

Wrestlepalooza : Sport is Entertainment
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Wrestlepalooza : Sport is Entertainment
Quand j’ai repris le clavier pour revenir sur Panodyssey – avec ma chronique de Clash in Paris – j’ai exprimé ma volonté de rédiger des articles concernant des œuvres issues de différents médias. C’est, pourtant, un second show de catch que nous allons aborder ici ; vous remercierez le calendrier très chargé de la World Wrestling Entertainment.
Wrestlepalooza s’est déroulé dans la nuit du 20 au 21 septembre 2025, en direct d’Indianapolis. En France, comme d’habitude, il a été diffusé sur le WWE Network, mais, aux Etats-Unis, il s’agit du premier Premium Live Event retransmis sur Entertainment Sport Programming Network. Point de départ d’un accord historique, il devait marquer les esprits.
Sport is Entertainment
« Sport is entertainment ». C’est ce que déclare Paul « Triple H » Levesque dans la vidéo d’introduction de Wrestlepalooza. Cette dernière annonce l’ambition du PLE : légitimer le catch – et surtout le produit WWE – auprès du public d’ESPN, qui peut encore penser qu’il s’agit d’un simple spectacle sans performance athlétique ni prise de risque.
Triple H poursuit alors un travail entamé avec la série documentaire WWE Unreal, assumant l’aspect scénarisé de son art pour mieux mettre en avant sa dimension compétitive. Pour ce faire, il emprunte le titre Wrestlepalooza à un ancien show de l’Extreme Championship Wrestling, fondée par Paul Heyman, connue pour son violence exacerbée, à une époque où elle incarnait la contre-culture du catch.
P.G. vs Reality
Le match d’ouverture oppose deux icônes aux carrières parallèles. Le controversé Brock Lesnar, l’un des fidèles partenaires de Paul Heyman, passé par l’Ultimate Fighting Championship, porte en lui l’essence brutale du catch. John Cena, en pleine tournée d’adieux, est l’idole des enfants, en passe de devenir une véritable star hollywoodienne ; j’y reviendrai une fois la seconde saison de Peacemaker achevée.
Je dois avouer qu’après le passage de la WWE à Paris La Défense Arena, ce n’est pas évident de reprendre le catch à la télévision. Les spectateurs d’Indianapolis semblent endormis, mais n’est-ce pas dû aux polémiques qui entourent Brock Lesnar ? Le bonhomme serait impliqué dans une affaire de trafic sexuel et son retour à l’issue de SummerSlam n’était pas du goût de tout le monde.
Moi-même je ne sais pas vraiment où me positionner : nostalgique de la Reality Era, j’ai toujours vu Brock Lesnar comme l’antagoniste ultime, mais, malgré le potentiel narratif de son retour, je ne peux pas fermer les yeux sur les accusations qui le visent. D’autant qu’après plus de deux ans sans catcher, la Bête est loin d’être au meilleur de sa forme.
Au-delà de toutes considérations extradiégétiques, Brock Lesnar se contente du minimum syndical et ne laisse pas à John Cena la possibilité de livrer une performance digne de ses derniers affrontements contre Logan Paul ou Cody Rhodes. Le silence froid pèse sur l’arène qui fait face à une réalité brutale : pouvait-on attendre mieux de l’alchimie entre ces deux catcheurs en 2025 ?
De sang et d'acier
Heureusement, les Usos viennent réchauffer l’ambiance pour le deuxième combat de la soirée. Ces derniers mois, les multiples oppositions entre les membres séparés de la Bloodline originelle et The Vision ont fini par contraindre les jumeaux samoans à se rassembler, reformant l’une des meilleures équipes de tous les temps. Ils font face à Bron Breakker et Bronson Reed, le futur de la WWE.
Pour mentionner tout de suite l’éléphant dans la pièce, LA Knight sert d’arbitre spécial au combat. Son statut de héros le rend plus proche des Usos, mais les tensions qui parcourent leur relation garantissent, sur le papier, une forme d’impartialité. Dans les faits, c’est un prétexte pour caser, sur la carte, un catcheur pour lequel la WWE n’a pas de plan, en plus de transformer le match en un affrontement sans disqualification.
Narrativement, on parvient à jouer sur les soucis de communication entre Jey et Jimmy, là où les membres de The Vision se montrent aussi méthodiques que violents. Les cinq athlètes se portent mutuellement pour offrir aux spectateurs des moments de haute voltige. Comme à son habitude, Bron Breakker est assurément l’homme du match.
Chili contre Japon
Fini de parler des hommes, place aux femmes. Iyo Sky et Stephanie Vaquer se disputent le titre de championne du monde, laissé vacant par Naomi – la compagne de Jimmy Uso – pour la meilleure des raisons : tombée enceinte, elle ne peut pas se permettre de voltiger sur un ring ou de recevoir des coups. La WWE patauge depuis le mois d’août pour proposer une solution à son public.
Au printemps 2025, la catcheuse japonaise avait battu Rhea Ripley pour s’emparer de la ceinture mondiale, avant de s’illustrer à WrestleMania 41, en la conservant dans un combat triple menace d’anthologie. C’est finalement à WWE Evolution, en juillet, qu’elle a perdu son statut au profit de Naomi, qui a fait valoir sa mallette Money in the Bank pour atteindre le sommet de la division féminine.
Sans suivre d’autres fédérations que la WWE, j’ai entendu parler des nombreux exploits de Stephanie Vaquer avant qu’elle n’intègre, en septembre 2024, NXT ; division dont elle est devenue championne en à peine six mois d’activité. Naturellement, elle a remporté la bataille royale de WWE Evolution lui offrant la promesse d’un match pour le titre féminin de son choix.
La construction du match a été laborieuse, mais nous y voilà enfin. La Japonaise qui a, depuis longtemps, pactisé avec le système WWE contre l’outsider. Les deux athlètes livrent la plus belle performance technique de la soirée. Il y a presque de quoi pardonner ESPN d’avoir privé Paris de ce combat. On n’aurait pas osé rêver d’un tel spectacle dans la division féminine il y a encore une dizaine d’années.
Fantômes du passé
Justement, en 2015, AJ Lee quittait la WWE. « La catcheuse préféré de vos catcheurs préférés » – et de votre estimé rédacteur – a marqué les esprits grâce à l’agilité dont elle faisait preuve dans le ring et l’impertinence de ses promos. Sans être considérée comme l’une des Four Horsewomen, à l’origine de la révolution féminine, elle en a été l’une des instigatrices. Sans oublier sa relation avec un certain CM Punk.
L’histoire a été maintes fois racontée : CM Punk a été licencié de la WWE le 13 juillet 2014, le jour de son mariage avec AJ Lee. Après s’être tenu longtemps éloigné des rings, il a intégré une fédération concurrente, mais les tumultes qui s’y sont déroulés l’ont poussé à revenir dans la compagnie désormais dirigée par Triple H. Son année 2025 a été marquée par une lourde rivalité avec son ancien disciple, Seth Rollins.
Actuel champion du monde poids lourd de la WWE, Seth Rollins, a véritablement souffert du départ de CM Punk, tant le pseudonyme de ce dernier est devenu, au fil des années, un symbole de la frustration des fans, majoritairement à son égard. On l’a notamment entendu être scandé lors de matchs qu’il menait au côté de sa compagne Becky Lynch.
Membre des Four Horsewomen, la catcheuse irlandaise a perpétué l’héritage d’AJ Lee en livrant, aux côtés de ses camarades, des performances souvent meilleures que celles de certains de ses collègues masculins. Rapidement surnommée « The Man », elle a accompli les plus grands exploits de la WWE et s’assure, cette année, de rendre pertinent le titre intercontinental féminin.
C’est une guerre générationnelle qui oppose ces deux couples : Becky Lynch et Seth Rollins ont emprunté des chemins similaires à ceux de leurs modèles, mais se sont montrés plus conciliants avec la WWE pour rester en haut de l’affiche. AJ Lee et CM Punk renouent avec leur gloire passée, prêts à sacrifier sur scène ceux qu’ils ont inspiré, pour le plus grand bonheur des fans.
Le match nous raconte avant tout le retour historique d’AJ Lee, qui, sans avoir catché en dix ans, n’a rien perdu de sa superbe ; contrairement à quelqu’un apparu plus tôt. Les athlètes veulent montrer qu’ils se haïssent, mais ne peuvent cacher leur joie d’être réunis tous les quatre. Les émotions sont réelles, sur le ring et derrière mon écran de télévision. Qu’importe sa place sur la carte, c’était mon main event.
Le clou du spectacle ?
De fait, il m’est très difficile d’analyser le clou du spectacle officiel. Le match pour le titre indisputé de la WWE arrive comme un cheveu sur la soupe, en plus de souffrir d’une construction en dents de scie. En tournage pour l’adaptation de Street Fighter pendant une bonne partie de l’été, Cody Rhodes n’a pas pu aider Drew McIntyre à faire vivre leur intrigue durant les semaines qui ont précédé Wrestlepalooza.
Alors, évidemment, il y a des choses à raconter, une histoire commune passée, des choix de carrières similaires et des oppositions à mettre en place entre les deux catcheurs, mais la WWE n’a pas réussi à le faire. On se retrouve donc devant un match classique au cours duquel un antagoniste frustré fait preuve de brutalité pour mettre à mal le héros qu’il juge responsable de ses échecs.
Le combat n’est pas mauvais en soi, mais demeure oubliable. Quitte à en faire le main event d’un PLE, il aurait fallu attendre que Cody Rhodes soit davantage disponible. En attendant, s’il avait été placé avant le combat opposant Becky Lynch et Seth Rollins à AJ Lee et CM Punk, je l’aurais suivi avec davantage d’assiduité. En l’état, j’attendais surtout d’aller me coucher ; comme, j’imagine, beaucoup de spectateurs.
Le divertissement, c'est du sport
Je lis beaucoup de critiques négatives à l’égard de Wrestlepalooza, le problème étant que les gens retiennent principalement un match d’ouverture tiède et une conclusion moyenne. Les trois affrontements intermédiaires contenaient de véritables propositions d’athlétisme, de divertissement et d’émotions, mais la carte globale ne leur rend pas justice.
Premier Premium Live Event diffusé sur ESPN, Wrestlepalooza souffrait aussi d’une volonté de prouver que le catch est un vrai sport. Or, si cet art repose effectivement sur les performances de ses pratiquants, il se différencie d’autres disciplines, en s’appuyant sur le storytelling. En oubliant de raconter une histoire à la WWE, on nuit inévitablement à l’ensemble du spectacle.
Je termine cette chronique de Wrestlepalooza avec moins d’amertumes que certains confrères. J’ai choisi d’effectuer un travail de fond pour contextualiser un maximum le PLE à d’éventuels nouveaux spectateurs, qui prendraient le train en marche en me suivant sur Panodyssey. Je ferai sûrement référence à cet article pour l’analyse de prochains shows.
Si cette chronique vous a plu, n’hésitez pas à me faire un retour sous la forme qui vous convient le mieux. Toujours dans le milieu du catch, je pense écrire un billet sur le Premium Live Event NXT : No Mercy, qui se déroulera dans la nuit du 27 au 28 septembre 2025. Concernant d’autres médias, le mois d’octobre s’annonce bien rempli entre le jeu vidéo Ghost of Yotei et la conclusion de Peacemaker saison 2.

