Législatives : qui sort gagnant du premier tour ?
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Législatives : qui sort gagnant du premier tour ?
Le 12 juin dernier, Ensemble, groupe de la majorité présidentielle, arrivait en tête des suffrages au niveau national, avec 25,8 % des voix. Ce score est tout juste supérieur à la NUPES, gratifiée de 25,7 %. D’ores et déjà, ce score est très inhabituel pour des élections législatives, de surcroit depuis l’alignement du calendrier électoral de 2001, prévu pour théoriquement assurer au Président une majorité forte pour gouverner, dans la tradition gaulliste.
Mais ces résultats n’ont que peu de sens à l’échelle nationale, ainsi il convient de les analyser à la loupe, circonscription par circonscription. Sans surprise, 272 duels de second opposent la NUPES à Ensemble. Mieux encore : sur les 577 circonscriptions, seuls 24 ne comportent pas de candidat de la majorité présidentielle ou de l’alliance des gauches.
Cependant, lorsqu’on s’intéresse aux prévisions de sièges à l’issue du second tour, et en particulier à celle de l’institut Harris, on constate que la NUPES peut espérer obtenir entre 161 à 219 sièges, contre 257 à 297 pour Ensemble. Comment expliquer cet écart si important, alors que seul un dixième de point de pourcent les sépare au premier tour au niveau national ? Cela s’explique par l’importante réserve de voix dont dispose Ensemble. En effet, la majorité présidentielle peut espérer obtenir le ralliement des sympathisants des Républicains, ainsi qu’une partie des électeurs du rassemblement national qui la préfèreront probablement à la NUPES, ancrée dans une gauche forte et assumée. Cette dernière, qui s’est préalablement rassemblée, ne pourra compter que sur les divers gauche (Lutte Ouvrière, NPA) ou sur un anti macronisme primitif pour tenter de capter quelques voix issues du RN. Mais nous voyons bien que l’addition des forces du second tour est globalement défavorable à la formation de Jean Luc Mélenchon.
Ces législatives sont-elles alors un échec pour la jeune NUPES ? Loin s’en faut. L’erreur du leader des insoumis aura surement été de baser la communication de la campagne sur son élection au poste de premier ministre. Alors, l’échec (prévisible) de cette entreprise sonnerait dans le débat public comme la marque de l’échec de l’alliance des gauches.
Pourtant, le groupe Ensemble est très proche de se voir privé d’une majorité absolue, ce qui rendrait l’application du programme présidentiel bien plus ardu, nécessitant alors des alliances avec d’autres camps. De plus, en tant que premier groupe d’opposition, la NUPES fera probablement main basse sur la très importante commission des finances. Aussi, certains candidats issus de l’alliance sont en ballotage favorable et sur le point d’évincer du Parlement certains ministres (Amélie de Montchalin, Clément Beaune…) et ainsi forcer leur démission du gouvernement.
Ainsi, cette initiative de Jean Luc Mélenchon, si elle n’a pu lui ouvrir les portes de Matignon, aura au moins eu le mérite de redistribuer les cartes pour ce nouveau quinquennat, qui, au grand désespoir d’Emmanuel Macron, n’aura rien à voir avec le précédent.