"NON, JE T'EN SUPPLIE PAS LE MODE AVION!"
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"NON, JE T'EN SUPPLIE PAS LE MODE AVION!"
Le premier téléphone mobile a fait sa première apparition vers la fin des années 1990, notamment par le biais du "Bi-Bop" (clairement vendeur cet intitulé...), commercialisé par France Télécom.
Loin de moi l'idée de vous faire un cours d'économie, permettez-moi de vous faire part de quelques données chiffrées absolument incroyables! Selon l'agence de l'Union internationale des télécommunications (la référence mondiale des télécoms), 7.7 milliards d'abonnements mobiles ont été souscrits dans le monde à fin 2017. A savoir que notre bien aimée planète comporte 7.5 milliards d'humains ("Je ne vois qu'une seule explication, les nourrissons et les animaux sont fourbes et nous cachent probablement beaucoup de choses...salauds de manipulateurs!").
Je ne vous apprends rien, cette révolution technologique a considérablement accéléré les échanges entre les Hommes, a intensifié les flux de personnes entre les continents et par-dessus tout, a contribué à l'explosion des transferts de capitaux sur l'échelle mondiale (Portable = Mondialisation).
Outre le fait que toutes ces interactions verbales et numériques sont à l'origine de l'enrichissement mondial, l'hyper communication, quant à elle, détériore indéniablement les interactions sociales de nos sociétés actuelles...
L'humain n'intéresse plus vraiment contrairement à "l'entertainment" (divertissement numérique) qui ne cesse d'isoler notre attention...
On a cessé de s’écrire des lettres postales par pure souci écologique n'est-ce pas?
Elle est bien loin l'époque de nos aînés, qui devaient jadis, se fixer un rendez-vous quelques jours auparavant pour se retrouver dans un lieu sympathique
"Ok donc rendez-vous samedi 12/11 dès 14h à la fontaine de Châtelet. Je porterai un manteau rouge, muni d'un parapluie jaune. Si nous ne parvenons pas à nous retrouver, on procédera au plan B. Direction Mcdo, table de droite à l'entrée si toutefois celle-ci est libre...".
Un véritable enfer pour la génération Z mais fabuleux pour nos géniteurs, férus de l'émission regrettée, "La carte aux Trésors".
Il est indéniable que notre téléphone portable nous est devenu quasi indispensable pour ne pas dire totalement.
Celui-ci a complètement révolutionné notre façon de communiquer. Il est désormais possible de joindre n'importe qui, à tout moment de la journée. L'espace temps ne fait plus sens. Les appels ou les sms pullulent de jour comme de nuit (Adieu donc les heures nobles et les heures creuses).
Place dorénavant à la spontanéité des échanges et à la boulimie d’informations en tout genre.
La question que nous devons nous poser, n'est plus "que peut-on faire avec un GSM" mais bien "qu'est-ce que nous ne pouvons pas faire avec". Certains me diront "le sexe assurément!" Eh bien ceux-ci se méprennent puisqu'il existe déjà depuis quelques années, des objets de plaisirs sexuels connectés à nos smartphones (vibrations actionnées via notre téléphone une fois l’ustensile inséré en terre promise...ce qui laisse clairement rêveur...)
Il est maintenant possible de tout faire à l'aide de ce modeste bout de plastique relié à la toile. Dès lors, nous sommes capables le temps d'un clic, de traiter nos mails, programmer nos vacances, faire du shopping, faire des rencontres, voyager, s'informer, se divertir, se pervertir et j'en passe tant la liste est longue.
Celui-ci est à l'origine d'une véritable révolution industrielle mais également sociétale.
Il est devenu un précieux allié pour survivre au sein de notre vaste monde qui ne cesse d'imposer l'assimilation et la compréhension de milliards de données informatives, rythmé par une cadence de plus en plus infernale.
Salvateur est le mobile donc, mais bien coupable de la détérioration de nos échanges verbaux comme non-verbaux...
"Bonjour, je suis bien au commissariat? J'appelle pour signaler une disparition...je n'ai pas eu de nouvelle de ma femme depuis 45 minutes...il faut faire quelque chose...je vous en supplie!"
Qu'on le veuille ou non, la mobilité du téléphone a créé une véritable dépendance chez l'Homme. Le besoin incessant d'être informé en temps et en heure s'est décuplé au fil des évolutions technologiques. Mais l'arrivée d'internet sur les smartphones a donné naissance à une nouvelle forme d'addiction tout aussi puissante que celle de l'héroïne ou encore du sucre industriel. Celle-ci est connue sous le nom d' "Hyper connexion".
Toi lorsque tu rencontres un collègue dans le train: "Ils me fatiguent tous ces zombies agglutinés à leur téléphone... j'en peux plus"
Ton collègue: "C'est rigolo ça, je viens d'apercevoir que tu as posté 15 articles sur Facebook et liké une cinquantaine de photos entre 9h et 9h03..."
Acceptée par certains, réfutée par d'autres, cette accoutumance à l'écran tactile est bien présente et est de plus en plus visible que ce soit dans des lieux publics ou encore au sein de notre entourage.
Des téléphones mesurés à 7.2 sur l'échelle de Richter tant les vibrations sont fréquentes...
Rien de surprenant, la multiplication des applications mobiles ont entraîné une surcharge de notre concentration et impacte considérablement notre rapidité de traitement de l'information reçue. Qui dit applications dit notifications (pastilles informatives qui s'affichent tout en haut de notre écran) entraînant des vibrations récurrentes voir continuelles.
Ces frémissements sont principalement la cause quotidienne de nos troubles de l'attention. Vous remarquerez que lorsque vous êtes engagés dans une conversation des plus passionnantes ou pas, lorsque votre poche vibre, votre curiosité a tendance à prendre le dessus sur vos échanges verbaux actuels.
Une fois cette notification aperçue (fait de façon plus ou moins discrète selon les profils), vous entrez dans un mécanisme cérébrale qui vous pousse à analyser ce que vous venez de lire et tentez en parallèle de suivre votre conversation qui suit toujours son cours.
Malheureusement, 8 fois sur 10, la conversation que vous aviez débuté avec votre allocutaire perdra en intérêt et en implication de votre part, écourtant inévitablement la discussion.
Pour illustrer ces situations, le journal le Monde révèle que nous regarderions plus de 150 fois par jour notre téléphone ...
Pote: "...ouais en ce moment, je dois t'avouer que çà ne va pas trop côté perso, et en plus..."
Ton tél qui vibre: "Bzzzz Bzzzz Bzzzz (non ce n'est pas une abeille...farceur que tu es...)"
Toi après avoir visualisé ta notification: "Ah ouais c'est chaud...j'avoue..."
Ton pote: "Attends un peu je te parle de mes soucis et j'ai l'impression que tu t'en cognes complètement...raaaa puis lâche moi ce satané téléphone!"
Toi évasif: "Quoi moi..ahahaha mais je n'ai jamais joué du saxophone...t'es con!"
Des cures de déconnexion en pleine effervescence
Face à l'ampleur de ce phénomène, des entrepreneurs plutôt malins ont su saisir l'opportunité qu'offrait cette addiction numérique planétaire.
Il est possible désormais de se rendre dans des lieux de vacances sauvages, complètement dépourvus de réseaux mobiles (no man's land), exempts de toute connexion wifi pour un détachement radical.
Cependant, selon de récentes études recensées par le journal les Echos, 50% des vacanciers ayant opté pour ce type de séjours, reviendraient encore plus addicts à leur téléphone (foutue frustration cumulée).
"Only my phone can judge me"
Je ne sais pas si nous pouvons vraiment considérer cette hyper connexion comme un problème de santé publique mondiale (hormis la multitude d'ondes émises par nos smartphones qui multiplieraient le nombre de tumeurs cérébrales).
Je pense qu'il s'agirait plutôt d'une détérioration du climat social. Nous parvenons difficilement à jouir de l'instant qui se présente chaque jour devant nous. Nous vivons actuellement une époque où le divertissement numérique (le fameux entertainment) prend le pas sur les relations humaines. Une société qui ne vit plus que pour le spectacle, l’émerveillement, anxieuse à l'idée de s'ennuyer dans son propre monde.
Jamais auparavant, les Hommes n'ont été autant connectés entre eux, mais qui paradoxalement, ne se sont jamais sentis aussi seuls qu'à travers leur prison digitale.
"Le téléphone, c'est un peu comme un frigo. Conscient qu'il est vide, tu l'ouvres toutes les 5 minutes sachant pertinemment qu'il n'y a rien à becter dedans."