Les régimes théocratiques et/ou laïcs se trompent de dieu quand ils s’organisent pour imposer hors de chez eux les migrants par détresse
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Les régimes théocratiques et/ou laïcs se trompent de dieu quand ils s’organisent pour imposer hors de chez eux les migrants par détresse
Désolé ; la photo n'est pas très nette. Je la remplace si possible.
De vendredi matin à dimanche soir, nous avons été nombreux au stand de la Coordination Urgence Migrants (CUM) à recevoir des visiteurs qui souhaitaient plus d’informations sur la présence d’exilés dans Lyon et la région. Plusieurs fois, j’ai illustré l’actuelle situation des migrants regardant l’Europe comme lieu où l’on peut enfin vivre en paix avec l’actualité de la frontière gréco-turque. Cela suscite cette page. Une méditation qui résulte des conversations.
Que l’on vienne d’Asie, du Moyen ou Proche-Orient, de l’Afrique et de pays d’Europe hors Union européenne, nous sommes des humains. Chaque Homme possède une dignité qui est en soi respectable. Donc à respecter. Au tout début de l’humanité, même l’esclave était protégé par un droit qui posait des conditions visant à respecter tout être humain. Nous évoquons aujourd’hui les Droits fondamentaux de l’homme. Amnesty International précise que la Déclaration universelle des droits de l’homme est au cœur de son mandat et de ses missions.
À l’aube de l’humanité
Il importe de rappeler qu’à l’origine des droits humains universels se trouve le Code d’Hammurabi
Dans l’introduction, nous lisons : « Quand Mardouk m'a envoyé régner sur les hommes, pour donner la protection du droit sur le pays, j'ai été juste et rendu justice… , j'ai provoqué le bien-être des opprimés ». Toute action de vol, de non-respect d’autrui est condamnable.
Dans l’épilogue nous lisons : « Hammourabi dit le droit, il est un père pour ses sujets, lui qui respecte les paroles de Mardouk, qui a mené à bien pour Mardouk la conquête du nord au sud, qui rejoint le cœur de Mardouk, son seigneur, qui a légué les bienfaits à ses sujets pour toujours et à jamais, et a établi l'ordre dans le pays. » Nous sommes à Babylone vers l’an 1730 avant Jésus-Christ.
Cette morale humaine fut reprise dans les textes de la Bible. Parmi les nombreuses citations, je note :
« Tu n’exploiteras pas un salarié malheureux et pauvre, que ce soit l’un de tes frères ou un immigré qui réside dans ton pays, dans ta ville. (…) qu’il ne crie pas contre toi vers le Seigneur : pour toi ce serait un péché » (Dt 24,14-15).
« Quand un immigré résidera avec vous dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas. Cet immigré (...) sera parmi vous comme un indigène, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous-même avez été immigrés au pays d’Égypte » (Lv 19,34.)
« Le Seigneur protège l'étranger. Il soutient la veuve et l'orphelin, il égare les pas du méchant. D'âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion, pour toujours ! » (Ps 145, 9).
Pour approfondir ce point, le site de La Vie peut-être utile.
L’article de Catherine VIALLE, publié le 28 janvier 2019, mérite également une lecture.
Père de Tous
Puisque Dieu est le Créateur de tous, le père universel, les humains sont frères entre eux malgré les différences manifestées. C’est cette reconnaissance qui détermine l’humanité et ses droits fondamentaux. Or, que voyons-nous ?
Certains affirment leur foi en Dieu et pourtant nous assistons à leur lutte contre l’étranger devenu ennemis à repousser. Dans La Croix du 6 mars 2020 nous découvrons que des chrétiens soutiennent l’armée grecque qui tirent à balle réelle sur des familles coincées entre la frontière turque et la frontière grecque : « L’Église n’est pas en reste de “cet effort national”. Les popes de chaque village encouragent les femmes à préparer des repas pour les soldats. Et le chef de l’Église orthodoxe grecque, Mgr Iéronymos, est venu en personne à Ferres et sur la ligne de front, accompagné de quatre métropolites, évaluer la situation, et encourager les soldats à garder les frontières. « Nous sommes fiers de notre armée… Les Européens doivent savoir que ces frontières sont leurs frontières. On partage la peine et la douleur de ces migrants, mais ils profitent d’une situation qui pour nous est difficile ».
Plus que jamais, ces milices anti étrangers se sentent dans leur bon droit. Le migrant par détresse est l’ennemi à combattre. Il n’est pas le frère.
Ils sont européens. Ils affirment leur foi en un Créateur, Père de tous. Et pourtant, ils soutiennent les politiques qui, par l’usage, entre autres de Frontex, affirment que la France, l’Europe n’a pas vocation à accueillir les migrants du monde entier.
Même les athées
Il y a aussi ceux qui se disent non croyants en un Créateur universel. Ils sont athées, laïques, instruits par le langage des Lumières. Et, en ce sens devraient être les premiers à respecter les droits humains fondamentaux. Comment est-il possible d’évoquer ceux-ci et de proclamer en même temps que les frontières de l’Union européenne doivent être respectées quoi qu’il en coûte pour le confort des européens ? Il y a donc deux humanités. L’une européenne éminemment respectable. Et l’autre étrangère qui ne peut en aucun cas prétendre franchir les frontières de l’Union qui protège le monde où il fait bon vivre. Un monde qui par les médias se présente comme étant le paradis.
Un raisonnement semblable se tient en Amérique du Nord vis-à-vis des migrants qui viennent du Sud.
Si le Dieu créateur de tout l’univers, Père de tous les humains n’est pas écouté quel est celui qui motive toutes les énergies protectrices ?
Avant de répondre à la question, il importe de signaler que, malgré tout, des initiatives existent allant dans le sens de la reconnaissance d’un Dieu-Père et de la réalité des droits humains fondamentaux. Je veux parler des couloirs humanitaires. Selon La Croix, « L’Union européenne envisage d’accueillir 1 500 enfants migrants. Des dizaines de milliers de réfugiés tentent de traverser la frontière turco-grecque depuis que Recep Tayyip Erdogan s’est désengagé de l’accord prévoyant de les accueillir en Turquie. L’UE n’a pas précisé quels pays prendraient en charge ces enfants ». « Vu l’ampleur des arrivées, le geste est surtout symbolique. Depuis Berlin, le gouvernement allemand a annoncé lundi 9 mars qu’une coalition de pays “volontaires” de l’Union européenne (UE) envisage de prendre en charge jusqu’à 1 500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques par mesure de soutien “humanitaire”. Les noms des pays impliqués n’ont pas été précisés » .
Voilà qui est bien vague. Et, de toute façon, inadapté à l’ampleur du problème. Au cours de la dernière guerre mondiale, comment se comporter les habitants du sud de la France quand ils voyaient leurs compatriotes fuir devant les troupes allemandes ? Ce serait bien de s’en rappeler afin de saisir les bonnes réponses adaptées à la situation présente.
Nous sommes tous des humains. Qui peut nous détourner du respect dû à chaque être humain ? Il me semble que seul le dieu argent, le roi Kapital servi par les prêtres des banques a le pouvoir d’attirer à lui tous les regards.
Pour ne pas modifier nos modes de vie, pour garder nos conforts européens industrialisés, les serviteurs du dieu-argent sont habiles à entretenir les privilèges acquis au long des siècles. Et nous savons que ces actuels privilèges de pays riches résultent des anciennes colonisations ; des mainmises de l’Europe sur le reste du monde qui ont pu commencer quand les navires des Portugais ont vidé les pistes marchandes du désert saharien. Le dieu-argent est bien celui qui place l’économisme au-dessus de l’humain rendant aveugle dans la nécessité de changer de modes de vie. Une page d’écologie radicale, un chapitre d’objection de croissance s’ouvre ici pour que chaque homme se mette à respecter son humanité fondamentale et celle d’autrui. Migrations et systèmes économiques, tout est lié comme nous le lisons dans Laudato si’. Les recherches d’enrichissements des pays riches provoquent de grandes conséquences sur la planète Terre.
Le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité. Les pires conséquences retomberont probablement au cours des prochaines décennies sur les pays en développement. Beaucoup de pauvres vivent dans des endroits particulièrement affectés par des phénomènes liés au réchauffement, et leurs moyens de subsistance dépendent fortement des réserves naturelles et des services de l’écosystème, comme l’agriculture, la pêche et les ressources forestières. Ils n’ont pas d’autres activités financières ni d’autres ressources qui leur permettent de s’adapter aux impacts climatiques ni de faire face à des situations catastrophiques, et ils ont peu d’accès aux services sociaux et à la protection. Par exemple, les changements du climat provoquent des migrations d’animaux et de végétaux qui ne peuvent pas toujours s’adapter, et cela affecte à leur tour les moyens de production des plus pauvres, qui se voient aussi obligés d’émigrer avec une grande incertitude pour leur avenir et pour l'avenir de leurs enfants. L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique ; ces migrants ne sont pas reconnus comme réfugiés par les conventions internationales et ils portent le poids de leurs vies à la dérive, sans aucune protection légale. Malheureusement, il y a une indifférence générale face à ces tragédies qui se produisent en ce moment dans diverses parties du monde. Le manque de réactions face à ces drames de nos frères et sœurs est un signe de la perte de ce sens de responsabilité à l’égard de nos semblables, sur lequel se fonde toute société civile. (Laudato si’ n° 25)
Je m’invite maintenant, ce sera ma conclusion, à prendre le temps de méditer longuement sur ce n° 25. Pour le vote de dimanche prochain, quels sont les candidats les plus aptes à lutter contre « la perte de ce sens de responsabilité à l’égard de nos semblables, sur lequel se fonde toute société civile » ?