné à ce mode d’exploitation énergétique pourtant d’un autre âge. Cette histoire de développement que nous nous sommes racontée est encore valable dans bon nombre de pays dépendants du charbon ou d’autres minerais et présage des négociations difficiles…

 

Et le réchauffement climatique?

 

Revenons à notre visite, côté combustion, la dangerosité de l’exploitation du charbon et le lien avec le réchauffement climatique est lui aussi omis dans la visite guidée. Sauf erreur de ma part, un seul panneau dans une salle un peu à l’écart du parcours classique du visiteur mentionne le réchauffement climatique et les gaz à effets de serre mais rien ou très peu dans l’exposition.

 

Le souci c’est que ce charbon brulé, que l’on a envoyé dans l’air depuis 150 ans, et que nous continuons d’utiliser à un niveau civilisationnel, reste une centaine d’années dans l’air sous forme de gaz à effet de serre (CO2 principalement) et nous réchauffe. Ce CO2 produit par combustion réchauffe le climat, comme si nous nous rajoutions un beau gros duvet en plein été, et ce réchauffement perturbant le cycle de l’eau entraine des conséquences globales pouvant causer des évènements climatiques extrêmes (incendies, cyclones, sécheresse, crues et inondations) et même jusqu’à dérégler le Gulf Stream[21].

 

Rappelons que la température n’a varié que de 5° en moyenne depuis la dernière ère glaciaire et que ces mouvements de température ont lieu à l’échelle géologique et non pas en un siècle Rappelons aussi que nos gouvernements ont signé un accord pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et une augmentation à 1,5° lors de la COP 21.

Les derniers calculs sur la base des plans d’actions climatiques réajustés par les états depuis 2015 annoncent qu’on serait plutôt vers un réchauffement à 2,7° en moyenne en 2100 … Rappelons qu’à partir d’une augmentation de plus 2°, des villes comme Ho Chi Minh, Amsterdam, ou plus proche Dunkerque et Grande Synthe pourraient être submergées comme c’est déjà le cas pour Jakarta et que 50% de la biodiversité serait privée de son habitat voire amenée à disparaître. Ce n’est pas si loin, il pourrait s’agir du monde laissé à nos enfants et petits-enfants...

 

Se mettre d’accord sur des actions au niveau des pays pour limiter le niveau de réchauffement est tout l’enjeu de la COP 26 pour leur laisser un monde vivable.

 

Alors COP26, des résolutions ou passage collectivement à l’action ?

 

D’un côté, j’ai l’impression que les choses changent petit à petit, peut-être parce que je suis « à fond dedans », ou bien car je me rends compte du niveau de sensibilisation des jeunes générations à leur contact ? Ce sont elles qui pourraient subir les conséquences et se sentent concernées, alors que nous, boomers, générations X, Y, voire Z n’avons tiré que des bénéfices de cette exploitation carbonifère. Je suis ravie de lire aujourd’hui que les jeunes sont là et qu’ils ont envahi la COP 26 au-delà de Greta qui fait encore, malgré elle, figure d’épouvantail aux « vieux de la vieille » attachés à leur ancienne vision du monde.

Cette génération donne espoir, même si lui conférer cette responsabilité et l’optique du cynique « après moi le déluge, débrouillez-vous les gars pour nettoyer » que nous adoptons en tant qu’aînés me glace le sang...

D’un autre, je ne vais pas refaire l’histoire et c’est facile de donner « la leçon » alors qu’en France nous profitons tous aujourd’hui de cette aubaine énergétique que le charbon a permis en termes de développement. Ici, on peut surtout dire « merci » à la technologie nucléaire (même si je me rends compte des limites en termes de déchets industriels, risques d’exploitation et de dépendance à la ressource), à la guerre, ou encore à la crise pétrolière qui auront forcé la transition énergétique vers un mix électrique composé à environ 99% d’énergie décarbonnée, pour utiliser ce terme à la mode qui ne veut déjà plus rien dire tant les industriels et les pays jouent avec la communication pour mieux faire oublier qu’ils continuent d’utiliser/brûler du charbon à travers la consommation de biens divers et variés importés et par conséquence d’émettre des tonnes de CO2 qu’elles soient comptabilisées ou non.

Pour ce qui est de la COP26, espérons que les engagements soient à la hauteur des défis annoncés par les scientiques... N'étant ni Madame Irma ni dans les coulisses des négociations, compliqué de se prononcer quand on a espoir mais que l'on en entrevoit les limites... Il semblerait que les négociations entre les pays dits du Nord et dits du Sud risquent d’être houleuses. Je ne sais pas si nos gouvernements et les grosses entreprises sont près à vraiment à mettre de côté leurs vieilles habitudes de « business as usual », tant je vois l’ancien monde tirer sur la corde quitte à la briser et asséner des punch lines d’un mode de pensée qui devrait déjà être dépassé pour arriver à bouger les choses[22]... Ces 10 prochains jours nous diront si le greenwashing, le lobbying, et le cynisming ambiant (oui ça existe pas mais ça va bien ensemble et ça finit en ing ;-) ) se sont encore trop invités à la table des négociations. 

On le sait, tout est lié. Revenir et honorer une époque ce n’est pas la maintenir à tout prix alors qu’elle suffoque. En tant que civilisation, je vois l’opportunité d’accepter que cette période d'orgie est finie, que nous sommes biens nourris et qu’il est temps de passer à autre chose pour offrir un monde sain et vivable à ceux qui nous succéderont.

 

Pour finir, à Lewarde, force est de constater que ce qui était pris pour acquis a disparu. Normalement dans les musées, on se promène à travers les vestiges du passé et les appels au présent sont plutôt faibles. Là, j’ai senti que c’était différent. Cause et effets : la transition qui s’est opérée rapidement réveille les effets et les traces de ce récent passé qu’ils soient économiques, culturels, sanitaires, ou climatique.

Tout ce système holistique de la région, organisant la société tout entière est aujourd’hui relégué au titre de musée. Le territoire se cherche. L’ajout en 2012 du bassin minier aux listes de l’Unesco contribue à le revaloriser et le redynamiser. A une grosse trentaine de kilomètres de là, la commune de Loos en Gohelle pose en égérie de la transition écologique et solidaire.

Présenter le passé, se retourner, se rendre compte du chemin parcouru par ces générations et se dire que la génération d’après pourra tout réinventer, me semble-t-il encore la meilleure chose à faire. 

Alors à quand un musée de la Consommation Futile et des énergies fossiles où les générations futures s’amuseront de nos comportements primaires, de nos gadgets achetés sur Alibaba ou Amazon, de nos voyages en avion aux combustibles hyper polluants, notre frénésie de consommation pour remplacer ce qu’on a déjà,, et de l’utilisation des gaz à effet de serre alors que nous avions tout le reste en abondance pour bien vivre ???

 

[1]  Paroles de la chanson de Pierre Bachelet

[1] https://news.un.org/fr/story/2021/11/1107512

[2] Les terrils sont des monticules des terres arrachés au sous-sol, il y en a environ 200 dans tout le bassin houiller, depuis 2012 ils sont classés au patrimoine de l’Unesco comme vestige de cette période d’exploitation minière… https://bassinminier-patrimoinemondial.org/

 

[3] La galerie n’est pas sous terre mais reconstituée car les mines et les puits ont été rebouchés progressivement pour réhabiliter les terres causant néanmoins encore des soucis de glissement de terrains et d’accès à eau dans la région.

[4] Berline, nom donné aux chariots de charbon

[5] Ancienne province de l’empire Austro-Hongrois passée successivement de la Pologne à l’Ukraine et mon grand-père et ses parents.

[6]  Le chevalement est la structure (sur la photo la tour) qui sert à descendre et remonter les mineurs, ainsi que le minerai. 

[7] Le Grisou est un gaz hautement inflammable présent dans la roche qui a créé de nombreuses catastrophes dont celle dite « de Courrières » où 110 km de galeries souterraines ont pris feu en moins de 2 minutes, le grisou se propageant par la poussière et tuant alors près de 1100 mineurs.

[8] https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-3-page-75.htm

[9] QHSE : Système QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement) définit et coordonne la politique «qualité, hygiène, sécurité et environnement» des produits, des services et des personnes sur l'ensemble des processus et structures de l'entreprise.

[10] Voir affiche « Mieux la poussière ici, que là. »... C'est sûr ! 

[11] Historiquement détenues par des compagnies privées, à Lewarde, c’était la Fosse Delloye (du nom de son premier porion = chef responsable du puit en question) de la compagnie des mines d’Aniches, l’ensemble des mines du bassin houiller a été nationalisé en 1946.

[12] Ironie ou synchronicité ? J’emménageai en 2015 à 2 immeubles de là, dans la même rue du 15eme arrondissement, me rendant compte à chaque fois que je levais le nez vers le fronton de la belle porte en fer forgée de ce bâtiment où était sculpté le visage d’un mineur, des sacrifices que ma famille avait fait pour me permettre à moi 2 générations plus tard d’aller et venir dans ma vie confortable…

[13] Ce terme est principalement utilisé fin du 19e et début du 20e comme l’attestent les registres d’états civils, il n’est plus utilisé par l’état en 1965 promouvant l’éducation des filles, mais le principe reste le même dans cette société où l’accès à l’école publique restera tout de même genré jusqu’en 1965 et que l’on en subit encore les effets...

[14] On appelle veine les couches de charbons successifs qui comme un mille-feuille composent les différentes couches de sédiment de la croute terrestre

[15] Nom donné aux mines, cavité artificielle

[16] de 1931 à 1971

[17] Livre Le Grand pillage des ressources, Ugo Bardi, (membre du Club de Rome et ayant participé à la rédaction du Rapport Meadows, Limites à la croissance dans un monde fini.) et pour en savoir plus sur le rapport Meadows de 1972 Limits to growth par le Club de Rome https://www.youtube.com/watch?v=ouYi1yQDY-w à regarder en basse définition.

[18] https://jancovici.com/transition-energetique/charbon/quest-ce-quune-reserve-de-charbon/

[19] ibid.

[20] Pour plus d’informations sur cet enjeu prioritaire, rendez-vous ensemble pour un atelier de sensibilisation Point de MIR ou un atelier de la Fresque du Numérique!

[21] Pour plus d’informations sur le réchauffement climatique, rendez-vous ensemble pour un atelier Fresque du Climat!

[22] Cette semaine, le journal Valeurs actuelles (qui porte mal son nom) a titré en une « Climat, pourquoi la fin du monde n’est pas pour demain, ni après demain ? » et les médias continuent d’inviter ce troll de Z dont je taierai le nom usant de rétorique comme si le sujet n'était pas si important...

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