La Ciudad Perdida ( la Cité Perdue)
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La Ciudad Perdida ( la Cité Perdue)
12 Nov 16
Partir à la conquête de la Cité Perdue, site sacré des indiens issus de la civilisation Tayrona, perdue au milieu des montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta, au nord-est de la Colombie.... Tout une aventure !
Départ en jeep de la ville de Santa Marta pour une heure de route bitumée, que prolonge une heure de chemin caillouteux grimpant dans la montagne. La Sierra Nevada de Santa Marta est la plus haute chaîne montagneuse côtière au monde, culminant à 5800m à seulement 38km des côtes. Autant dire que ça grimpe ! Nous sommes treize dans notre groupe : 7 Colombiens, 3 Français, un Portuguais, une Suisse et un Italien, tous hispanophones. Eliane, une amie de la Fac de Médecine, m'a rejoint quelques jours avant. Elle traverse une période de grand chamboulement dans sa vie et a besoin de se changer les idées. Nous serons le groupe des Cocuyos !!! (Lucioles) Avec pour devise : "Los ultimos son los primeros !"
Déjeuner y nos vamos ! Quatre jours de marche. Deux pour aller jusqu'au pied de la Cité Perdue, deux pour revenir. Une cinquantaine de kilomètres en tout, altitude fluctuant entre 300 et 1300m. La montée est rude, exposée plein soleil. N'oublions pas que nous sommes en zone tropicale, chaude et humide, et que le moindre effort fait transpirer à grosses gouttes ! Mais le chemin est bien balisé et ponctué régulièrement de petites cabanes proposant ombre et boissons fraîches. C'est du luxe !
Rapidement nous nous enfonçons dans la forêt tropicale. Forêt primaire dans laquelle abonde une diversité immense d'arbres et de plantes, végétation foisonnante grimpant à plusieurs dizaines de mètre de hauteur, débordante de plantes grasses aux feuilles immenses, multiples lianes enlaçant Les arbres haut perchés d'où nous parviennent les chants d'oiseaux inconnus ; on se croirait dans le célèbre tableau du Douanier Rousseau !
Nous traversons ici les territoires indigènes des Koguis et des Arhuacos, héritiers de la civilisation Tayrona, qui vivent ici dans des villages disséminés dans la montagne, et dont le mode de vie, le territoire et les coutumes sont protégés et garantis par la constitution colombienne de 1991. Les montées et descentes s'enchaînent, la sueur abonde, j'essore toute les trente minutes mon mouchoir ruisselant, et aux pauses mon tee-shirt et ma casquette trempés. Ce n'est pas tant la longueur ou le dénivelé que la chaleur tropicale qui rend le trek difficile ! Mais les conditions d'organisation du périple sont excellentes.
Agence obligatoire, nous portons uniquement nos effets personnels et nous rejoignons des campements successifs où nous savourons un délicieux poisson grillé ou une cuisse de poulet préparés par notre cuisinier. Sur le trajet pour se ressourcer, c'est une orange, une tranche de pastèque ou d'ananas bien juteux qui nous est proposé par notre guide Macario. L'ensemble de la nourriture est acheminé pendant le trajet à dos de mule. Pour dormir, les campements offrent des lits ou hamacs avec moustiquaires somme toute bien confortables. Et pour se rafraîchir après une journée d'effort, quoi de mieux que de se baigner dans les piscines naturelles du Rio ? La température, à peut être 18 ou 20°, est idéale ! Quel bonheur de venir nettoyer toute cette abondante transpiration dans un cadre aussi magnifique et revivifiant ! Un certain confort, donc, mais cela ne retire rien à l'effort à produire.
Et tels des Indiana Jones, nous arrivons au troisième matin, après avoir traversé plusieurs fois la rivière, l'eau nous montant jusqu'aux cuisses, au pied des escaliers grimpant à la Ciudad Perdida. 1200 marches pour rejoindre ce site précolombien construit entre 500 et 700 après JC ! Le site s'étend sur deux ou trois kilomètres de long, et bien que plus modeste et moins bien conservé que le Machu Picchu, en a quand même quelques airs. Composé de multiples terrasses centrées par des anneaux de pierre correspondant à d'anciennes habitations (env.250), il a été occupé pendant plusieurs siècles par jusqu'à 3000 indiens. C'était à la fois un lieu de vie, de rassemblement et de troc, et un lieu sacré. Inconnu de nos civilisations contemporaines jusqu'en 1970, il a été découvert par des colombiens peu scrupuleux qui ont pillé le lieu pendant cinq ans, détruisant les maisons pour rechercher l'or des sépultures enfouies juste en dessous. Le gouvernement colombien a eu vent de la chose, et en 1975 a mis un terme à tous ces trafics. De nombreux archéologues sont venus étudier ce site nouveau, remettre en état les terrasses et les anneaux, et il fut ouvert en 1982 au tourisme pour la première fois.
Un accord entre les tribus indigènes qui utilisent toujours cette place pour leurs cérémonies et rituels et le gouvernement a été passé, de manière à respecter leurs terres et territoire, assurer le nettoyage et l'entretien du site, assurer la sécurité et lutter contre le trafic de drogues, si faciles à faire pousser dans l'immensité de la forêt de ces montagnes. Le trajet est laborieux, mais la récompense est là ! Et contrairement au Macchu Picchu qui s'effondre peu à peu sous le poids des trop nombreux touristes à le parcourir, la Ciudad Perdida reste une découverte organisée dans le respect de la nature et des populations locales, qui se mérite, ce qui limite grandement l'afflux de touristes.
Et quoi de mieux pour terminer le trek que de finir dans le parc national de Tayrona, sur la côte caraibéenne, parc composé d'une faune et d'une flore très riches, aux superbes plages de sable bordées idylliquement par des mangroves et des rangées de cocotiers ? La mer, elle, doit avoisiner les 26-27°..... Nous y passerons la fin d'après-midi et la matinée avant de retrouver Santa Marta.